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SHERBROOKE | « Dans mes rêves les plus fous, je n’avais pas rêvé à une journée comme aujourd’hui. Je ramène la Coupe Stanley en Estrie. J’en suis fier et content. »

Au son du classique « We are the champions » du groupe Queen qui résonnait dans le magnifique décor de la brasserie du Lac Brompton, Sylvain Lefebvre a fait cette petite déclaration.

Adjoint à l’entraîneur Paul Maurice, Lefebvre vivait sa journée avec la Coupe Stanley. Il l’a organisée dans son patelin des Cantons-de-l’Est. Mais le programme de cette journée n’avait rien de banal.

Avant de faire profiter du plus beau des trophées de la LNH aux concitoyens de la région et de prendre une multitude de photos avec de jeunes enfants et des plus vieux, Lefebvre a vécu un moment plus particulier.

Comme il l’avait dit sur la glace du Amerant Bank Arena après la victoire de 2 à 1 des Panthers dans le septième match de la finale contre les Oilers d’Edmonton, Lefebvre a bouclé la boucle en faisant baptiser son petit-fils, Orion, dans la Coupe Stanley.

Alexanne, la maman d’Orion, avait aussi eu droit à un baptême identique. C’était après la conquête de l’Avalanche du Colorado en 1996.

« Je vais toujours m’en souvenir, a dit Alexanne avec un sourire resplendissant. Quand mon fils est né, mon père commençait à travailler pour les Panthers de la Floride. Je l’avais texté pour lui dire qu’il devait écrire l’histoire avec un autre baptême dans la Coupe. L’an dernier, les Panthers ont atteint la finale, mais cette année ils ont gagné. C’était tellement spécial. L’idée était pondue depuis plus d’un an. Orion ne s’en souviendra pas, mais il en entendra parler comme moi. »

Contrairement à 1996, deux bébés ont reçu de l’eau bénite dans le front. Djan, le garçon de Sylvain, a également fait baptiser son fils, Flynn, qui est âgé de sept ans.

« C’était spécial, a reconnu Sylvain. J’ai six petits-enfants. J’aurais pu baptiser les six en même temps! On peut probablement dire que c’est une première de voir deux générations qui se font baptiser dans la Coupe Stanley. On est fiers. C’est une belle tradition. J’espère vivre assez longtemps pour voir une troisième génération ! »

Sylvain Lefebvre avec sa fille, Alexanne, et son petit-fils, Orion

Sylvain Lefebvre avec sa fille, Alexanne, et son petit-fils, Orion

De bons mots pour Paul Maurice

À sa deuxième saison en Floride, Lefebvre a connu les sentiments de gagner un championnat pour une première fois dans la peau d’un entraîneur.

« Comme adjoint, je m’occupe des défenseurs et du désavantage numérique, a-t-il rappelé. Je suis vraiment fier du travail accompli. On dit souvent que les défensives gagnent des championnats. Au septième match, nous avons gagné 2-1. On avait une défensive étanche et un bon désavantage numérique. On a bien joué contre les Oilers qui comptaient sur McDavid et compagnie. J’ai le sentiment que j’ai mis la main à la pâte. »

L’homme de 56 ans a mené les Panthers vers la terre promise aux côtés de Paul Maurice qui signait un premier triomphe près de 40 ans après ses débuts dans le métier avec les Whalers de Hartford en 1995-1996.

« Quand Paul dirigeait les Whalers, il avait à peine 30 ans, a répliqué Lefebvre. Il était jeune et il cherchait à gagner en expérience. C’est un homme qui travaille tellement fort. Il calcule tout, il pense à tout et il a une bonne structure. J’ai appris beaucoup sur la façon qu’il travaille, mais aussi de la manière qu’il pense et qu’il parle avec ses joueurs. Il est bon pour s’entretenir individuellement avec ses joueurs, mais aussi en groupe. J’ai énormément de respect pour lui. Nous avions un très bon groupe d’entraîneurs. »

Maurice, 57 ans, n’avait jamais travaillé avec Lefebvre dans le passé avant de l’inviter à devenir son adjoint en 2022-2023.

« J’ai demandé à Paul comment il avait fait pour me trouver. Je me retrouvais dans le bois dans les Cantons-de-l’Est. J’ai une terre à bois. C’est une passion. Je travaillais et j’ai reçu un appel. Il m’a invité à venir le rencontrer à Winnipeg pour une entrevue. À mon départ, il m’a donné l’emploi comme adjoint avec les Panthers. J’ai demandé à obtenir une autre chance. Je fais mes prières le soir. Je suis tellement reconnaissant. Je ne dirais pas que c’était inespéré, mais c’était souhaité. »

Pour Lefebvre, c’était plus qu’une autre chance. Au mois de septembre 2021, il avait renoncé à un poste d’adjoint avec les Blue Jackets de Columbus puisqu’il n’avait pas reçu les vaccins pour la COVID-19. Il n’a finalement jamais travaillé avec les Jackets.

Il y avait donc une crainte de rester sur la touche pour une longue période.

« Je mentirais si je disais que ça ne m’avait pas effleuré l’esprit, mais j’étais prêt à cela, a admis l’ancien entraîneur en chef du club-école des Canadiens. J’avais pris une décision avec mon cœur et ma raison. J’étais prêt à vivre avec les conséquences. Mais quand tu prends une décision avec ton cœur, tu ne te trompes pas souvent. »

Et quand on parle de cœur, Lefebvre a aussi comme mission de redonner à sa communauté. Il a profité de cette journée avec la coupe pour amasser des fonds pour la construction de l’aréna Le Stardien (fermé depuis 2022) à Saint-Denis-de-Brompton.

« Je suis un garçon de la région (Cantons-de-l’Est). Je suis originaire de Richmond, mais j’ai étudié à l’école à Sherbrooke et j’ai fait mes débuts chez les pros avec les Canadiens de Sherbrooke (Ligue américaine). Je reviens toujours ici au Lac Brompton. C’est chez moi. J’aimerais qu’un jour, l’aréna du Stardien contribue à développer un jeune qui aidera à ramener la Coupe Stanley en Estrie. »