Lorsque Pavel Datsyuk a fait ses débuts dans la LNH en 2001-02 avec les Red Wings de Detroit, il évoluait sous les ordres d’un membre du Temple de la renommée du hockey et en compagnie de neuf joueurs qui allaient éventuellement y être intronisés.
Le 11 novembre, Datsyuk sera le 10e joueur de cette édition 2001-02 à y faire son entrée.
Il y rejoindra l’entraîneur Scotty Bowman (intronisé en 1991), ses anciens coéquipiers Chris Chelios (2013), Sergei Fedorov (2015), Dominik Hasek (2014), Brett Hull (2009), Igor Larionov (2008), Nicklas Lidstrom (2015), Luc Robitaille (2009), Brendan Shanahan (2013) et Steve Yzerman (2009), en plus des bâtisseurs Jim Devellano (2010) et Ken Holland (2020).
« Évidemment, je suis gonflé à bloc », a commenté Datsyuk.
Personne ne savait à quoi s’attendre de Datsyuk à sa saison recrue, à 23 ans. Il arrivait de Russie, ne connaissait que quelques mots en anglais et deux années plus tôt, il avait été le 171e choix au total du repêchage de 1998. Mais rapidement, on l’a jumelé à Hull.
« De bons souvenirs », acquiesce-t-il.
Lorsqu’il est entré dans le vestiaire, il ne savait pas vers qui se tourner la tête. Il regardait tout autour de lui. Mais rapidement, plusieurs personnes dans l’organisation l’ont pris sous son aile et ont fait de lui une meilleure personne et un meilleur joueur.
« On a toujours été très gentil avec moi », a souligné Datsyuk.
Datsyuk a fini par disputer 14 saisons avec les Red Wings, remportant la Coupe Stanley en 2002 et 2008. Il est devenu l’un des attaquants les plus complets de la LNH.
« Le magicien » a sorti d’innombrables lapins de son chapeau sur la patinoire. Il totalise 918 points (314 buts, 604 aides) en 953 matchs au sein du circuit. On lui a remis trois fois le trophée Frank J. Selke, qui récompense annuellement le meilleur attaquant défensif. Il a également obtenu quatre fois le trophée Lady Byng, remis au joueur gentilhomme.
« Jouer contre Pavel Datsyuk est probablement ce qu’il y avait de plus frustrant pour un joueur, que ce soit à l’attaque, en défense ou devant le filet », a indiqué Jeremy Roenick, qui l’a affronté de 2001 à 2009 et qui sera lui aussi admis au Temple cet automne. « Peu de joueurs avaient son talent, son intelligence et sa créativité. Tu sembles pouvoir le contrer et, tout d’un coup, tu te fais ridiculiser par l’une de ses manœuvres.
« Les Red Wings ont eu quelques joueurs de ce genre, mais Pavel a poursuivi une incroyable tradition de très bons joueurs de hockey à Detroit. C’est cool d’être admis au Temple en même temps que l’un de mes idoles. »
Shea Weber, autre membre de la cuvée 2024 et ancien défenseur de la LNH, a fait ses débuts dans la grande ligue avec les Predators de Nashville en 2005-06, dans la même division que Datsyuk et les Red Wings à l’époque.
« Honnêtement, il n’était pas plaisant à affronter, a-t-il lancé en rigolant. Particulièrement pour un jeune joueur qui fait ses débuts dans la Ligue et qui tente de se faire une niche.
« Il était l’un des joueurs les plus difficiles à affronter. Sa protection de rondelle, ses revirements provoqués, sa manière de t’enlever la rondelle sans même que tu t’en aperçoives… Contre un joueur comme lui, tu veux déranger et être robuste, mais il avait la capacité de bien contrer les mises en échec et de protéger la rondelle, puis de trouver les espaces libres sur la patinoire. »
Datsyuk a participé à cinq Jeux olympiques, remportant l’or à PyeongChang en 2018. Il a amorcé sa carrière professionnelle en Russie de 1996 à 2001. Il y est retourné en 2004-05, pour le début de la saison 2012-13, puis de 2016 à 2021.
« Je suis un homme chanceux. Je suis heureux », a-t-il conclu.