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La Séance d’évaluation des espoirs de la LNH 2024 (Combine) se déroule cette semaine au KeyBank Center et au LECOM HarborCenter de Buffalo. Le Combine permet aux équipes de la LNH de rencontrer les jeunes joueurs et d’obtenir une évaluation physique et médicale des meilleurs espoirs admissibles au repêchage de la LNH Upper Deck 2024. LNH.com est sur place et couvrira l’événement sous tous les angles.

BUFFALO – À son année de repêchage, Jean-François Damphousse n’a pas eu la chance de participer à une séance d’évaluation des espoirs de l’ampleur de ce qui se déroule aujourd’hui dans la LNH.

« Nous étions évalués par chaque équipe sur une base individuelle, a-t-il raconté. Je me souviens que la dernière équipe que j’ai rencontrée était les Devils du New Jersey, et ils m’ont fait courir sur un tapis roulant la veille du repêchage dans le gymnase de l’hôtel! »

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Il semblerait que les résultats de Damphousse lors de ce test de dernière minute aient été convaincants, puisque les Devils l’ont sélectionné en première ronde (24e au total) du repêchage 1997.
 
Damphousse fait aujourd’hui partie du Bureau central de dépistage de la LNH, qui chapeaute l’évaluation des espoirs et l’organisation du Combine. Le gros de son travail est accompli à ce moment-ci de la saison, alors que les listes finales ont été publiées à la mi-avril, mais tout au long de la semaine, il sert de ressource aux espoirs afin qu’ils s’y retrouvent dans cet événement d’envergure qui réunit une centaine de joueurs et des représentants des 32 équipes de la Ligue.
 
Il a accepté de discuter avec LNH.com de la cuvée 2024 du repêchage et des principaux espoirs de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).
 
Voici cinq questions avec Jean-François Damphousse.
 
Bonjour Jean-François. Comment est-ce que tu décrirais la cuvée 2024 en général? Comment se compare-t-elle aux récentes cuvées?
 
« Je pense qu’on va avoir droit à une première ronde très intéressante. Il y a beaucoup de profondeur au sommet, avec plusieurs options très alléchantes pour les équipes qui possèdent un choix élevé. Cette profondeur va même s’étendre aux troisième et quatrième rondes. Je m’attends à ce que des noms très intéressants soient toujours disponibles à ce moment-là et que des formations réalisent de très bons coups.
 
« À première vue, ça semble un peu plus mince dans les rondes tardives, mais il y a toujours des découvertes. Comme c’est le cas pour chacune des cuvées, nous allons regarder le repêchage dans cinq ans et nous demander pourquoi certains joueurs ont dû attendre aussi longtemps avant d’entendre leur nom être appelé. »
 
Dans la LHJMQ, le défenseur de l’Océanic de Rimouski Spencer Gill est le meilleur espoir répertorié sur la liste finale du Bureau central au 29e rang, une place devant l’attaquant des Saguenéens de Chicoutimi Maxim Massé. Qu’est-ce que tu peux nous dire de leur saison respective?
 
« Ils étaient pas mal à égalité au moment de nos dernières rencontres. Ce qui est intéressant avec Spencer, c’est que sa saison a été vraiment supérieure à nos attentes. Son année de 16 ans avait été en dents de scie, ça avait été plus difficile pour lui, et il a obtenu beaucoup moins de temps de glace. Il a affiché toute une progression, et on parle d’un défenseur droitier de 6 pieds 4 pouces qui comprend bien le jeu et qui est capable de bien exécuter les petites choses. Il s’agit d’une position qui est quand même difficile à pourvoir dans la LNH. Nous pensions simplement qu’il était une toute petite coche en avant quand nous tentions de nous projeter dans le futur, dans quatre, cinq ou six ans.
 
« Maxim a cependant connu une autre excellente saison. Ça fait deux années consécutives qu’il est excellent et qu’il produit offensivement. On parle d’un ailier de 6 pieds 2 pouces qui marque déjà de 30 à 40 buts par saison, et il va probablement frôler les 50 buts d’ici la fin de sa carrière junior. Dans la Ligue nationale, c’est un joueur qui pourrait s’imposer physiquement et qui exerce une bonne présence en échec avant. Il pourrait aussi jouer un rôle en avantage numérique parce qu’il possède un bon tir et un bon sens du jeu. Il sait où se placer en zone offensive. Ce n’est pas nécessairement lui qui va transporter la rondelle, il va davantage compléter un joueur créatif. Il y a beaucoup de facettes de son jeu qui sont transférables chez les professionnels. »
 
As-tu été surpris de voir le Drakkar de Baie-Comeau, une équipe qui mise sur plusieurs espoirs admissibles au repêchage de la LNH, dominer comme il l’a fait cette saison dans la LHJMQ?
 
