ANALYSE BADGE LEPAGE

MONTRÉAL – Les joueurs des Canadiens de Montréal n’ont pas besoin de se faire rappeler l’enjeu chaque fois qu’ils sautent sur la patinoire.

« C’est une question de vie ou de mort », a résumé Cole Caufield, devant son casier, jeudi soir.

Le petit attaquant venait tout juste de délivrer les siens en leur offrant une victoire de 4-3 face aux Sharks de San Jose, grâce à un but de toute beauté en prolongation. S’il avait fallu que le Tricolore échappe un point contre la pire formation de la Ligue, à un moment aussi crucial, ç’aurait fait mal.

Au lieu de ça, et malgré une piètre prestation défensive, les Canadiens ont signé une troisième victoire en autant de matchs depuis le retour de la pause des 4 nations. Ils sont toujours à cinq points d’une place en séries.

« On sait très bien où l’on se retrouve au classement », a ajouté celui qui a maintenant 28 buts au compteur, un sommet personnel. « On le regarde tous les jours, comme toutes les autres équipes. Le reste de la Ligue continue de pousser. Il faut tenir le rythme et rester dans la course.

« Il faut simplement prendre les choses en main. »

Caufield l’a clairement fait en prolongation. Mais il n’est pas le seul.

Avec ses deux buts et une passe, Nick Suzuki a porté à huit (3 buts, 5 aides) son total de points en trois matchs. Le capitaine souhaitait faire amende honorable après avoir été limité à seulement une aide à ses six dernières rencontres avant la pause. Il respecte sa résolution jusqu’ici.

« Mentalement, je commençais à être plutôt irrité par mon jeu, a-t-il avoué. Notre trio ne faisait pas grand-chose. En revenant de la pause, nous voulions tous élever notre niveau de jeu. […] On veut faire les bonnes choses et prendre soin de l’équipe. Nous sommes récompensés et il n’y aucune raison de changer ça. »

« On garde les choses plus simples, a renchéri Caufield. On joue le match qui est devant nous. On obtient les mêmes chances. On n’a pas besoin de prendre de risques, et c’est ce qu’on fait en ce moment. J’aime notre façon de jouer, mais il y a toujours des choses que l’on peut améliorer. »

Tant que le capitaine et son premier trio montreront la voie à suivre, la troupe de Martin St-Louis risque de se maintenir dans le portrait des séries.

« Nick est notre meilleur joueur depuis qu’on est revenus, a vanté David Savard. C’est grâce à lui qu’on est capables d’aligner les victoires. On a besoin de lui si on veut se rendre en séries. De lui, et de beaucoup d’autres gars. Mais c’est lui, notre leader offensif, celui qui amène les gars avec lui. »

Le cœur d’Anderson

À sonder les joueurs à chaque extrémité du vestiaire, Josh Anderson en est un autre qui a mis son empreinte sur les récents succès de l’équipe. Plus dans l’ombre, évidemment, mais la volonté et le cœur du gros attaquant déteint forcément sur le reste du groupe.

Deux jours après avoir embrassé violemment la bande et quitté le match contre les Hurricanes de la Caroline, mardi, Anderson était de retour à son poste face aux Sharks. En deuxième période, à la suite d’un contact anodin, il s’est tordu de douleur et a encore dû retraiter au vestiaire. Il était de retour à son poste en début de troisième.

« C’est incroyable à voir, a souligné Suzuki. Il n’y a pas probablement pas beaucoup de gars dans la Ligue qui joueraient malgré tout ce qui l’afflige. Il est rentré tête première dans la bande, mardi, et il était de retour ce soir. Il est l’un des joueurs les plus durs que j’ai vus. »

Dès sa première présence en troisième, il a distribué deux mises en échec en plus de bloquer un tir, avec la pédale enfoncée au plancher. Comme s’il était ressuscité d’entre les morts.

« Il est impressionnant, a reconnu Alexandre Carrier. Il est magané, mais il ne manque pas un match. C’est ce que tu veux dans la chambre, des coéquipiers qui vont à la guerre. Même si tu n’es pas à 100 %, tu dois trouver des façons d’aider l’équipe, et Andy le fait chaque soir.

« Chaque fois, on pense que c’est terminé, et il revient pareil. C’est tout à son honneur. Il sait que les matchs sont importants. Peu importe ce qu’il a, il va toujours revenir. C’est un guerrier. »

L’importance des matchs. La course aux séries. C’est tout ce qui motive ce groupe, et on en a la preuve désormais.

