Le je-ne-sais-quoi de Domi et de Bertuzzi

BOSTON – Sur papier, Tyler Bertuzzi et Max Domi ne sont peut-être pas les compagnons de trio dont aurait pu rêver Auston Matthews. En pratique, ça fonctionne plutôt bien.

Comme si les deux pestes fournissaient à Matthews l’élément « papier sablé » qui lui permet de tirer son épingle du jeu encore davantage. Le marqueur naturel est bien en mesure de le faire par lui-même, mais la présence des deux autres ajoute un petit je-ne-sais-quoi.

À LIRE AUSSI : Le 70e au moment le plus important | Nylander pourrait revenir au jeu pour le match no 3

Le premier trio des Maple Leafs de Toronto a été à l’origine de la victoire de 3-2 dans le deuxième match de la série face aux Bruins de Boston. La série est égale 1-1 et se poursuivra dans la Ville Reine, mercredi.

« J’ai trouvé qu’on s’est battus férocement, a lancé Matthews après avoir inscrit le but gagnant. On l’avait fait au premier match également. Tout ce qui importe, c’est de trouver un moyen de se rendre au filet et de gagner les batailles pour la rondelle. »

Ironiquement, cette unité a été imaginée par l’entraîneur Sheldon Keefe dans les jours qui ont suivi la blessure subie par Mitch Marner face à ces mêmes Bruins, le 7 mars. Quand ce dernier est revenu au jeu, un mois plus tard, le pilote a décidé de ne pas revenir à l’ancienne formule.

Et il semble que ce fut pour le mieux.

Matthews a le couteau entre les dents depuis le début de la série. Ce n’est donc pas très difficile pour Bertuzzi et Domi de suivre l’exemple de leur complice. Ils sont aussi capables de se salir le nez dans des endroits que le meilleur buteur de la LNH en saison régulière ne fréquente peut-être pas autant. 

Comme sur ce premier but, inscrit 14 secondes après que les Bruins eurent ouvert la marque en première.

Matthews a décoché un tir foudroyant du haut des cercles qui a terminé sa course sur la barre horizontale. Posté devant le demi-cercle de Linus Ullmark – là où il passe la majeure partie de son temps – Domi s’est défait de la couverture d’Hampus Lindholm pour pousser le retour au fond du filet.

« En séries, tu dois aller dans les endroits payants pour marquer, a fait remarquer Domi, qui a marqué neuf buts en 80 matchs, cette saison. J’étais là, prêt à batailler pour le retour, et j’ai battu le défenseur de vitesse. Ce n’était pas le plus beau but, mais je vais le prendre. »

La solution se trouve dans la simplicité. Même quand on est menés par un buteur de la trempe de Matthews.

« On garde les choses simples comme trio, a observé Bertuzzi. On envoie la rondelle au filet et on fonce. On tente de créer de la circulation devant leur filet et ç’a payé ce soir. »

Le meilleur et le pire

Il arrive tout de même que Domi et Bertuzzi soient en mesure d’unir leurs efforts avec ceux de Matthews pour en arriver à des résultats plus spectaculaires. On l’a vu sur la précise passe lobée que Domi a servie à Matthews sur le but qui a fait la différence, en troisième période.

« J’ai aimé leur niveau de compétition, a indiqué Keefe. Auston était partout sur la glace et je peux dire la même chose de Domi et de Bertuzzi. La passe de Max était magnifique. La façon dont ils ont connecté sur ce jeu était impressionnante. J’ai adoré leur match. »

Bertuzzi et Domi sont des joueurs qui se nourrissent de l’intensité des séries, pour le meilleur et pour le pire. Le premier aurait pu bousiller la bonne soirée de travail des siens quand il a écopé d’une pénalité après le sifflet, qui a ouvert la porte aux Bruins en fin de match – sans dommage, heureusement. 

Au premier match, Domi avait coûté un but aux siens quand il a été chassé pour un coup de bâton inutile à l’endroit de Brad Marchand. Disons que les deux ont la mèche courte.

« C’est du hockey de séries, c’est certain que tout le monde élève son jeu et qu’il y a beaucoup d’émotions d’un côté comme de l’autre, a justifié Bertuzzi. Il fallait s’attendre à ça. Je n’ai pas pris la bonne décision sur ma punition, mais les gars ont fait du bon travail pour l’écouler. »

Ces erreurs de parcours sont rapidement oubliées dans la victoire. Il ne faudrait toutefois pas que ça devienne un thème récurrent. Parce que les Leafs sont meilleurs quand ces deux-là sont sur la glace.