Cournoyer sur Lafleur: « Il va me manquer tous les jours »

MONTRÉAL -- Peu avant l'hommage rendu par les Canadiens à Guy Lafleur dimanche dernier, un groupe de ses anciens coéquipiers s'est réuni au Centre Bell pour partager leurs meilleurs souvenirs de lui.

Nous nous sommes entretenus avec quelques-uns de ces anciens joueurs, dont Yvan Cournoyer, Lucien DeBlois, Bob Gainey, Rick Green, Réjean Houle et Chris Nilan.
Voici quelques-unes des meilleures histoires de Lafleur tirées de cette rencontre avec les médias:
Yvan Cournoyer
« Quand je l'ai vu pour la première fois à Verdun, j'ai dit : » Wow ! « J'avais gagné cinq coupes Stanley avant son arrivée. J'ai dit : "Avec ce gars-là, je vais gagner encore plus de coupes Stanley". Et j'avais raison. J'ai pensé à Guy au cours des deux dernières années lorsqu'il a commencé à être malade et à avoir des problèmes de santé, mais on n'oublie pas un gars comme Guy. Je parle de l'homme. L'homme est si populaire, mais il le mérite. C'est un naturel avec les gens. Guy aime tout le monde et tout le monde l'aime. C'est un gars qui est vrai. Nous nous connaissons depuis 40 ans, et chaque fois que nous nous voyons, nous nous serrons la main. Il va me manquer tous les jours ».

Lucien DeBlois
« Il y a une histoire sur son retour après trois ans et demi, le premier match Blancs contre Bleus des Rangers à Trois-Rivières. À sa première présence sur la glace, la première fois qu'il a obtenu la rondelle à la ligne bleue, il a marqué un but typique de Guy Lafleur à toute vitesse. Il a effectué un tir frappé de l'intérieur de la ligne bleue et a marqué contre John Vanbiesbrouck à sa première présence après trois ans et demi d'absence après avoir pris sa retraite. Son statut de légende était déjà établi, mais ce but a aidé à le cimenter. Ce n'était qu'un match intraéquipe, mais c'était quelque chose de spécial. »

Bob Gainey
« Je me souviens du retour au bercail de Guy Lafleur lorsqu'il était avec les Rangers de New York. La première fois que les Rangers sont venus jouer au Forum, il n'a pas participé au match, il était blessé, alors les attentes se sont accumulées jusqu'à ce qu'il fasse cette apparition. À un moment donné dans le match, la marque était à égalité et il a marqué les deux buts des New York Rangers. Nous étions encore quelques-uns dans l'équipe à avoir joué avec lui, et nous ne savions pas trop si nous devions l'encourager ou non. En fin de compte, les Canadiens ont gagné le match, mais j'ai pensé que c'était une histoire incroyable de persévérance et de capacité à avoir des moments de splendeur qui étaient si fréquents autrefois, mais qui l'était peut-être moins à ce point de sa carrière ».

Rick Green
« Je sais que beaucoup de gens ont parlé de ce qu'il était en dehors de la patinoire, de la personne attentionnée qu'il était. C'était un gars formidable qui a eu un succès incroyable en tant que joueur, et qui a ensuite fait tout ce qu'il pouvait faire pour aider les partisans, tout en restant lui-même. C'était juste un gars vrai qui était une personne naturellement bonne, sans erreur et sans ego. »

Réjean Houle
« Ce dont je me souviens le plus de Guy, c'est que lorsqu'on ne jouait pas bien, ce qui n'était pas souvent, Scotty Bowman nous divisait en deux équipes et nous faisait pratiquer à 5 contre 5, 4 contre 4 et 3 contre 3. À 3 contre 3, personne ne pouvait rivaliser avec Guy Lafleur. S'il avait de l'espace sur la glace, vous ne pouviez pas l'attraper. Il était un cran au-dessus de tous les autres. Quand c'était 3 contre 3, tout le monde patinait rapidement vers le banc pour ne pas avoir à s'entraîner contre Guy Lafleur, parce qu'il était trop bon. Ça le faisait rire ».

Chris Nilan
« À ma première année, j'ai eu un entraînement. Il n'y en avait pas un pour l'équipe, mais je devais aller sur la glace parce que j'étais la seule recrue. Guy revenait d'une blessure, et nous avons patiné tous les deux ensembles sur la glace, juste moi et Guy Lafleur. C'était incroyable. On se passait des rondelles, il m'a donné des conseils pour tirer. Je n'ai jamais réussi à tirer comme Guy le faisait, mais il a essayé. Je n'oublierai jamais cette journée. C'était si spécial pour moi. Nous sommes allés déjeuner après. C'est drôle, l'année précédente, j'étais à l'Université Northeastern et je conduisais un vieux Montego MX en mauvais état pour aller déjeuner au McDonald's avec mon ami Joe Mahoney, et l'année suivante, je vais déjeuner avec Guy Lafleur aux Beaux Jeudis. Je n'arrivais pas à croire que j'étais ici, et je n'arrivais pas à croire qu'il m'avait invité à déjeuner ce jour-là. Il m'a toujours traité avec respect. Certaines vedettes se mettent à un autre niveau, sur un piédestal en quelque sorte, mais pas Guy. Il ne m'a jamais regardé de haut, il ne m'a jamais traité comme un moins que rien. C'était juste un gars génial ».

Guy Lafleur reposera en chapelle ardente du Centre Bell au cours des deux prochains jours.
Les partisans pourront lui rendre un dernier hommage le dimanche 1er mai de midi à 20 h et le lundi 2 mai de 10 h 30 à 15 h.
L'accès se fera par l'entrée principale de l'édifice au 1909, avenue des Canadiens-de-Montréal.