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MONTRÉAL – Nick Suzuki restait pratiquement muet pour décrire la symbolique d’atteindre le plateau des 70 points pour une première fois dans sa carrière. Les chiffres individuels ne représentent pas une quête pour lui. Le capitaine aime toujours mieux parler de l’équipe.

Auteur de deux buts dans ce gain de 5-3 contre les Panthers de la Floride, Suzuki gardait son humilité habituelle dans le vestiaire des Canadiens de Montréal. Pour mieux illustrer son match, on devait gratter ailleurs.

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« Le défi est toujours grand pour Nick, il joue toujours contre les gros trios et les meilleurs défenseurs des autres équipes, a noté Cole Caufield. Mais il carbure aux défis. Nick est le conducteur de notre autobus. Il fait les bonnes choses pour nous et il obtient de bons résultats. »

« Nick a toujours les confrontations difficiles, particulièrement dans nos derniers matchs où nous avons croisé plusieurs gros noms de la LNH, a renchéri le centre Jake Evans. Il a le don d’élever son jeu lorsque les moments sont grands. Il est notre meneur pour une raison. »

Face aux Panthers, Suzuki avait Aleksander Barkov dans les pattes. Barkov, le gagnant du trophée Selke en 2021, est toujours l’un des meilleurs centres à caractère défensif au sein de la LNH. Malgré cela, Suzuki et ses compagnons de trios, Caufield et Juraj Slafkovsky, ont passé la majorité du match en territoire ennemi.

Suzuki, qui pourrait aspirer dans le futur à gagner le Selke, a montré encore une fois qu’il ne recule pas devant les défis.

« Je pense que cette année, avec toutes les répétitions que Nick obtient contre les meilleurs de la Ligue, il se sent encore plus à l'aise dans cet environnement, a dit Martin St-Louis. Je ne suis pas surpris. Qu’il aime ou qu’il n’aime pas ça, ce n’est pas grave. C’est ce qu’on lui demande. Son développement est excellent. Mais je sais qu’il aime ça. Il a trouvé de la constance dans ce département. Il comprend que ça va être difficile, mais il part au travail avec la bonne attitude et il veut avancer. »

Signe d’une équipe qui n’a pas misé sur une tonne de canons offensifs dans les dernières années, Suzuki est devenu le cinquième joueur seulement chez le CH à connaître une saison de 70 points ou plus depuis 1999-2000. Saku Koivu (75 et 71 points) l’a fait à deux reprises, alors qu’Alex Kovalev (84), Max Domi (72) et Tomas Plekanec (70) l’ont réussi une fois.

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« Non, il n’y a pas une symbolique particulière pour moi à l’idée d’atteindre les 70 points, a répliqué le capitaine. C’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup d’offensive dans les dernières années avec les Canadiens. Mais je veux juste aider mon équipe à gagner. Je n’ai pas un chiffre en tête quand j’entame une nouvelle saison. Je sais toutefois que les partisans aiment les joueurs offensifs. Je veux leur faire plaisir. »

Suzuki a maintenant 32 buts et 71 points en 74 matchs.

La force physique de Slafkovsky

Dans un match où la robustesse était à l’avant-scène, Slafkovsky a bien utilisé sa charpente de 6 pieds 3 pouces et 230 livres. Il n’a jamais reculé devant le jeu physique. C’était tout le contraire. Il répliquait aux coups des rivaux en gardant son gros sourire dans le visage. En fin de première période, le numéro 20 a été impliqué dans une escarmouche avec Aaron Ekblad. Le défenseur des Panthers n’est pas revenu dans le match après ce jeu, tombant après une sorte de combat de lutte olympique avec Slafkovsky. 

