Brian Burke and the Sedins from HHOF no badge

TORONTO - À titre de directeur général des Canucks de Vancouver, Brian Burke avait fait preuve d'audace pour parvenir à sélectionner les jumeaux Sedin, Daniel au deuxième rang et Henrik au troisième, lors du repêchage de 1999.

Burke a raconté que lorsqu'il a rencontré les joueurs des Canucks avant le début de la saison 2000-01, la première des Sedin dans la LNH, il avait été clair quand il avait expliqué les règles de l'équipe. Une d'elles était que les recrues devaient se faire voir, mais pas se faire entendre.
« J'ai regardé les deux et je leur ai dit : 'Je ne veux pas entendre un maudit mot de la part de vous deux'. Ils ont respecté cette promesse pendant quatre ans! », a raconté Burke.
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Ce dernier leur a enfin donné la parole, samedi.
Maintenant président des opérations hockey des Penguins de Pittsburgh et membre du comité de sélection du Temple de la renommée, Burke était l'animateur d'une discussion avec les Sedin lors de la PrimeTime Sports Management Conference à Toronto, à deux jours de leur intronisation au Temple de la renommée, lundi.
La portion la plus intéressante de la conversation de 25 minutes touchait le début de la carrière des jumeaux, avant qu'ils ne remportent l'or aux Jeux olympiques de 2006, ou qu'Henrik termine au premier rang des marqueurs de la LNH et remporte le trophée Hart en 2009-10, ou que Daniel gagne ce même championnat des marqueurs l'année suivante.
Saviez-vous que les toujours calmes et polis jumeaux ont grandi avec comme voisine une usine qui construisait des tanks à Ornskoldsvik, en Suède?
« Des tanks pour maintenir la paix », a lancé Daniel avec un sourire.
Saviez-vous qu'ils ont deux frères plus âgés? Stefan, qui est plus vieux de six ans, et Peter, qui est né quatre ans avec Daniel et Henrik, deux joueurs de hockey et de football.
« Ça nous a forcés à être meilleurs parce que nous voulions jouer avec eux, a expliqué Henrik. Je pense que ça nous a aidés à devenir bons. »
Saviez-vous que leurs premières saisons dans la LNH n'avaient pas été de tout repos?
« Oui, ça n'avait pas été facile, a expliqué Daniel. Ça vient avec les attentes qui sont élevées quand tu es repêché tôt. »
Lorsqu'ils sont arrivés en Amérique du Nord, les Sedin n'avaient pas la force physique nécessaire. Mais ce qu'ils possédaient, en raison de leur passé de joueurs de football, c'était une excellente forme physique et un cardio à toute épreuve. Ils n'allaient peut-être pas être en mesure de battre leur adversaire de force, mais ils allaient les avoir à la longue.
« Si nous étions en zone offensive pendant plus de 20 secondes, nous savions que l'autre équipe allait être épuisée et que nous allions avoir une chance de marquer, et je pense que c'est ce qui nous a permis de survivre aussi longtemps, a analysé Henrik. Notre conditionnement physique était bien meilleur que la moyenne. »
Ce qu'ils avaient aussi comme qualité, c'est leur intelligence, et, bien sûr, une chimie incroyable que seuls des jumeaux peuvent posséder. Tous ces jeux spectaculaires réussis à la mise au jeu ont été orchestrés par nécessité au début.
« C'est quelque chose que nous avons dû faire au début de notre carrière, a dit Daniel. Nous n'étions pas assez physiques pour nous mesurer à ces gros gars, alors on devait arriver avec un autre plan qui serait à notre avantage. Les jeux à la mise au jeu en faisaient partie. »
Henrik surnomme Daniel « le héros des mises en jeu ». Il a mentionné que Daniel revenait souvent au vestiaire avec une nouvelle idée de jeu à faire dès le dépôt de la rondelle. Ils en discutaient avec leurs coéquipiers avant de l'exécuter lors de la période suivante.
« Souvent, nous avons marqué, a souligné Henrik. Plusieurs buts supplémentaires ont été réalisés de cette manière. »
« C'était toujours moi qui finissais par toucher la cible », a ajouté Daniel en souriant.
La vitesse de leur développement a fait en sorte que les Sedin ont gagné en popularité sur le tard, à partir d'une saison 2005-06 où tous deux revenaient d'une campagne complète en Suède à maturité physique.
« Nous avons été limités tôt dans notre carrière en raison de notre plus petite carrure, a observé Daniel. Mais après la pause de 2004-05, nous sommes revenus plus forts et nous étions donc capables d'en faire davantage. »
Burke a donné du mérite à Marc Crawford, l'entraîneur-chef des Canucks de 1998 à 2006, pour l'aide apportée aux Sedins lors de leurs premières saisons dans la grande ligue. Opinion partagée par les frères jumeaux.
« Je crois que Marc a vu quelque chose en nous et croyait en nous, a dit Daniel. Il ne cessait de nous forcer à nous dépasser et je crois que ça nous a appris à être professionnels. »
Henrik a ajouté que Crawford leur a enseigné les rudiments de la défense en premier.
« Nous ne produisions pas nécessairement autant que ce à quoi les gens s'attendaient, mais Marc nous montrait la manière de gagner des matchs, et tout commence avec une bonne défense, a expliqué Henrik. À partir de cela, nous avons aussi commencé à produire et nous sommes donc devenus des joueurs complets. »
La défaite en finale de la Coupe Stanley de 2011 face aux Bruins de Boston hante encore les Sedin. Les Canucks ont échappé des avances de 2-0 et 3-2 dans cette série. Ils ont remporté leurs trois premières parties locales avec un but d'écart, mais se sont inclinés lors de leurs trois matchs à Boston par un pointage combiné de 17-3. Lors du septième match à Vancouver, ils ont subi une défaite de 4-0.
« J'aurais espéré qu'on puisse trouver une manière de mieux faire à l'étranger afin de gagner au moins l'un de ces matchs », a affirmé Daniel.
Henrik pense que les Canucks auraient dû réussir à mettre un terme à la série lors du sixième affrontement.
« L'incapacité à leur soutirer un seul match à Boston est ce qui nous a coûté la série, a-t-il dit. Rendu au match no 7, c'est un pile ou face. Tu reviens en avion à la maison après le sixième match. Tu vois les gens qui marchent dans les rues de la ville qui s'attendent à te voir gagner. Je ne suis pas prêt à dire que c'est un avantage de disputer un septième match à domicile, spécialement dans un marché canadien. »
Il a ajouté que chacun des jumeaux échangerait son titre de championnat des marqueurs contre une Coupe Stanley.
Mais les voilà qu'ils font leur entrée au Temple de la renommée ensemble, 23 ans après qu'ils aient été repêchés au même moment. Dans l'histoire des Canucks de Vancouver, Henrik se classe au tout premier rang des matchs joués (1330), des mentions d'aide (830) et des points (1070). Daniel est quant à lui le meilleur buteur (393) et le deuxième au chapitre des matchs joués (1306), des aides (648) et des points (1041).
« C'est très spécial », a lancé Burke. « C'est une chose pour n'importe qui d'entrer au Temple de la renommée du hockey, mais c'en est une autre qu'ils puissent le faire en même temps, en tant que frères jumeaux. C'est génial! »