EDMONTON – Brock Boeser et Elias Lindholm ont chacun marqué deux buts, mais les Canucks de Vancouver n’auraient jamais gagné ce troisième match contre les Oilers sans les prouesses de leur gardien, Arturs Silovs.
De troisième gardien au début des séries, Silovs devient maintenant le récit conte de fées du printemps. Et il fait tout pour que cette belle histoire ne s’essouffle pas.
Le Letton a bloqué 42 tirs dans une victoire de 4-3 face aux Oilers d'Edmonton, dimanche, au Rogers Arena. Les Canucks ont ainsi repris le contrôle de cette série toute canadienne avec une avance de 2-1.
« Il est irréel, a dit l’ailier J.T. Miller. Ce qui me renverse, c’est qu’il ne se laisse jamais intimider par le moment. C’est difficile de faire ça. Il trouve des façons pour rester dans une position et il travaille fort. Je me réjouis pour lui. Il est un gros morceau de notre équipe maintenant. »
Assis dans son casier dans le vestiaire de l’équipe adverse au Rogers Place, Silovs avait encore des gouttes de transpirations sur sa moustache. Il cachait aussi un sourire sous cette moustache des séries.
« Je me sentais bien dans ce match, a affirmé le Letton de 23 ans. Mes coéquipiers m’ont sauvé dans la première rencontre. C’était maintenant à mon tour de les aider. J’ai aimé la résilience de l’équipe, nous avons bloqué plusieurs tirs. »
Silovs n’a pas le sentiment de l’imposteur.
« Je ne pense pas à cela (jouer sur une plus grande scène), a-t-il répliqué. J’ai adoré jouer dans un environnement hostile. C’est tellement agréable quand tu gagnes un match sur la route en séries, il s’agit d’une victoire importante pour nous. »
Sur le strict plan des statistiques, la meilleure équipe portait un chandail bleu et orange. Mais le meilleur gardien avait un uniforme blanc, vert et bleu. Les Oilers ont dominé 45-18 dans la colonne des tirs. Pour les tirs tentés, le chiffre frappe encore plus à 87-33 pour la bande à Connor McDavid et Leon Draisaitl.
Les Oilers ont bourdonné jusqu’à la toute dernière seconde, mais ils n’ont jamais réussi à forcer la prolongation. Evan Bouchard avait rapporté une vague d’espoir dans la bâtisse en marquant avec 76 secondes à jouer en troisième période.
« Les deux dernières minutes étaient interminables, a rappelé Miller. C’était tellement stressant. Il y avait énormément de bruit dans l’amphithéâtre, nous avions de la misère à nous parler sur la glace ou sur le banc. Nous voulions sortir la rondelle de notre territoire, mais les Oilers revenaient toujours. Nous avons défendu le milieu de notre zone et nous avons bloqué des tirs. C’était fou. »
Miller a également joué de malchance dans les dernières secondes en touchant le poteau sur un dégagement alors qu’il n’y avait plus de gardien.
Les Canucks, qui ont marqué trois buts en première période, n’ont décoché que sept tirs lors des 40 dernières minutes de jeu. Il n’y a pas une recette parfaite en série. Celle des Canucks ne l’était pas, mais ils ont obtenu la victoire.
Les canons toujours sur la glace
Pour un deuxième match d’affilée, les Oilers ont marqué des buts uniquement en provenance de leur grosse unité de cinq. Mattias Ekholm, en supériorité numérique, Leon Draisaitl et Bouchard ont déjoué Silovs.
Kris Knoblauch a encore une fois utilisé Draisaitl à la gauche de McDavid et de Zach Hyman. Ekholm et Bouchard ont fait la majorité de leurs présences en compagnie du premier trio.
Bouchard a terminé ce troisième match avec un temps de jeu de 31:24, comparativement à 29:42 pour McDavid et 29:04 pour Draisaitl. Hyman (26:12) et Ekholm (23:46) ont aussi mangé de grosses minutes.
Dans le camp des Oilers, il y a le danger de presser trop de citron. Oui, McDavid et Draisaitl n’ont pas le moteur du commun des mortels, mais il y a aussi un dosage à trouver.
« Nous ne pourrons pas leur donner 30 minutes tous les soirs, a dit Knoblauch. Quand il y avait un sifflet, ils se retrouvaient au banc depuis quelques secondes et ils voulaient retourner sur la glace. Même s’ils devaient être épuisés, ils généraient encore des chances de marquer. Nos meilleurs joueurs doivent être les meilleurs. Ils l’étaient encore. Comme entraîneur, je dois leur donner des occasions de s’exprimer. Ils jouent bien, mais c’est vrai que nous ne pouvons pas les pousser autant. »
Pour rebondir contre les Canucks, les Oilers auront besoin d’une attaque plus diversifiée. Un retour au centre pour Draisaitl au sein d’un deuxième trio reste une possibilité, mais les Nugent-Hopkins, Kane et autres attaquants devront se réveiller.