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OAKVILLE – Tristan Luneau en est à sa toute première expérience au camp de sélection d’Équipe Canada junior, et il pourrait démontrer un peu de nervosité ou d’appréhension. Or, le défenseur québécois a l’aura d’un vétéran depuis qu’il est débarqué à Oakville.

Pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour identifier d’où vient cette assurance. Il y a cinq jours à peine, il disputait un septième match dans l’uniforme des Ducks d’Anaheim. La formation californienne a décidé de prêter ses services à l’équipe canadienne, le temps du Championnat mondial junior.

« Je vois ça comme une opportunité de devenir meilleur, a-t-il dit en entrevue avec les médias québécois. Ce sont tous de bons joueurs ici, tous des joueurs de talent. Ce sont des joueurs offensifs qui sont les meilleurs de leur club. C'est une occasion d'apprendre. »

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Même s’il évite de parler comme si son poste était dans la poche, on peut affirmer avec certitude qu’il serait très surprenant de le voir être retranché au terme du camp. La question en suspens dans son cas est plutôt de savoir si c’est lui qui portera le « C » sur son chandail.

« Je vais laisser ça aux entraîneurs, a-t-il répondu. Ça n’a pas tellement d’importance. Mais je serais fier s’ils me nomment capitaine ou adjoint. Ce serait un bel honneur. »

Et ce n’est même pas du chauvinisme de penser à cette éventualité.

Lorsqu’on regarde l’éventuelle formation, il est plutôt facile de constater que l’apport de Luneau sera primordial autant sur la glace, question de talent brut, qu’à l’extérieur, avec l’expérience qu’il a acquise en passant les premiers mois de la saison avec les Ducks.

L’arrière de 19 ans a fait des pas de géant la saison dernière en récoltant 83 points, dont 20 buts, en 65 matchs avec les Olympiques de Gatineau pour mettre la main sur le titre de défenseur de l’année dans la LHJMQ. Cette progression s’est poursuivie et lui a permis de faire directement le saut dans la LNH.

« Il a beaucoup mis l’accent dans le gym pour devenir plus solide et être capable de jouer un peu plus physique, a observé son ancien coéquipier et espoir des Ducks, Noah Warren. Ça l’aide, c’est certain. Il garde aussi sa ‘game’ plus simple, il n’essaie pas de trop en faire et c’est pourquoi il est resté en haut. »

En ne jouant qu’un petit nombre de matchs avec les Ducks, Luneau a pu concentrer ses efforts à suivre le plan d’entraînement établi par l’équipe. Ce plan comprenait beaucoup de temps à consacrer en gymnase et des objectifs à atteindre à l’entraînement pour qu’il ne stagne pas dans son développement.

« J’ai amélioré tout ce qui aspect physique et jeu défensif, a-t-il énuméré. Je suis plus fort, donc c’est plus facile de gagner mes batailles et de jouer dur dans ma zone. J’ai aussi amélioré ma vitesse à force de pratiquer et de jouer au rythme de la LNH. »

À défaut d’avoir à se défoncer pour gagner son poste, les prochains jours seront donc consacrés à se préparer pour la charge de travail qui l’attend pendant le temps des fêtes. Le natif de Victoriaville a maintenu un temps de jeu moyen de 17:52 avec les Ducks, une donnée qui risque de grimper en flèche avec ÉCJ.

« Il devra trouver son rythme dans les prochains jours et se préparer à jouer des matchs à haute intensité sur une base régulière, a commenté l’entraîneur Alan Letang. Les Ducks ont fait du bon travail pour peaufiner les détails de son jeu et il semble encore plus fort. C’est un plus pour nous. »

Leader silencieux

Luneau n’est pas l’unique joueur à ce camp à avoir de l’expérience dans la LNH – il est toutefois le seul à être demeuré dans la grande ligue aussi longtemps. Les attaquants Fraser Minten (4), Matthew Savoie (1) et Owen Beck (1) ont tous disputé au moins un match au plus haut niveau.

« Ils auront un énorme impact, a ajouté Letang. Les autres gars regardent un peu comment ils se comportent, alors ils joueront un rôle important au sein de notre groupe de leadership. »

Luneau et compagnie aideront à compenser le fait que Beck est l’unique joueur ayant participé à la conquête de l’or, l’an dernier, à être de retour avec le club. Pas nécessairement avec de longues envolées dans le vestiaire, mais surtout par leur manière de se comporter.

« Tristan, c’est plus le gars qui va mener par l’exemple, a souligné son homologue Maveric Lamoureux. Il ne va pas parler devant tout le monde. Mais sur la glace, il va leader. Dans les étirements, il va leader. Il est toujours à son affaire et il est comme ça depuis qu’il est jeune. »