John Tortorella

John Tortorella a été congédié par les Flyers de Philadelphie, jeudi, et a été remplacé sur une base intérimaire par l’entraîneur associé Brad Shaw.

« Aujourd’hui, j’ai pris la décision très difficile de remercier John à titre d’entraîneur-chef, a déclaré le directeur général des Flyers Daniel Brière. John a joué un rôle vital dans notre reconstruction. Il a établi un standard de jeu et a rétabli ce que ça signifiait de jouer pour les Flyers de Philadelphie. La seule chose qui égale la passion de John sur le banc est la quantité de travail de bienfaisance qu’il accomplissait dans notre communauté. Alors que nous passons au prochain chapitre de notre reconstruction, j’avais le sentiment qu’il s’agissait de la meilleure chose pour notre équipe en vue du futur. J’aimerais remercier John pour son travail acharné et son dévouement envers les Flyers. »

Tortorella en était à sa troisième saison derrière le banc des Flyers, qui ont encaissé une sixième défaite consécutive (0-5-1) mardi, s’inclinant 7-2 contre les Maple Leafs de Toronto. Ils ont accordé sept buts à leurs adversaires à leurs deux derniers matchs (défaite de 7-4 contre les Blackhawks de Chicago dimanche).

Philadelphie (28-36-9) occupe le dernier rang de la section Métropolitaine et a perdu 11 de ses 12 derniers affrontements. L’équipe n’a pas gagné en temps réglementaire depuis le 25 février.

« C’est mon travail de préparer cette équipe pour ce genre de situation, a affirmé Tortorella mardi. Je n’ai pas fait un assez bon travail dans les derniers matchs. »

Parmi les difficultés que connaissent les Flyers cette saison, il y a leur avantage numérique (13,7%; 30e) et leur pourcentage d’arrêts à 5-contre-5 (,887; 32e) qui sont dans les pires de la LNH. Ils ont été dominés 52-21 au cumulatif du score dans leurs 12 derniers matchs.

« Quand tu te retrouves dans une telle situation, que tu perds tout le temps et qu’il n’y a pas de lumière au bout du tunnel, il va assurément y avoir de la frustration, avait aussi émis Tortorella. C’est ma responsabilité. Je ne suis pas vraiment intéressé à apprendre comment diriger dans ce type de saison, dans notre position actuelle. Mais je me dois de faire un meilleur travail, alors c’est ma responsabilité de préparer l’équipe de la bonne façon jusqu’à ce que la saison soit terminée. »

Brière a soutenu que ces commentaires n’étaient pas l’unique raison de la décision prise par les Flyers jeudi, mais qu’il s’agissait d’un des nombreux problèmes qui sont survenus dans les dernières semaines.

« Je sentais que le moment était venu, a dit Brière. Vous allez me demander s’il y a eu un élément déclencheur. C’est une série d’événements, et il y en a eu probablement un peu plus dans les trois dernières semaines. Ça s’est envenimé autour de la date limite (des transactions). Il n’y a donc pas un élément précis. C’est une accumulation [de choses] qui sont arrivées plus souvent dans les derniers temps. »

Brière a soutenu qu’il était trop tôt pour déterminer ce que seront les critères dans la recherche d’un futur entraîneur pour l’équipe.

« Nous ne sommes pas rendus là, a-t-il dit. Tout s’est passé très vite dans les derniers jours. Ce n’est pas comme si nous avions préparé quoi que ce soit. Nous n’avons pas encore commencé à regarder ou à faire des listes. Nous avons des choses plus importantes à gérer présentement, soit de nous assurer que l’état d’esprit des troupes est bon, d’aider Brad et son personnel, de nous adresser à l’équipe, etc. Nous nous concentrons sur l’équipe et les joueurs. Il reste neuf matchs à jouer. Nous n’embaucherons pas de nouvel entraîneur. Brad sera l’entraîneur pour terminer la saison. Nous allons l’évaluer, lui et nos autres entraîneurs. Je ne sais pas exactement ce que nous allons avoir comme critères pour le prochain entraîneur.

« S’il y a une chose que je peux vous dire, c’est que nous avons une jeune équipe, alors ce sera important d’avoir un entraîneur qui peut enseigner aux jeunes. Mais pour le reste, je crois qu’il est trop tôt pour plonger dans l’analyse. »

Tortorella a maintenu une fiche de 97-107-33 en trois saisons à la barre des Flyers, qui ont raté les séries lors des deux plus récentes campagnes. La saison dernière, ils étaient en position de se qualifier pour le tournoi printanier en date du 5 avril, mais ils ont ultimement terminé à quatre points des Capitals de Washington et de la deuxième place de quatrième as dans l’Est.

En 23 saisons comme entraîneur-chef des Flyers, des Blue Jackets de Columbus, des Canucks de Vancouver, du Lightning de Tampa Bay et des Rangers de New York, Tortorella a conservé un dossier de 770-648-165 et 37 verdicts nuls. Il occupe le neuvième rang de l’histoire au chapitre des victoires, et le deuxième rang parmi les entraîneurs nés aux États-Unis, derrière Peter Laviolette (841).

Le 30 janvier, Tortorella est devenu le septième entraîneur – le premier Américain – à atteindre le plateau des 1600 matchs dirigés. Il est sixième dans l’histoire avec 1620.

Il a remporté la Coupe Stanley avec le Lightning en 2004, et il affiche un dossier de 56-64 en séries éliminatoires. Tortorella a reçu le trophée Jack-Adams à titre d’entraîneur de l’année à deux occasions, en 2004 et en 2017.

À 66 ans, il était le plus vieil entraîneur actif dans la LNH.

« Torts est un homme compliqué et un entraîneur compliqué, a décrit Brière. C’est super de travailler avec lui parce qu’il te défie. Je suis persuadé qu’il a fait de moi un meilleur DG. J’ai adoré travailler avec lui, et je pense qu’il a aimé travailler avec moi. Il n’est pas du genre à dire oui à tout. Il avait ses opinions et il avait le droit de partager son opinion. Nous l’écoutions. Mais encore une fois, moi, Keith Jones et [le président des Flyers] Dan Hilferty avions le sentiment que le moment était venu de prendre une autre direction. »