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TORONTO -Roberto Luongo qui nous emmène dans les coulisses de l'équipe canadienne en finale des Jeux olympiques de 2010, Henrik Sedin qui se pète les bretelles d'avoir obtenu son 1000e point dans la LNH en déjouant justement Luongo, son jumeau Daniel qui confie avoir appris la nouvelle de son intronisation dans un endroit inusité et Daniel Alfredsson qui rend hommage à son idole d'enfance Hakan Loob.

Pendant une heure, samedi après-midi, les quatre nouveaux immortels du hockey y sont allés de confidences et de révélations les plus intéressantes les unes que les autres, en répondant généreusement aux questions d'amateurs gagnés à leur cause et majoritairement teintés aux couleurs des Canucks de Vancouver.
La traditionnelle séance questions/réponses de la fin de semaine d'intronisation s'est d'ailleurs amorcée par une ovation monstre de la part des quelques centaines d'amateurs qui avaient déboursé de l'argent afin de se prêter au jeu.
Pour la première fois, les amateurs ont pu assister à la signature du grand livre du Temple par les quatre nouvelles légendes. L'exercice concluait habituellement la cérémonie d'intronisation, le lundi.
Voici, sous forme de capsules, les extraits des meilleurs moments de l'exercice.

Focus, focus…

Luongo met au sommet de sa liste d'exploits la conquête de la médaille d'or du Canada aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Un amateur lui a demandé comment ses coéquipiers et lui avaient fait pour garder leur sang-froid dans une situation de haute tension.
« Le fait qu'il y a eu l'entracte peu de temps après le but égalisateur des États-Unis nous a permis de retrouver nos sens. Ç'aurait peut-être été différent si la prolongation s'était mise en marche tout de suite après le temps réglementaire.
« Nous avons tous pris une grande respiration dans le vestiaire. Des leaders ont pris la parole, les défenseurs Chris Pronger et Scott Niedermayer. Ils ont ramené le niveau de concentration de tous là où il devait être. »

Tout un soulagement…

Pour la petite histoire, sachez en premier lieu que Daniel a été le premier des jumeaux à apprendre la nouvelle de leur intronisation au Temple de la renommée.
« On m'a demandé de ne rien dire à Henrik parce qu'on le contacterait immédiatement après la fin de l'appel », a mentionné Daniel.
Henrik a raconté qu'il était au volant de sa voiture en compagnie de son fils qu'il emmenait à son match de soccer quand le président du comité de sélection, Mike Gartner, l'a appelé afin de lui annoncer la nouvelle.
« C'était particulier de recevoir l'appel en main libre avec mon fils à mes côtés », a-t-il souligné.
Daniel a confié qu'il se trouvait dans un endroit plutôt inusité au moment de recevoir l'appel.
« J'étais aux toilettes », a-t-il lancé, en semant l'hilarité dans le Grand Hall du Temple de la renommée.
Un amateur lui a alors demandé s'il avait été soulagé…
« D'avoir été contacté le premier? », a questionné Daniel.
« Non, considérant l'endroit où vous vous trouviez », lui a précisé l'amateur, en faisant bien rigoler le parterre.

Un moment précieux

On a demandé à chacun des membres du quatuor le moment de leur carrière qu'ils chérissent le plus.
Henrik a saisi la balle au bond pour étriver son ancien coéquipier Luongo, en disant que c'est le but marqué contre lui qui l'a fait atteindre la marque des 1000 points dans la LNH.
« J'ai fait par exprès, n'est-ce pas? », a demandé Luongo, blagueur.
« J'ai marqué avec un tir entre les jambières, a précisé Henrik. Je ne sais pas pourquoi j'ai visé là parce que je ne l'avais jamais fait dans les pratiques. »
Luongo a identifié un moment marquant pour chacune des deux principales équipes pour lesquelles il a joué.
« Avec les Panthers de la Floride, c'est mon 1000e match dans la LNH. C'est un rare exploit pour un gardien.
« Avec les Canucks, c'est assurément le septième match de la finale de l'Association de l'Ouest que nous avons remporté en prolongation (but d'Alexandre Burrows) contre les Blackhawks de Chicago en 2011. »
« Quand on regarde la vidéo du match, en voyant les célébrations, on pourrait croire que nous venions de remporter la Coupe Stanley. »
Alfredsson a relevé son 400e but en carrière, obtenu en prolongation d'un match à Ottawa avec plusieurs membres de sa famille venus de la Suède dans les gradins.
Daniel Sedin : « Pour moi, c'est le retour de Trevor Linden avec les Canucks en 2001-02, à notre deuxième saison avec l'équipe. Tout le soutien qu'il nous a donné, il a contribué à faire changer la perception des partisans à notre endroit. »