« Je ne sais pas ce qui est arrivé pour lui, mais il m’a frappé avec son coude et je voulais lui montrer qu’il ne pouvait pas me faire ça, a expliqué le premier de classe du repêchage de 2022. Il n’est pas revenu. C’était une bonne chose puisqu’il est l’un des meilleurs défenseurs des Panthers. »

Slafkovsky a terminé ce match avec une passe, un différentiel de plus-1, trois punitions mineures, trois mises en échec et un temps de jeu de 18:46. 

« Je voulais rattraper Arber (Xhekaj) pour les punitions mineures, a rigolé l’ailier droit du premier trio. Mais j’aime ça quand le jeu est intense et robuste. »

« Juraj réalise maintenant qu’il est gros, grand et fort, a enchaîné le gardien Samuel Montembeault. C’est un gros bonhomme. Mais il le comprend maintenant et il l’utilise. Ce n’est pas juste la force brute, il gagne ses batailles contre les bandes pour récupérer des rondelles. »

Caufield, l’autre membre du premier trio du CH, a terminé la rencontre avec un but, freinant une série noire de six matchs sans but. 

Une première victoire contre son ancienne équipe

Avant la visite des Panthers mardi soir, Montembeault avait un dossier de 0-4-1 avec une affreuse moyenne de 5,04 et un taux d’efficacité de ,871 contre son ancienne équipe. Il a chassé ses propres démons avec une victoire face aux Panthers. 

« J’avais hâte d’en gagner une contre les Panthers, a-t-il dit. J’avais connu de mauvais départs l’an dernier contre eux. Je m’étais fait sortir à deux reprises. C’est agréable. Mais on se bat contre les bonnes équipes dans les dernières semaines. »

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 1500

Le juge de ligne Jonny Murray, natif de Québec, était d’office pour son 1500e match en carrière. Il a choisi de passer la soirée aux côtés de ses compatriotes, les arbitres Eric Furlatt et Frédérick L’Écuyer, ainsi que de l’Américain Ryan Daisy. Son exploit a été souligné lors de la première pause publicitaire.

De mal en pis

À moins de trois semaines du début des séries, les Panthers ont annoncé avant le match que l’attaquant Carter Verhaeghe allait s’absenter et que son état de santé serait réévalué de façon hebdomadaire. Matthew Tkachuk, aux prises avec un virus, a quant à lui dû faire l’impasse sur l’affrontement.

Puis, Ekblad s’est blessé en fin de première période et n’est pas revenu dans le match. À sa dernière présence, le défenseur a renversé Slafkovsky et a lutté avec lui sur la patinoire après un coup de sifflet. Aucune mise à jour n’a été fournie quant à sa condition.

« On va perdre des joueurs, a dit l’entraîneur Paul Maurice. Des gars vont tomber malades. D’autres vont se blesser. C’est ce qui arrive dans les équipes de hockey. »

Barkov la menace

Le capitaine des Panthers semble bien aimer jouer contre les Canadiens. Au 35e match de sa carrière face à la formation montréalaise, Barkov a inscrit un magnifique but en première période pour porter son total à 25 buts et 47 points contre Montréal. 

Le Finlandais a ainsi prolongé à cinq sa séquence de matchs avec au moins un point (quatre buts, trois passes). Il maintient la meilleure moyenne de points par match parmi tous les joueurs actifs qui ont affronté le Tricolore au moins 20 fois.

Tarasenko a trouvé ses repères

Acquis des Sénateurs d’Ottawa le 6 mars pour un choix de troisième tour en 2025 et un choix conditionnel de quatrième ronde en 2024, Vladimir Tarasenko a fait le bonheur de Bill Zito depuis ses débuts en Floride. Il a amassé une aide contre le Tricolore et totalise maintenant 10 points (cinq buts, cinq passes) en 13 matchs avec les Panthers.

« Je savais qu’il avait de bonnes mains et tout un tir, a vanté l’entraîneur Paul Maurice avant la rencontre. J’ai souvent dirigé des matchs contre lui dans l’Ouest. Mais j’aime aussi son jeu défensif, il a un désir de défendre et une bonne lecture du jeu. »