« Les gars ne manquent pas de foi, a assuré l’entraîneur Martin St-Louis. On l’a montré. On se bat. On n’est pas parfait, on a un groupe encore très jeune, mais la foi a toujours été là. »

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      Sharks vs Canadiens | Résumé 27/02/2025

      EN PROLONGATION

      Le chiffre du match : 40

      Avec une passe sur le deuxième but de Suzuki, Lane Hutson est devenu le premier défenseur recrue à atteindre le plateau des 40 passes en moins de 60 matchs depuis Nicklas Lidstrom, en 1991-92.

      Pas un Picasso

      Martin St-Louis l’a dit : le Tricolore n’a pas été parfait. Loin de là.

      Le jeu défensif qu’il a offert était pas mal à l’image de celui des Sharks. Et ce n’est pas nécessairement l’étalon de mesure souhaité. Selon NaturalStatTrick, le Tricolore a accordé 15 chances dangereuses et n’en a obtenu que sept… contre la pire équipe de la Ligue, rappelons-le.

      Face à une puissance, ç’aurait pu être coûteux. Mais contre les Sharks, le CH a trouvé le moyen de s’en sortir.

      « On a fait beaucoup d’actions qui ont aidé l’autre équipe, a analysé St-Louis. Nous n’étions pas aussi allumés. Nos touches n’étaient pas excellentes. Notre prise de risque était trop élevée. […] On doit être honnête. Les gars le sont. On se dit la vérité et ils s’évaluent assez bien.

      « Ils savent qu’on ne peut pas amener cette façon de jouer et gagner chaque fois. »

      Arber Xhekaj a d’ailleurs payé le prix en n’effectuant qu’une présence de trois secondes en troisième période. St-Louis a indiqué qu’il voulait le punir, mais pas le clouer au banc tout au long de l’engagement. Avec les jeux de puissance, il a cependant été inactif trop longtemps pour que le pilote le renvoie dans la mêlée.

      « Je ne voulais pas le mettre dans une situation pour qu’il échoue », a résumé St-Louis.

      Le spectacle Will Smith

      On attendait Macklin Celebrini, on a vu Will Smith. Non, la relève des Sharks n’est vraiment pas si mal.

      L’autre jeune érudit de la formation californienne s’est d’abord illustré en servant une superbe passe à Fabian Zetterlund sur le premier but des siens. L’Américain a surpris tout le monde, y compris Samuel Montembeault, en feintant de contourner le filet avant de refiler le disque à son coéquipier à l’embouchure.

      Smith en a rajouté en redonnant les devants 3-2 aux siens grâce à un tir des poignets précis en fin de deuxième période. Il a amassé un but et trois aides à ses quatre dernières rencontres.

      Depuis le 20 janvier, ce n’est pas Celebrini qui trône au sommet des marqueurs de la LNH chez les recrues, mais plutôt Smith. Le quatrième choix de l’encan 2023 montre désormais une récolte de 11 points en 12 rencontres, pour un total de 26 points cette saison. Ça lui a permis de se hisser dans le top-5 des recrues de la LNH.

      « Je pense que le jeu a vraiment ralenti pour lui, et c’est ce qui fait la plus grosse différence, a souligné l’entraîneur-chef des Sharks, Ryan Warsofsky. Il a maintenant beaucoup de confiance, et ça lui permet de réussir ces jeux. Ce soir, c’était un de ses meilleurs matchs. »

      Un baume pour Beck

      Owen Beck fait très bien dans le rôle qu’on lui confie depuis son rappel. Mais la soirée de jeudi n’a pas été la plus reposante pour l’attaquant recrue.

      Il s’est fait complètement sortir de ses patins par Collin Graf sur la séquence qui a mené au but de Nico Sturm, le deuxième des Sharks. Une séquence qui risque de le hanter pendant un petit bout.

      « Je n’aurai pas de plaisir à regarder ça demain, a dit Beck. Les choses se produisent rapidement dans cette Ligue, et il faut être capable d’avoir la mémoire courte. »

      Beck a aussi été victime de plusieurs bons coups d’épaule. Il s’est d’ailleurs fait étamper dans la bande par Klim Kostin, juste avant de récolter son premier point dans la LNH. Il a réussi à garder l’équilibre pour refiler le disque à Patrik Laine, qui l’a ensuite remis à Alex Newhook.

      Le no 62 a conclu la rencontre avec une aide, deux tirs au but et deux mises en échec.