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Porter Martone est bien conscient que ce qu’il s’apprête à vivre n’est pas habituel pour un joueur qui en est à son année d’admissibilité au repêchage.

Non, ce n’est pas habituel – pour un joueur canadien à tout le moins – de se retrouver sur la grande scène du Championnat mondial junior. Ce l’est encore moins de jouer un rôle important au sein de cette équipe bourrée de talent. Mais il faut croire que l’attaquant en détient une bonne dose.

Ce n’est pas pour rien que son nom est évoqué quand il est question du premier choix au total.

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« J’ai la chance d’être dans mes souliers, a lancé le jeune homme de 18 ans. La pression est un privilège. Ce ne sont pas tous les jeunes qui peuvent vivre ça. Je veux en profiter au maximum. Je veux bien représenter mon pays et gagner une médaille d’or.

« Je veux sauter sur la patinoire et montrer à tous mon talent et ce que je peux apporter à une équipe. »

La quête de l’or sera tout ce qui importera pour Martone dans les prochaines semaines, à Ottawa.

Mais il y aura, en trame de fond, une analyse de son rendement et de son impact dans les moments importants. Les dizaines de recruteurs qui feront le voyage dans la capitale fédérale pourront remplir leur carnet de notes en vue du prochain encan.

Surtout qu’il fera équipe avec Matthew Schaefer, un défenseur qui peut lui aussi aspirer à être le premier joueur réclamé en juin prochain. Pour une fois, les deux rivaux seront dans la même équipe.

« C’est certain qu’on entend tout ce qui se dit à notre sujet, a souligné Schaefer. Mais je tente de m’éloigner de tout ça le plus possible. Je me concentre sur ce que j’ai à faire. Ce n’est que du bruit. Rien ne se produira avant qu’une équipe ne nomme notre nom. D’ici là, j’aborde les choses un jour à la fois.

« C’est plaisant de vivre tout ça avec Porter. Je me suis beaucoup rapproché de lui dans les dernières années en jouant avec et contre lui. »

Il ne faudrait pas non plus oublier un certain Gavin McKenna, identifié par plusieurs comme le joyau de la cuvée 2026. Avec Martone et Schaefer, l’attaquant de 17 ans fera partie du noyau dur. Il sera intéressant de voir ce que ces trois-là seront en mesure d’accomplir contre de la compétition majoritairement plus âgée.

On entend souvent que le Mondial junior est un tournoi où les joueurs de 19 ans tirent habituellement leur épingle du jeu davantage que les autres. Une question de maturité physique.

« Les trois sont tous d’excellents joueurs de hockey, a vanté l’entraîneur-chef Dave Cameron. Tout le monde dit que c’est un tournoi pour les joueurs de 19 ans, mais pas strictement. À ce que je sache, on ne regarde pas leur certificat de naissance pour déterminer si on les fait jouer ou non.

« Ce sera un défi pour eux parce que leurs adversaires seront plus âgés, plus gros et plus forts. Mais ils sont très bons. Sinon, ils ne seraient pas dans cette équipe. »

Des incontournables

Si on retire le manque d’expérience à ce niveau et sous ces projecteurs, il ne faisait aucun doute que ces trois-là avaient leur place au sein de l’équipe avant même le début du camp de sélection.

McKenna menait la Ligue de l’Ouest (WHL) pour les points (60) avant son départ, et Martone était au deuxième rang à ce chapitre (54) dans la Ligue de l’Ontario (OHL). Schaefer, lui, a probablement déjà une longueur d’avance sur ses homologues de la brigade défensive.

Il aurait été un peu fou de se passer de leurs services pour des questions d’âge.

« Pour moi, Martone est dans le même moule qu’un Corey Perry ou qu’un Ryan Smith, a comparé le directeur général Peter Hanolt. Il joue dans le demi-cercle du gardien. Il est difficile à affronter et peut remplir n’importe quel rôle. Il offre plusieurs options au personnel d’entraîneurs.

« Puis, les deux jeunes, Schaefer et McKenna, ils sont simplement des joueurs spéciaux. Dave et son groupe vont décider des rôles qui leur seront confiés. Mais, vous savez, les joueurs spéciaux sont en mesure de faire des jeux spéciaux. C’est ce qu’on aime à leur sujet. Ils seront bons pour nous. »

L’état-major les aimera encore plus s’ils terminent le tournoi avec l’or au cou. Les recruteurs aussi.