Molson accueille Bettman et les directeurs généraux de la LNH à Montréal
Pour célébrer le centenaire de la LNH, les directeurs généraux de la Ligue ont tenu leur rencontre biannuelle et le commissaire Gary Bettman a participé à une table ronde avec Geoff Molson à la Chambre de commerce
© CHC - Francois Lacasse
En guise de célébration, les 31 directeurs généraux ont donc tenu leur rencontre biannuelle au Windsor vendredi matin. Après les réunions, une plaque commémorative a été dévoilée.
Plus tard en matinée, les DGs se sont rendus à l'Hôtel Bonaventure pour participer à deux tables rondes, organisées par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et animées par Pierre Houde, de RDS - la première avec le propriétaire des Canadiens, Geoff Molson, et le commissaire de la Ligue, Gary Bettman, et le second avec Marc Bergevin et ses homologues des Panthers de la Floride et des Red Wings de Détroit, Dale Tallon et Ken Holland. Voici quelques faits saillants.
Sur les changements à certains règlements :
MARC BERGEVIN : «On a beaucoup parlé de ce qui s'est passé jusqu'à présent cette année avec le règlement des coups de bâton lors des mises au jeu et de ce qui arrivera dans le futur. Peut-être qu'il y aura des modifications aux règlements l'an prochain. On va y penser au cours des mois à venir et on y reviendra en mars lors des rencontres en Floride.
«Je pense que c'est un peu des deux. Les joueurs se sont adaptés et on est moins sévères. Il y a beaucoup moins de pénalités qu'au début de la saison.»
Sur la croissance de la Ligue :
GARY BETTMAN : «Lorsque je suis arrivé en 1993, les revenus de la Ligue étaient d'environ 430 millions $. Cette année, ils seront quelque part entre 4 et 5 milliards $. Cela démontre les efforts de tous ceux qui sont impliqués dans ce processus, incluant les joueurs. Les joueurs s'en sont bien tirés également. Leur salaire moyen lorsque j'ai commencé était d'environ 300 000 $, maintenant il est de 3 millions $. N'importe quel système qui rendra un sport encore plus fort doit être juste pour tout le monde. Mais au bout du compte, ce qui fait ce système fonctionner est ce qui est bon pour les partisans, parce que toutes nos équipes peuvent se permettre d'être compétitives. Tout le monde doit aller dans la même direction. Autant que Geoff soit passionné pour Montréal, pour les Canadiens et pour son désir de ramener la coupe Stanley à Montréal, en tant que membre du comité exécutif, il est un des propriétaires qui se concentre sur ce qui est bon pour la Ligue et pour le hockey. Vous ne trouverez pas de personne aussi passionnée, qui veillera au futur des Canadiens de Montréal.»
Sur la participation de la LNH aux Jeux olympiques :
GEOFF MOLSON : «Je crois que d'un point de vue émotif, regarder tes joueurs représenter ton pays te rend très fier. En même temps, on est une Ligue et on doit rester unis lorsqu'il est question des moyens pour faire grandir notre Ligue sur la scène internationale. Je suis dévoué à cela.»
BETTMAN : «On croit avoir une importante présence sur la scène internationale. Mais les racines de notre sport sont ici en Amérique du Nord - principalement au Canada - et on doit les garder solides et on est dévoués à cela. Donc, peu importe ce qu'on fait à l'échelle mondiale ne peut pas et ne diminuera pas ce qu'on fait ici. La meilleure chose que je peux dire à propos (des Olympiques) est que prendre une pause de trois semaines en février pour aller à l'autre bout de la planète et disparaître complètement, revenir à des heures bizarres de la journée et de la soirée et ne pas avoir le droit de promouvoir notre présence nuit beaucoup à notre saison. Ça compresse le reste du calendrier, ça augmente le risque de blessures et les joueurs sont épuisés. D'un point de vue compétitif, puisque notre bassin de joueurs est si diversifié, certaines équipes de la LNH ont envoyé 10 joueurs aux Jeux olympiques, alors que d'autres en envoyaient un ou deux. Lorsque les équipes reviennent de la pause olympique, elles avaient perdu le momentum qu'elles avaient avant et elles ne sont plus dans les mêmes conditions. Certaines sont un peu fatiguées et amochées après avoir voyagé à l'autre bout du monde, tandis que d'autres avaient la majorité de leurs joueurs en vacances durant deux semaines, avec leurs femmes et leurs enfants à la plage. Sans le pouvoir d'indiquer que la LNH était là - ce que le Comité international olympique ne nous autorisait pas de faire - cela ne faisait aucun sens de continuer.»
