Global Series Jagr

PRAGUE – Jaromir Jagr est en santé, heureux et il joue toujours au hockey au niveau professionnel malgré ses 52 ans. Il n’a pas encore décidé si la présente saison sera sa dernière, lui qui évolue avec les Rytiri de Kladno dans l’Extraliga tchèque, l’équipe dont il est propriétaire.

« On ne sait jamais, peut-être que j’ai encore du bon hockey en moi », a lancé le double champion de la Coupe Stanley et deuxième marqueur de l’histoire de la LNH. « On ne sait jamais. C’est mon objectif. Je veux toujours faire de mon mieux. »

Jagr a fait la mise au jeu protocolaire à l'O2 Arena avant la victoire 4-1 des Devils du New Jersey contre les Sabres de Buffalo lors du lancement de la saison régulière de la LH dans le cadre de la Série globale 2024 en Tchéquie présentée par Fastenal.

Il a été ovationné sur le tapis rouge entre le capitaine des Sabres, Rasmus Dahlin, et l'attaquant des Devils, Ondrej Palat, qui est originaire de la Tchéquie.

NJD@BUF: Jagr effectue la mise en jeu protocolaire à Prague

Dimanche, Jagr sera de nouveau sur la glace, cette fois dans l'uniforme de Kladno contre Karlovy Vary.

« C’est ça ma vie depuis que j’ai trois ans, a rappelé Jagr. J’ai toujours du plaisir à me rendre à l’aréna. C’est mon aréna. Je vais y être même s’il n’y a personne d’autre. C’est comme aller marcher dans la forêt. Je vais patiner sur ma propre glace. Ça me permet de me libérer l’esprit. C’est ce qui me rend heureux.

« Les gens demandent toujours pourquoi je continue. Je n’ai jamais eu comme objectif de remporter tel ou tel trophée. J’ai du plaisir, c’est tout. J’aime ça. C’est comme mon père, il a été fermier jusqu’au jour de sa mort. Il n’avait pas à le faire, mais c’est ce qui le rendait heureux. »

Jagr a participé aux sept matchs de Kladno (4-3-0) depuis le début de la saison, et il a amassé un but et une passe.

L'an dernier, il n'a disputé que 15 rencontres et n'a obtenu que quatre passes. Il a expliqué qu'il pesait alors 270 livres, mais qu'il a perdu 30 livres durant la saison morte.

« Après être allé à Pittsburgh l'année dernière, j'ai décidé de faire des choses qui me rendent heureux », a expliqué Jagr, qui a vu son numéro 68 être retiré par les Penguins le 18 février. « J'ai perdu du poids. Je pesais 270 livres, alors c'était difficile pour moi de jouer. Je voulais être bon, mais j'étais trop lourd, je n'aimais même pas jouer et j'avais peur de me blesser parce que j'étais trop lourd.

« J'ai donc perdu du poids. J'ai retrouvé le poids que j'avais quand j'étais dans la LNH. Je ne suis plus fatigué et j'ai beaucoup plus de plaisir à jouer que l'année dernière.

Jagr a disputé sa dernière saison dans la LNH avec les Flames de Calgary en 2017-18, à l'âge de 45 ans. Seul Wayne Gretzky (2857) a inscrit plus de points que les 1921 (766 buts, 1155 passes en 1733 parties) de Jagr dans l'histoire de la LNH. Le Tchèque est quatrième au classement des buts et des matchs joués dans l'histoire de la LNH.

Il a confié qu'il avait discuté avec les Penguins d'un éventuel rôle au sein de l’organisation lorsqu'il était en visite la saison dernière pour la cérémonie de retrait de son chandail.

« Mais il faudrait que ce soit quelque chose qui me rende heureux, a-t-il dit. Je ne veux pas le faire si ça ne me rend pas heureux. J'aime toujours le sport et j'ai l'impression que j'ai toujours eu le don de voir le jeu différemment, c'est pourquoi j'ai pu jouer si longtemps.

« Mais je ne veux pas me contenter de joindre une équipe et n'être qu'un donneur de conseils. Je veux aussi sentir que l'autre partie veut entendre ces conseils. Il faut que ce soit réciproque. Je ne veux pas jouer au policier et dire : ''Hé, vous devez faire ceci, cela et cela''. Je n'aimerais pas ça. Il faut que la personne veuille entendre ces conseils, et ça va me dire qu'elle veut s'améliorer. Ce ne sont pas tous les joueurs qui pensent de cette façon. »

Une chose dont Jagr est certain, c'est qu'il ne tentera pas un autre retour dans la LNH.

« Mon tour est passé et je veux dire merci à la LNH, a-t-il lancé. Elle a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. J'en suis reconnaissant. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu une belle carrière. C'était la belle vie. »

Il sait aussi que plus il jouera longtemps, plus il lui faudra de temps pour entrer au Temple de la renommée du hockey. C'est un sacrifice qu'il est prêt à faire.

« Ce n'est pas grave, a-t-il dit. Je veux juste faire des choses qui me rendent heureux. Le hockey me rend heureux, donc je continue à jouer. Un jour, je vais y entrer, je l'espère. »