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QUÉBEC - Le mot imputabilité est en vogue dans l'entourage des Golden Knights de Vegas cet été depuis que l'ancien attaquant Max Pacioretty en a déploré le manque criant dans une entrevue dernièrement.

Les propos de Pacioretty ont eu un retentissement jusqu'à Québec, mardi. Deux des attaquants vedettes de Vegas, Jack Eichel et Jonathan Marchessault, ont été appelés à les commenter dans le cadre du Pro-Am Gagné-Bergeron.
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À la suite de l'exclusion des Golden Knights des séries éliminatoires pour la première fois de leur courte existence, Pacioretty a affirmé qu'il n'y avait pas de notion d'imputabilité (accountability) à Vegas.
« Et je ne parle pas qu'au sein de l'équipe, je parle de partout dans l'organisation », a-t-il précisé sa pensée dans le balado 'Raw Knuckles Podcast', des anciens hockeyeurs Chris Nilan et Tim Stapleton. « Vous ne ressentez de la pression de personne, de l'entraîneur jusqu'à la direction. »
« Moi je ne pense pas (que ce soit un problème) », s'est inscrit en faux Marchessault. « Je n'ai pas besoin que mon entraîneur ou que mon directeur général me dise que nous devons prendre part aux séries. Je le sais. Si chaque joueur de hockey se regarde dans le miroir et se dit qu'il veut mettre les efforts pour avoir du succès personnellement et aider l'équipe, normalement l'équipe a du succès. C'est ma façon de voir ça. »
Eichel a quant à lui minimisé l'analyse de Pacioretty, en suggérant qu'elle avait été mal interprétée. Il a tout de même reconnu, après avoir emprunté un long détour, qu'elle n'était pas sans fondement.
« Dans une ville comme Las Vegas, il peut vous arriver de perdre de vue en cours de route les rigueurs d'une saison, a-t-il mentionné. Nous devons être plus imputables les uns les autres. Dans toutes les équipes qui ne gagnent pas la Coupe Stanley, on peut trouver quelque chose à améliorer. »
Il faut dire que Pacioretty a connu ce que c'est de vivre sous la chaleur des projecteurs à titre de capitaine des Canadiens de Montréal.
« Montréal aurait été à moitié à feu, si nous avions connu une saison semblable, a-t-il évoqué. Mais à Las Vegas, il fait soleil, nous faisons laver nos voitures, nous allons chercher nos aliments bios et nous jouons au golf », a-t-il ajouté, en n'allant pas jusqu'à qualifier l'atmosphère de 'country club'.
Échangé aux Hurricanes de la Caroline le 13 juillet, Pacioretty a passé quatre saisons chez les Golden Knights. Il a amassé 194 points en 224 matchs. L'Américain âgé de 33 ans vient toutefois d'apprendre une fort mauvaise nouvelle. Il sera contraint de rater les premiers mois d'activités de la prochaine saison en raison d'une opération au tendon d'Achille.
Les réflexions de « Flower »
Questionné à son tour, l'ancien gardien des Golden Knights Marc-André Fleury s'est mordillé les lèvres avant de livrer sa pensée, en partie.
« Je n'étais pas avec l'équipe, ça n'a pas dû être facile, on a raté les séries », a-t-il commencé par dire, avant de s'offrir une première pause. « C'est dur à dire, quand j'étais là, je voulais gagner tout le temps. Mon but, c'était toujours de remporter des matchs.
« C'est un peu dommage la façon que l'équipe a tourné », s'est-il décidé à pousser sa réflexion à voix haute. « Pour avoir été là dès le début, nous n'avions pas de gros noms, mais la chimie était vraiment bonne. Tout le monde travaillait à l'unisson et nous avons eu du succès. On dirait qu'à chacune des saisons, on a laissé partir trois ou quatre gars pour d'autres. Ce n'était pas mauvais. On est allé chercher beaucoup de bons joueurs, de gros noms. La chimie qu'on avait pour la première saison a été quelque chose de spécial. C'est un peu triste que ça se soit dissipé, que ce soit terminé. »
Eichel et Marchessault ont assuré ne pas en vouloir à Pacioretty, avec qui ils ont confié avoir chacun eu un entretien suivant l'onde de choc.
« Je sais qu'il y a des choses qui peuvent être prises hors contexte dans des entrevues », a mentionné Marchessault. « Je connais Max. Il ne voulait pas nous dénigrer ou rien dire de mal contre l'organisation. Quand je lui ai parlé, je lui ai fait savoir que je comprenais comment ça fonctionne, que je ne lui en voulais pas et qu'il demeurait mon ami. »
Retrouver le plaisir
Problème d'imputabilité ou pas, les Golden Knights ont une barre à redresser à la reprise des activités.
« La première chose, c'est de juste nous concentrer à avoir du 'fun', a avancé Marchessault. Nous voulons repartir avec un bon esprit d'équipe, on en a toujours eu un, mais il faut mettre l'accent là-dessus au camp d'entraînement. »
L'arrivée d'un nouvel entraîneur - Bruce Cassidy a remplacé Peter DeBoer - devrait contribuer à alléger l'atmosphère... et à rendre tout le monde imputable.

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« Il est capable de serrer la vis, c'est ce que j'ai entendu dire », a-t-il répondu quand on lui a soulevé la chose.
« Il a connu du succès partout où il est passé. Tout le monde devra monter à bord du bateau et vouloir piler sur son orgueil. Ce sera à nous, les vétérans, de bâtir l'identité d'équipe que nous voulons, pas uniquement sur la glace, mais à l'extérieur. »
Marchessault a dit espérer que l'arrivée de Cassidy représente la solution aux problèmes récurrents de l'équipe en supériorité numérique.
« S'il est capable de corriger ça, nous serons meilleurs, c'est sûr. »