De coriaces adversaires

Un amateur était curieux de savoir quels ont été les adversaires les plus coriaces que chacun ait eu à affronter.
Henrik Sedin : « Mon compatriote Mats Sundin pouvait jouer dur. Il ne se gênait pas pour nous appliquer des doubles-échecs.
« Autrement, je dirais Patrice Bergeron des Bruins de Boston. C'est tellement un bon joueur de centre défensif. Il gagnait toutes les mises au jeu, nous ne commencions jamais l'action avec la rondelle. »
Luongo : « Possiblement Dustin Byfuglien (ancien colosse des Blackhawks de Chicago et des Jets de Winnipeg). Il a gagné sa vie à rester assis sur mes genoux. »
Daniel Sedin : « Nicklas Lidstrom » (ancien défenseur vedette des Red Wings de Detroit, membre du Temple de la renommée).
Daniel Alfredsson : « Roberto (Luongo) était très fort techniquement et imprévisible. C'était difficile de détecter ses tendances. Comme joueur, j'irais également avec Nicklas Lidstrom. Il utilisait tellement bien son bâton et il possédait un sens de l'anticipation hors du commun. »

Un moment touchant

Le moment le plus émouvant de la séance a eu lieu quand un partisan des Canucks est venu raconter au micro comment Luongo avait marqué son fils, il y a une dizaine d'années.
« C'était notre première sortie père-fils à un match de la Ligue nationale. Pendant la période de réchauffement des Canucks, Roberto faisait ses étirements et j'essayais d'attirer son attention en faisant de grands signes derrière le banc de l'équipe. Il m'a remarqué, il s'est dirigé vers nous et il a remis une rondelle à mon fils », a-t-il relaté avec des trémolos dans la voix.
« Ce soir-là Roberto, tu as fait d'un jeune amateur de hockey un mordu des Canucks pour la vie. Mon fils conserve précieusement la rondelle que tu lui as donnée », a-t-il ajouté, en demandant à son fils de se lever dans la salle pour montrer la rondelle.
Le témoignage a visiblement ému Luongo et le public.

Amphithéâtres fétiches

Luongo a dit qu'il y a de ces amphithéâtres où les joueurs se sentent plus à l'aise que d'autres.
« Pour moi, c'était l'aréna de Nashville. Je savais que je connaîtrais toujours de bons matchs là-bas. Était-ce en raison de la configuration de l'amphithéâtre ou de la foule? À l'opposé, pour des raisons que j'ignore, je me faisais sortir de presque tous les matchs que je jouais au Minnesota. »
Les frères Sedin, quant à eux, ont toujours bien aimé évoluer dans l'atmosphère survoltée de Chicago. Henrik a également accordé une mention spéciale à Detroit.

Des jumeaux polissons

S'ils avaient été de grands joueurs de tours, les jumeaux Sedin auraient pu s'offrir du bon temps à se payer la tête des gens de leur entourage au cours de leur carrière. Ils disent n'avoir jamais abusé de la situation, en changeant de chandail, disons.
Henrik a toutefois confié qu'il lui est arrivé à quelques reprises pendant les matchs, quand les juges de ligne le retiraient d'une mise au jeu, de se diriger vers son frère pour faire croire qu'il prendrait sa place, mais de revenir lui-même disputer la mise au jeu. Il semble que quelques juges de ligne aient mordu au subterfuge!

Une première mémorable

Un amateur a rappelé à Luongo que son premier match en séries avait été mémorable, le 11 avril 2007. Ce soir-là, les Canucks avaient eu besoin de près de quatre périodes de prolongation avant de venir à bout des Stars de Dallas 5-4, dans le premier match de la série de premier tour entre les deux équipes.
Luongo avait effectué 72 arrêts dans ce qui demeure, à ce jour, le sixième match le plus long de l'histoire de la LNH.
Henrik avait marqué sur une passe de Daniel, à 18 :06 de la quatrième période additionnelle.
« J'étais exténué. Je me demande bien pourquoi les frères ont attendu si longtemps avant de marquer », les a taquinés Luongo.

La réplique assassine du jour

La réplique assassine du jour a été celle du maître de cérémonie Geno Reda.
À l'amateur qui demandait aux frères Sedin quelle tournure aurait prise leur carrière si les Maple Leafs de Toronto avaient réussi à les ravir aux Canucks en 2009, au moment où ils pouvaient obtenir le statut de joueur autonome sans compensation.
« Vous n'auriez pas participé à la finale de la Coupe Stanley », a lancé Reda du tac au tac, en provoquant une salve d'applaudissements dans la salle.
Sérieusement, le directeur général des Maple Leafs à l'époque, Brian Burke, celui-là même qui avait réuni les jumeaux à Vancouver en 1999, a tenté fort de convaincre les jumeaux en 2009.
« C'était assez sérieux pour qu'il vienne nous voir en Suède », a réagi Henrik, en précisant que son frère et lui n'avaient jamais envisagé de quitter les Canucks.