On a soudainement une série. Et les rôles ont été inversés.
L’attention se tournera maintenant sur les Bruins et leur façon de répondre à ce revers. Surtout dans un contexte où l’on se souvient de leur déconfiture survenue dans les mêmes circonstances, l’an dernier, contre les Panthers de la Floride. Ils avaient les devants 3-1 dans la série et se sont inclinés en sept matchs.
On se demandera si les Leafs pourraient conjurer le mauvais sort qui les afflige face aux Bruins en réalisant l’impensable. On se questionnera sur le potentiel impact positif d’un retour au jeu de Matthews au prochain match. Et on remettra en question les décisions de Jim Montgomery.
Malgré l’adage qui dit qu’on ne change pas une formule gagnante, le pilote des Bruins a décidé de retirer l’attaquant John Beecher et le défenseur Kevin Shattenkirk de la formation au profit de Justin Brazeau et de Matt Grzelcyk au dernier match.
« Il y a plusieurs discussions qui ont lieu, et au final, je prends les décisions que je crois être les meilleures pour les Bruins, a affirmé Montgomery. Et quand nous n’obtenons pas les résultats escomptés, je comprends ce que ça engendre. On va me remettre en question, et avec raison.
« Ça vient avec, et c’est la même chose quand tu prends une décision et que ça fonctionne. Je suis à l’aise avec les décisions que j’ai prises, avec les raisons pour lesquelles je les ai prises et avec les critiques qu’elles peuvent engendrer. »
Voilà l’impact que peut avoir une toute petite victoire en séries. Les Bruins sont encore en contrôle, mais ils le sont un peu moins. Et peut-être que la tension a baissé d’un cran dans le camp des Torontois, que plusieurs voyaient déjà hors de la course. À ce stade, ils n’ont plus grand-chose à perdre.
« On va continuer à jouer et à leur rendre la vie aussi difficile que possible, a souligné le capitaine John Tavares. Plus tu rates d’occasions de fermer les livres, plus tu tiens ton bâton serré. On va garder la pédale au plancher et mériter le droit de jouer un autre match. »
Avantage ou non?
La logique voudrait maintenant qu’on parle de l’avantage de la patinoire, que les Leafs retrouveront à Toronto. Or, la troupe de Sheldon Keefe a perdu ses six derniers matchs éliminatoires au Scotiabank Arena, dont deux dans cette série face aux Bruins.
La foule torontoise, trop habituée aux déceptions et aux faux espoirs, en est une difficile à conquérir. Elle peut s’animer si les Leafs dominent, mais peut se retourner contre eux si les choses tournent mal. Ce sera à l’équipe de sortir des blocs comme elle l’a fait mardi.
En même temps, on peut s’attendre à une riposte plus hargneuse de la part des Bruins.
« On veut les rendre inconfortables et les forcer à remballer leur équipement pour venir jouer à Toronto, a observé Keefe. D’un autre côté, on sait qu’ils sont à l’aise dans notre aréna. Cette victoire a été difficile à arracher et la prochaine le sera encore plus.
« Soudainement, on a leur attention de nouveau. On sait qu’on éprouve des difficultés à la maison et il faut corriger ça. On a mérité une autre occasion de régler ce problème. »