La cérémonie d’intronisation au Temple de la renommée du hockey aura lieu le 13 novembre. La cuvée 2023 inclut Henrik Lundqvist, Tom Barrasso, Pierre Turgeon, Mike Vernon, Caroline Ouellette, Ken Hitchcock et Pierre Lacroix. Aujourd'hui, le fils de Lacroix, Éric, souligne à quel point c'est particulier pour sa famille que Turgeon fasse son entrée au Temple la même année que son père.
Un clin d’œil du destin aux deux Pierre
Turgeon et Lacroix, dont les familles sont intimement liées depuis une quarantaine d'années, entrent au Temple la même année
Le Temple de la renommée fait un clin d’œil au destin en ouvrant grandes ses portes à Pierre Turgeon et à Pierre Lacroix la même année.
Le premier a eu le second comme conseiller d’affaires au cours de la première moitié de sa carrière. C’est comme si Lacroix a été un deuxième père pour lui, avant d’embrasser la carrière de directeur général en 1994. Encore là, Turgeon a évolué pour l’équipe de Lacroix au Colorado, avec l’Avalanche, entre 2005 et 2007.
Un peu plus d’une quinzaine d’années plus tard, les deux Pierre feront leur entrée au Temple de la renommée du hockey côte à côte.
Lacroix n’est plus de ce monde, mais ça n’empêchera pas Turgeon d’avoir une bonne pensée pour celui qui l’a aidé à faire ses premiers pas dans le monde du hockey professionnel.
« Avec Pierre Turgeon à ses côtés, papa serait doublement fier, c’est certain », lance Éric Lacroix, le fils cadet du fondateur de la firme d’agents de joueurs Jandec et dirigeant de l’Avalanche, qui est décédé à l’âge de 72 ans en décembre 2020.
Dans un long entretien avec LNH.com, Lacroix fils raconte qu’à la suite de l’appel des dirigeants du Temple à sa mère en juin, il s’est croisé les doigts très forts pour que le nom de Turgeon sorte.
« Il y avait des rumeurs tous les ans. Nous étions donc fous de joie, évoque-t-il. C’est tellement spécial que tous les deux, qui se sont côtoyés pendant presque 40 ans, fassent leur entrée en même temps dans un endroit où peu de gens ont la chance d’accéder.
« Ça va être le "fun" de revoir tout le monde. Ils (les Turgeon) vont faire partie de notre grande fête familiale », s’extasie Éric.
Les deux familles sont intimement liées depuis le début des années 1980. Lacroix a d’abord été l’agent du frère aîné de Pierre, Sylvain, qui a été repêché par les Whalers de Hartford au deuxième rang au total en 1983, avant de prendre ensuite Pierre sous son aile.
Éric et son frère aîné Martin ont passé beaucoup de temps à jouer avec les Turgeon de Rouyn-Noranda quand ils venaient passer les étés à la résidence de Lacroix à Rosemère, près de Laval.
« Nous avons un attachement très particulier pour les Turgeon, poursuit Éric. Pierre devait être âgé de 12 ans le premier été qu’il a passé chez nous. On voyait déjà qu’il serait une grande vedette. On l’a pressenti très jeune pour être le premier choix au total au repêchage en 1987, et c’est ce qui s’est produit.
« Au-delà des 1327 points qu’il a amassés dans la Ligue nationale, on parle d’un individu incroyable. Quelle bonne personne! Je ne lui connais pas un seul ennemi. »
Un menteur!
Éric Lacroix garde de précieux souvenirs d’enfance avec les Turgeon.
« Pierre est peut-être un bon gars, mais il est tellement menteur », l’accuse Lacroix avec un sourire dans la voix à l’autre bout du fil. « Je m’obstine encore avec lui quand nous nous voyons. Les étés, on jouait tout le temps à un jeu avec une balle dans la piscine. Dès que la balle sortait de la piscine, il me disait d’aller la chercher parce qu’il ne pouvait pas. Il me disait qu’il était allergique au gazon! La vérité, c’est qu’il voulait que ce soit le plus jeune qui aille chercher la balle. J’étais plus jeune que lui de presque deux ans. Encore aujourd’hui, je le taquine avec ça et il me jure encore que c’était parce qu’il était allergique au gazon. »
Lacroix dit se souvenir avoir entretenu de sérieux doutes quant au niveau d’aptitudes de son jeune ami, en voyant la vétuste paire de patins qu’il s’apprêtait à porter lors d’une activité estivale de Hockey Québec.
« Il avait de vieux patins tout croches de son frère Sylvain. Ils devaient être deux points trop grands pour lui. En voyant ça, je me suis dit : "C’est sûr que le gars ne sait pas patiner".
« Il a sauté sur la glace et c’était le gars le plus dominant. Je ne comprenais pas comment il pouvait faire ça avec ces patins-là. J’ai surtout compris que c’était un surdoué. Je me disais: "Mais qu'est-ce que ce sera quand il aura de bons patins?" », conclut-il.