« C’est toujours le fun de voir une équipe comme ça connaître du succès avec de jeunes joueurs. Quand nous voyons un joueur dominer dans une équipe qui connaît beaucoup moins de succès, nous nous demandons parfois si ce joueur serait capable de reproduire ces succès dans une situation où les attentes sont plus élevées, et ces jeunes l’ont fait de manière remarquable. 
 
« Si on regarde un joueur comme Alexis Bernier, je ne m’attendais pas à ce qu’il joue un rôle aussi important. Au début de la saison, il passait très peu de temps sur le jeu de puissance, mais avec les blessures et les différentes choses qui se sont produites à Baie-Comeau, il a gagné plus de temps de glace, et à la fin, il jouait de grosses minutes. Il s’impliquait physiquement, et sa progression a été impressionnante.
 
« Un joueur comme Raoul Boilard a aussi connu une bonne saison, tout comme Justin Poirier. La situation de Justin est un peu différente parce que des attaquants de 5 pieds 7 pouces, quand on regarde l’historique du repêchage dans les cinq ou dix dernières années, il n’y en a pas beaucoup qui sortent rapidement. Est-ce que ça pourrait se produire dans son cas? Absolument! Il suffit d’une seule équipe qui est intéressée à lui et qui pourrait le choisir plus tôt. Il y a de plus en plus d’exemples récents de joueurs de petit gabarit qui connaissent du succès, comme Logan Stankoven, avec les Stars de Dallas, Zach Benson, avec les Sabres de Buffalo, et Cole Caufield, avec les Canadiens de Montréal. Ça peut aider la cause de Justin.
 
« On parle d’un joueur qui va toujours compter des buts. C’est un marqueur naturel, c’est quelque chose qui ne s’enseigne pas. Je pense qu’il pourrait encore le faire au prochain niveau. Son tir est incroyable, et il peut le décocher de toutes les façons. Il devra améliorer un peu son patin et devenir un peu plus dynamique, surtout pour un joueur de son gabarit. Avec le temps, sa vitesse va s’améliorer, et il n’a pas peur de s’impliquer physiquement pour un joueur de 5 pieds 7 pouces. Il ne reste pas en périphérie à attendre la rondelle. Il s’implique dans les batailles à 1-contre-1, et il est un espoir intrigant. »
 
Il s’agit d’une cuvée qui est riche en défenseurs, surtout au sommet de la liste, mais est-ce qu’il y en a un qui se démarque à tes yeux?
 
« On pourrait réunir un panel de 30 dépisteurs et s’obstiner longtemps sur les mérites de chacun d’entre eux. Mais de mon côté, j’aime beaucoup Zeev Buium, de l’Université de Denver. Je trouve son jeu très, très mature. Il est peut-être le plus près de la LNH aujourd’hui. Il patine très bien et possède un sens du jeu exceptionnel. Il n’est pas le plus imposant physiquement, mais il n’aura aucun problème à s’adapter au jeu défensif dans la LNH. Avec ce qu’il peut apporter offensivement, il va être un joueur intrigant, ça ne fait aucun doute. »
 
On dit souvent que les équipes de la LNH aiment copier ce qui fonctionne chez les autres formations. Est-ce que l’émergence de Matt Rempe avec les Rangers de New York pourrait donner une meilleure visibilité à des joueurs robustes et imposants, classés un peu plus loin sur la liste du Bureau central, mais qui sont quand même capables de jouer au hockey?
 
« Je pense que oui. Les équipes ne recherchent pas nécessairement des bagarreurs, même si un joueur comme Rempe a fait son nom avec ça au début, mais on parle d’un joueur qui a été capable de changer le cours d’un match avec ses mises en échec. Il crée du momentum pour les prochaines présences de son équipe. Des joueurs de 6 pieds 4 pouces ou plus qui sont capables de faire ce genre de choses et qui montrent qu’ils peuvent aussi jouer au hockey, ça pourrait attirer l’attention des équipes de la LNH.
 
« Dans la LHJMQ, je pense à un joueur comme Gabe Smith, des Wildcats de Moncton, qui entre dans ce type de moule. Il n’est pas un goon, il sait jouer au hockey, mais il est capable de défendre ses coéquipiers. C’est le genre de joueur qui pourrait intéresser les équipes. »