Michael Misa a l’habitude d’éviter les pièges. C’est ce qu’il parvient à faire depuis quelques années, déjà.
À partir du moment où il a reçu le statut de joueur exceptionnel pour jouer dans la Ligue de l’Ontario (OHL) à 15 ans, son nom s’est ajouté à une liste sélecte – avec la pression qui l’accompagne. Et ce n’est pas parce qu’il en est à sa troisième campagne avec le Spirit de Saginaw que les écueils sont chose du passé.
Surtout pas dans la situation dans laquelle il se retrouve. À moins de six mois du repêchage, il est le troisième meilleur espoir nord-américain, selon le Bureau central de dépistage de la LNH.
« Il ne doit pas se laisser distraire par tout ce qui se passe autour de lui, a rappelé son entraîneur Chris Lazary. Il est dans la course pour le titre de meilleur pointeur et de meilleur buteur dans la OHL. Son nom circule aussi pour le premier rang au total du prochain repêchage.
« On veut qu’il se concentre sur la constance de son développement, le fait d’être un bon coéquipier et l’objectif de connaître une bonne fin de saison. S’il fait ça, tout le reste va tomber en place. »
Ce sont quand même de beaux problèmes à avoir pour l’attaquant de 17 ans.
Avec ses 39 buts et 83 points en 41 matchs, le capitaine du Spirit trône au sommet des pointeurs et il affiche la meilleure moyenne de points par match (2,02) du circuit ontarien. Il est également à deux filets du premier rang des buteurs, et se dirige vers une campagne de plus de 130 points.
On peut donc s’avancer et affirmer qu’il a, somme toute, su bien gérer les attentes jusqu’à présent.
« C’est sûr qu’il y a beaucoup de pression et beaucoup d’attentes qui viennent avec ce statut, a dit Misa, le huitième exceptionnel dans la Ligue canadienne. J’ai bien négocié avec ça dès ma première saison. Au bout du compte, je n’ai qu’à jouer à ma façon et faire ce qui me permet d’avoir du succès.
« C’est comme ça que je vois la situation. J’élimine tout simplement le bruit extérieur. »
Ce n’est pas une chose facile à faire quand la loupe des observateurs est constamment posée sur lui. Misa s’est notamment retrouvé sous les projecteurs au dernier tournoi de la Coupe Memorial, où le Spirit l’a emporté comme équipe hôtesse, après une élimination en demi-finale des séries de la OHL.
Son nom est récemment revenu dans les discussions lorsque les dirigeants de Hockey Canada ont omis de l’inviter au camp de sélection de l’équipe canadienne en vue du Mondial junior. Et c’est sans compter les éternelles comparaisons avec le défenseur Matthew Schaefer ainsi que les attaquants Porter Martone et James Hagens, ses principaux rivaux en vue du prochain encan.
« Je ne m’en fais pas avec tout ça, a sagement répondu le jeune homme. Je donne tout ce que j’ai tous les soirs, et le mérite va me revenir si je garde le cap. J’aime la façon dont je joue. Je me sens beaucoup plus en confiance avec la rondelle, cette année. Les séries et la Coupe Memorial m’ont donné de l’expérience.
« À mon retour cette saison, je sentais que j’étais un joueur différent. »
Constance
Depuis le début de la campagne, Misa a été tenu à l’écart de la feuille de match seulement trois fois. Tout ça, alors qu’il en est à sa première année au centre à temps plein – un signe de sa constance et de sa capacité d’adaptation hors pair.
« Michael travaille constamment sur son jeu, a vanté Lazary. Il veut être repêché au premier rang. Il est extrêmement compétitif. Pour amasser autant de points dans notre ligue, tu dois te salir le nez, foncer au filet, pourchasser les rondelles et les récupérer pour te donner plusieurs chances.
« Il fait exactement tout ce qu’il doit faire pour générer autant d’attaque, et aussi pour en profiter. Je crois qu’il doit sa constance offensive à son sens de la compétition très élevé. »
Ce sens de la compétition est motivé par une seule et unique chose : sa soif de victoire.
« Je déteste perdre encore plus que j’aime gagner, a lâché Misa. Je vais tout faire pour aider mon équipe tous les soirs. Avec la manière dont je joue sur la glace, je sais que je peux avoir un grand impact. »
Est-ce que ce mélange de confiance, de détermination et de talent saura charmer l’équipe qui remportera la loterie? Ça reste à voir. Mais il sera difficile d’y résister.
« À mon avis, l’important n’est pas d’être réclamé le premier, a conclu Lazary. C’est d’être celui qui aura la plus longue carrière dans la LNH. S’il reste concentré sur son développement, comme joueur et comme individu, le reste suivra. C’est le plus gros défi qu’il a devant lui.
« Je ne pense pas qu’il aura de problème à le relever. C’est ce que Michael fait de mieux. »