Martinook ne peut sauver les Hurricanes de l'élimination

RALEIGH, Caroline du Nord – Jordan Martinook se tenait devant son casier, dos aux journalistes, bras reposant sur l'étagère, tête baissée, perdu dans ses pensées.

La saison venait de se terminer pour les Hurricanes de la Caroline, victimes d’une remontée de quatre buts en troisième période qui a propulsé les Rangers de New York vers une victoire de 5-3 lors du match no 6 de la série de deuxième ronde dans l'Association de l'Est au PNC Arena, jeudi.

« Nous nous sentions très bien à l'aube de la troisième période, a dit Martinook. Sachant que nous l'avons laissé filer entre nos doigts comme ça, c'est… je ne sais pas… ça va nous ronger pendant longtemps. »

Les visiteurs ont obtenu leur billet pour la finale de l'Association de l'Est, où ils affronteront les Panthers de la Floride ou les Bruins de Boston. La Floride mène cette série 3-2 et le match no 6 aura lieu à Boston, vendredi (19 h HE; TVAS, SN1, SN, TNT, truTV, MAX).

Les Hurricanes, qui avaient une avance de 3-1 au début de la troisième, ont vu leur idée d'un septième match être anéantie par un barrage de buts de l'attaquant des Rangers Chris Kreider, qui a réussi un tour du chapeau naturel en seulement 8:58.

Jusqu'à ce moment, tout semblait aller en faveur des Hurricanes. Ils avaient remporté les deux dernières rencontres pour mettre les Rangers sur les talons, et ils ont donné le ton tôt dans le match no 6.

L'attaquant des Hurricanes Martin Necas a fait mouche à 18:38 de la première période, puis l'attaquant Seth Jarvis a marqué à 4:38 de la deuxième pour faire 2-0.

Après que Vincent Trocheck eut inscrit les Rangers au tableau à 5:29, Sebastian Aho a déjoué le gardien Igor Shesterkin pour rétablir l'avance de deux buts des Hurricanes à 9:23.

Les Rangers croyaient avoir coupé le déficit à 3-2 avec environ sept minutes à jouer dans la période quand le défenseur des Rangers Ryan Lindgren a enfilé son tir entre les jambières du gardien Frederik Andersen. La rondelle a glissé vers la ligne du but, destinée à réduire l'écart de moitié.

Martinook a toutefois dit non, plongeant pour stopper la rondelle sur la ligne du but à la dernière seconde.

Un jeu défensif spectaculaire.

« C'était un jeu important et ça montre ce qui fait de lui un excellent joueur. Il n'abandonne jamais », a commenté Aho.

À l'époque, le jeu semblait annonciateur.

Dans une série où cinq des six matchs ont été décidés par un seul but (sans compter les buts marqués dans un filet désert), un jeu aussi miraculeux pour conserver une avance de deux buts démontrait probablement que les dieux du hockey étaient du côté des Hurricanes.

Au contraire.

Même que malgré un bon début de troisième de la part des locaux, une surprise planait à l'horizon.

Martinook a frappé la barre transversale avec un tir sur réception, puis l'attaquant Jake Guentzel a touché le poteau d'un tir vif du cercle.

Plus tard dans la période, Jordan Staal a aussi eu une chance d'ajouter à l'avance de la Caroline, se retrouvant fin seul devant le filet avec la rondelle sur sa palette. Shesterkin a toutefois plongé vers Staal pour repousser le tir avec le bouclier, un des 33 arrêts qu'il a effectués.

« Si nous marquons sur une de ces occasions, ça aurait probablement changé le résultat final », a résumé Martinook.

Les Rangers ont plutôt marqué le but suivant, un qu'Andersen n'était pas content de céder.

L'attaquant des Rangers Mika Zibanejad tentait de marquer du côté rapproché, d'un angle fermé, mais Andersen a stoppé le tir avec son patin. Mais avant qu'il ne puisse couvrir la rondelle avec sa mitaine, Kreider l’a poussée dans le filet pour réduire l'écart à 3-2 à 6:43.

« Ça nous a certainement fait mal, a commenté Andersen. Tu ne veux pas leur donner espoir. Je pensais que j’avais couvert le disque, mais je n'ai pu mettre ma mitaine dessus. C'est une erreur. »

Kreider a créé l'égalité 3-3 à 11:54 en redirigeant un tir d'Artemi Panarin sur l'épaule d'Andersen.

Il s’agissait d’un premier but en avantage numérique pour les Rangers depuis le match no 2.

« Un gros but en avantage numérique pour eux », a souligné Staal, qui était au banc des punitions après avoir assené un double-échec à Zibanejad.

Le but gagnant a été inscrit à 15:41. Kreider a trouvé l'espace dans l’enclave afin de compléter une passe de Lindgren depuis l'arrière du filet.

« Tu ne peux pas donner un but à une telle équipe, et je crois que nous leur en avons donné un ou deux », a noté l'entraîneur des Hurricanes Rod Brind'Amour. « Le momentum a ensuite changé un peu, nous avons écopé d'une pénalité, et leurs meilleurs joueurs ont dominé en troisième après qu'ils eurent marqué le premier but de leur poussée. »

Barclay Goodrow a trouvé le fond du filet désert à 19:11 pour étouffer tout espoir.

« On ne sait jamais combien d'occasions on a pour gagner [la Coupe Stanley] et je pense que nous avions une belle chance ici », a soutenu Andersen, qui a fait 20 arrêts. « Tu ne sais jamais quand tu auras une prochaine chance, alors ça fait très mal de ne pas pouvoir saisir l'occasion. »

Comme Martinook l'a dit, l'équipe commençait déjà à se dire « et si? » alors que la dure réalité l’a frappée : la série était terminée, il n'y aura pas eu d’autre chance de demeurer en vie.

Les espoirs de leur adversaire pour un triomphe de la Coupe Stanley demeurent réalistes alors que les leurs sont en suspens pour une autre saison, au moins.

« C'est un groupe spécial ici, a dit Brind'Amour. C'est une façon décevante de finir une très bonne saison. Ces gars se sont donnés à fond pendant toute l’année, mais c’est de ce soir qu’on va se rappeler, n'est-ce pas? C'est éprouvant. »