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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Le Rocket de Laval n’a pas atteint son objectif de se qualifier pour les séries éliminatoires en raison des deux défaites d’affilée subies face aux Senators de Belleville le week-end dernier. La jeune équipe du Rocket aura vécu des hauts et des bas au fil de la saison, mais son manque d’expérience aura coûté cher aux moments opportuns. 

Dans la section la plus compétitive de la Ligue américaine, où toutes les équipes ont terminé la saison avec une fiche supérieure à ,500, la troupe de Jean-François Houle n’aura pas été en mesure d’aller plus pour une troisième saison consécutive.

Place aux lauréats d’une saison où la place accordée aux jeunes aura retenu l’attention. Pour certains, la progression aura été fulgurante alors que pour d’autres, la transition vers les rangs professionnels aura été plus ardue.

Le joueur par excellence : Logan Mailloux (72 MJ, 47 points (14 buts, 33 passes), moins-8)

Mailloux aura dépassé les attentes pour sa première saison chez les professionnels. Il a été le seul joueur du Rocket à disputer les 72 rencontres de la saison (en plus du dernier match de la saison des Canadiens), montrant en cours de route une belle durabilité et une bien meilleure constance dans ses performances au fur et à mesure que la saison a progressé. De plus, Mailloux a pu réécrire le livre des records du Rocket en connaissant la saison la plus productive offensivement pour une recrue avec 47 points. En sept ans d’histoire, Mailloux est le seul défenseur du Rocket à avoir inscrit 14 buts dans une saison. Mailloux n’aura cessé de monter en grade dans ses responsabilités, prenant entre autres la charge de la première vague du jeu de puissance en deuxième moitié de saison. Houle n’a pas eu le choix de lui accorder beaucoup de temps de glace puisqu’il a été le seul droitier dans la formation pendant presque la moitié de la saison avant que Justin Barron ne soit rétrogradé à la fin janvier. Le jeune arrière qui a eu 21 ans la semaine dernière obtiendra assurément une belle chance de percer la formation des Canadiens au camp d’entraînement en septembre.

Mentions honorables : Brandon Gignac, Jakub Dobes

La recrue par excellence : Jakub Dobes (51 MJ, 24-18-6, moyenne 2,93, taux d'efficacité ,906, 1 BL)

Mailloux aurait certainement remporté ce deuxième honneur, mais allons-y avec un candidat tout aussi méritant en Dobes. Son entraîneur n’a pas manqué de souligner pendant son bilan de saison à quel point son retour en force à partir de décembre l’avait impressionné. Dire que le jeune cerbère tchèque a connu des débuts difficiles dans la Ligue américaine est un euphémisme. Au 8 décembre, Dobes n’avait que trois victoires à sa fiche en 11 départs, avec une moyenne de buts alloués de 4,51 et un pourcentage d’arrêts de ,864. Ce soir-là, Dobes étrennait ses toutes nouvelles jambières True, et n’a jamais cessé de progresser pour devenir un élément central du retour en force du club-école en deuxième moitié de saison. Il faut lui rendre hommage, car malgré les difficultés, Dobes n’a jamais montré le moindre signe de vulnérabilité devant les micros. Il dégageait l’assurance d’être en mesure de trouver sa constance, et c’est ce qu’il a été en mesure de faire. L’organisation a pris une bonne décision d’amener le vétéran Kasimir Kaskisuo pour le seconder. La position de gardien de but, identifiée comme le talon d’Achille de cette équipe en début de saison, est devenue une force en deuxième moitié. Dobes sera à surveiller la saison prochaine, alors qu'il devrait faire partie des meilleurs gardiens du circuit à sa deuxième saison professionnelle.

Mentions honorables : Joshua Roy, Sean Farrell

Le joueur le plus amélioré : Brandon Gignac (61 MJ, 55 points (19 buts, 36 passes), plus-2)

On peut se demander où se serait retrouvé le Rocket sans l’excellence de Gignac en première moitié de saison. Le Repentignois vient de connaître, et de loin, sa meilleure saison en carrière chez les professionnels à 26 ans. Sa constance a carrément forcé la main de l’organisation à lui accorder un contrat de la LNH en cours de saison, ce qui n’était sûrement pas dans les cartons en début d’année. On l’a préféré à des vétérans comme Lias Andersson ou Philippe Maillet, qui avaient été identifiés comme des attaquants susceptibles d’obtenir un rappel en cours de saison, ce qui n’est finalement jamais arrivé. Excellent patineur, il a tenu le public lavallois sur le bout de leur siège toute la saison pour se décrocher une audition de sept parties à Montréal et un contrat en bonne et due forme la saison prochaine. On sentait sa vive déception de n’avoir pu contribuer aux quatre derniers matchs de son équipe en raison d’une blessure. La bonne nouvelle, c’est qu’il devrait de nouveau occuper un rôle de premier plan à Laval et mériter d’autres parties dans la grande ligue. Gignac est devenu un leader positif pour le Rocket, une valeur sûre pour le personnel d’entraîneurs.

Mentions honorables : Xavier Simoneau, William Trudeau

ANA@MTL: Gignac inscrit son premier but en carrière

La quatrième étoile : Tobie Paquette-Bisson (69 MJ, 27 points (neuf buts, 18 passes), plus-21)

Le choix le plus facile de la saison va à Paquette-Bisson, qui vient lui aussi de connaître la meilleure saison de sa carrière dans la Ligue américaine. On a vu une version améliorée de ce grand défenseur gaucher solide comme le roc à son retour dans l’organisation après une saison passée dans le club-école des Kings de Los Angeles. Paquette-Bisson avait quitté le Rocket parce qu’on lui avait accordé une entente de la LNH, et il est fort possible qu’un scénario similaire l’attende cet été. Il sera intéressant de voir ce que les Canadiens vont décider de faire dans son cas. Il y a une abondance de défenseurs sous contrat pour l’an prochain, en particulier du côté gauche, mais on donnera assurément beaucoup de valeur à l’idée de ramener un vétéran aussi fiable qui s’est admirablement bien comporté avec les jeunes Mailloux, Barron et David Reinbacher à ses côtés en fin de saison. Si Paquette-Bisson part sous d’autres cieux, il faudra le remplacer et des candidats comme lui ne courront pas les rues. Comme il le laissait entendre au bilan de fin de saison, il a dit aimer son rôle de mentor au fil de la saison, mais on sent aussi chez lui un vif désir de gagner la saison prochaine.

Mentions honorables : Kasimir Kaskisuo, Olivier Galipeau