PareLepageLNH092824

MONTRÉAL – Cédric Paré s’attendait à vivre une véritable soirée de rêve, samedi.

À 25 ans, l’attaquant natif de Lévis disputait enfin le tout premier match de sa carrière au Centre Bell contre les Canadiens de Montréal. Dans l’uniforme des Maple Leafs de Toronto, dans un match préparatoire, mais tout de même. Il s’agissait d’un scénario presque parfait.

Pour l’occasion, pas moins de 11 de ses proches avaient fait le voyage pour immortaliser le moment. Les souvenirs qui resteront gravés dans leur mémoire seront probablement en demi-teinte.

Dès sa première présence, Paré s’est retrouvé au cœur de l’action lorsqu’il a frappé Patrik Laine – le nouveau favori des amateurs montréalais – en entrée de territoire. Le genou du Finlandais a encaissé tout le choc, pliant dans une position inhabituelle, ce qui a mis fin à sa soirée de travail.

Et probablement à plusieurs autres si le pire se confirme.

« C’était ma première présence du match, a plaidé Paré. C’est arrivé tellement vite. Il avait les jambes larges en rentrant avec la rondelle. Je ne pouvais pas le laisser passer, alors j’ai essayé de jouer le corps. Je n’avais pas de mauvaises intentions. J’espère qu’il sera correct. »

Comme il fallait s’y attendre, il est ensuite devenu l’ennemi no 1 dans la métropole. L’ennemi des joueurs des Canadiens, certes, mais aussi celui des milliers d’amateurs. Dès sa présence subséquente, Paré a reçu la visite d’Arber Xhekaj au grand plaisir de la foule.

Le robuste défenseur, surnommé le shérif, ne lui a même pas laissé le temps de laisser tomber les gants avant de se ruer sur lui pour venger Laine. L’ancien de l’Océanic de Rimouski n’a fait que se protéger.

« Je comprends qu’il doit défendre son coéquipier, a fait valoir Paré, qui n’a toujours pas joué un match dans la LNH. Je n’étais pas prêt pour ça. Il m’a pris par surprise. Je sais ce qu’il essayait de faire. J’ai un travail à faire et je ne voulais pas me laisser déranger par ça. Je devais faire face à la musique. »

Il a aussi dû faire face au traitement spécial de la foule montréalaise : des huées chaque fois qu’il touchait à la rondelle. Un traitement qu’elle réserve habituellement aux joueurs vedettes qui sont de passage en ville.

« J’avais de la famille dans les gradins, ç’a probablement été plus dur pour eux que pour moi, a-t-il songé. J’étais trop concentré sur ma game pour me laisser distraire. C’était plaisant pour un premier match au Centre Bell, même si je me suis fait huer. »

Malgré la cible qu’il avait dans le dos, Paré a gardé son calme. Il a été utilisé pendant 12:34, dont 3:23 sur l’infériorité numérique, parfaite en sept déploiements.

« Je pense qu’il a joué un bon match après ce jeu, a conclu l’entraîneur Craig Berube. Je ne crois pas qu’il se soit laissé affecter par ça. Il a tenu son bout et il a simplement joué au hockey. »

Contenu associé