Gallagher Maschmeyer panel

MONTRÉAL - Emerance Maschmeyer pourra compter sur un vieil ami chez les Canadiens pour faciliter son intégration à la vie montréalaise.

Acquise par les Canadiennes de Montréal de l'Inferno de Calgary le 15 août, la gardienne de but de 22 ans arrivera officiellement dans la métropole au début du mois de septembre, à quelques semaines de la nouvelle saison dans la Ligue canadienne de hockey féminin. C'est la deuxième fois que sa carrière au hockey la force à s'exiler de sa province natale de l'Alberta, puisqu'elle avait précédemment évolué pour l'Université Harvard de 2012 à 2016, avant de faire son entrée dans la LCHF l'année dernière.
Maschmeyer ne sera pas fâchée de se joindre aux Canadiennes, car ces dernières ont eu le dessus sur l'Inferno lors de deux rendez-vous d'envergure en 2016-2017, soit lors du duel historique entre les deux équipes au Centre Bell en décembre dernier et au cours de la finale de la Coupe Clarkson en mars, à Ottawa.
«C'est un peu bizarre quand je repense au moment où on a perdu contre les Canadiennes en finale. Je n'étais naturellement pas très heureuse, mais je change d'uniforme maintenant. Je vais trouver une manière de m'y habituer», confie en riant celle qui a présenté une moyenne de buts alloués de 1,49 et un taux d'efficacité de 0,946 la saison dernière, des sommets dans la LCHF.
«Lorsqu'on a joué au Centre Bell, c'était ma toute première visite à Montréal. On a peut-être perdu, mais c'était un match très intense, poursuit Maschemeyer, qui n'avait cédé qu'une fois sur les 32 tirs dirigés vers elle dans un revers de 1 à 0 de Calgary. Je vais toujours me souvenir de l'énergie du Centre Bell. Les Canadiens jouaient après nous et j'étais restée pour leur match. Je me rappelle avoir regardé Carey Price et m'être dit : "J'étais devant son filet plus tôt!" C'était incroyable.»
Emerance et son père Arlan ont eu la chance d'assister à l'écrasante victoire de 10 à 1 du Tricolore sur l'Avalanche du Colorado quelques heures plus tard puisqu'ils avaient des contacts privilégiés au Centre Bell. Brendan Gallagher, qui est un ami de longue date de la famille Maschmeyer, s'est fait un plaisir de permettre à ses vieilles connaissances de le voir à l'œuvre le même soir.

Poulin Maschmeyer Labonte

«J'avais environ huit ou dix ans lorsque je l'ai rencontré la première fois. J'ai grandi en jouant avec deux de ses frères, Brock et Bronson, et Arlan était notre entraîneur durant l'été. On jouait pour une équipe appelée les Northern Alberta All-Stars, se rappelle Gallagher, qui a vécu les premières années de sa vie à Edmonton avant de déménager en Colombie-Britannique.
«L'été, on était toujours à la recherche de patinoires disponibles et ils habitaient dans une petite ville, Bruderheim. Il n'y avait pas grand-chose à faire là-bas, mais il y avait un aréna. Donc quand on jouait, on avait toujours besoin d'un gardien et Emerance venait nous dépanner. C'était difficile de marquer contre elle.»
Presque de trois ans plus jeune que Gallagher, Maschmeyer se débrouillait plutôt bien devant son filet face aux tirs des joueurs plus âgés. Lorsqu'interrogés quant à savoir qui avait le dessus entre la nouvelle gardienne des Canadiennes et l'attaquant du Bleu-Blanc-Rouge à l'époque, difficile d'avoir un verdict sans équivoque.
«Nous aurons probablement des réponses différentes, mais je dirais que c'était 50/50. C'était un très bon joueur, mais il ne pouvait pas toujours marquer», confie en s'esclaffant Maschmeyer.
«Je ne sais pas, ça fait beaucoup trop longtemps, témoigne quant à lui Gallagher, d'une manière tout aussi expressive. Je me rappelle qu'elle était très bonne. Malgré son jeune âge, elle était déjà très talentueuse.»
Comme les deux familles se sont côtoyées durant plusieurs années, elles sont devenues très proches. Le numéro 11 du Tricolore admet d'ailleurs qu'Arlan a joué un rôle important dans son parcours qui l'a mené jusqu'à la Ligue nationale.
Reconnu de nos jours comme un travailleur infatigable, Gallagher n'était pas différent à ses premières années au hockey mineur. Ceux qui étaient sur la glace en sa compagnie voyaient déjà qu'il était prêt à tout pour réaliser son rêve.
«Ce que je me souviens le plus de Brendan dans le temps, c'est qu'il travaillait très fort. Son père était dans le milieu du hockey et il voulait vraiment que Brendan performe. Chaque fois que je le voyais jouer, on aurait dit qu'il avait beaucoup de plaisir, même s'il bûchait sans cesse», mentionne Maschemeyer.
Ils n'ont pas encore eu le temps de se parler depuis la transaction qui a amené Maschmeyer à Montréal, mais Gallagher a confié qu'il est prêt à jouer le rôle de guide pour son amie dans sa nouvelle ville d'adoption. S'ils se sont peut-être un peu éloignés au fil des années, ils auront l'occasion de rattraper le temps perdu, puisqu'il sera dorénavant plus facile que jamais d'assister à un match de l'un ou de l'autre.
«J'ai toujours aimé prendre des nouvelles des gens que je connais. C'est certain que je vais la voir plus souvent et que je vais suivre ses performances et celles de son équipe. Elles avaient déjà une très bonne équipe et je suis certain que ce sera toujours le cas avec Emerance. Leur but est le même que le nôtre et c'est de remporter un championnat. C'est vraiment très cool qu'elle soit maintenant à Montréal. Je suis certain qu'elle va adorer ça ici», conclut Gallagher.