Sur l'expansion :
MOLSON : «On le voit à travers la Ligue. Il y a des équipes qui ne sont pas loin et on l'a vécu ici au Québec avec deux équipes. Comme j'ai toujours dit, et je continuerai de le dire, si les propriétaires et la Ligue recommandent d'avoir une autre équipe à Québec, on l'appuiera.»
Sur le hockey et les Canadiens dans la communauté :
BETTMAN : «Je crois, et je sais que les propriétaires le pensent également, que Geoff estime que les équipes sportives ont une plateforme leur permettant de faire une différence dans la vie des gens. Que ce soit dans les communautés moins privilégiées ou d'offrir aux plus jeunes une structure dans leurs vies leur permettant d'apprendre l'ardeur au travail, l'entraide, le leadership et la bonne condition physique. Avec des programmes comme Le hockey est pour tout le mondeou Le hockey pour vaincre le cancer, que nos équipes ont mis de l'avant il y a 20 ans. On peut utiliser notre visibilité et celle de nos athlètes pour avoir un impact dans la communauté et faire une différence dans la vie des gens. Les Canadiens sont un excellent exemple.»
© CHC - Francois Lacasse
Sur la recette du succès :
BERGEVIN : «Vous avez besoin naturellement de très bons joueurs. Mais le hockey est un sport avec un concept d'équipe. Ce n'est pas aussi facile que les gens pensent, mais aujourd'hui, il y a 31 directeurs généraux qui sont tous intelligents et qui travaillent tous fort. Notre travail est difficile, mais amusant. Au bout du compte, on veut tous remporter la coupe Stanley (et c'est comme ça) qu'on quantifie le succès. C'est notre but.»
Sur le fait d'être un ancien joueur transformé en dirigeant :
BERGEVIN : «C'est difficile. À un certain moment, tu te rapproches de tes joueurs. En tant qu'ancien joueur, on les respecte et on sait ce qu'ils vivent. Lorsque tu échanges un joueur, tu échanges aussi une famille et ce n'est pas facile. Il y a toujours une forme de respect. Au bout du compte, on a un travail à faire. Les joueurs sont très bons là-dessus, ils comprennent cet aspect, mais ça ne facilite pas les choses.»
Sur la pression du marché :
DALE TALLON : «À mon âge, tu oublies. Ç'a ses avantages! Marc et moi on se connait depuis qu'il a 19 ans. On a commencé à travailler ensemble. Il est tellement qualifié et très bon dans son travail. Il y a beaucoup de stress dans ce marché. Certains soirs, il y a plus de journalistes à Montréal que d'amateurs de hockey en Floride! Je compose qu'avec un ou deux journalistes et certains ne savent pas différencier une rondelle d'un ballon de football. Pour être dans ce marché, ça prend quelqu'un de spécial.
«J'ai très confiance en Marc. Il m'a appelé lorsqu'il a pris sa retraite de joueur, je venais tout juste d'avoir le poste à Chicago. Il m'appelait "Jean Talon" et un jour il m'a contacté : "Jean, c'est Berg. Je cherche un emploi. Je fais présentement une liste de personnes pour qui je travaillerais. Devine quoi? Tu es sur ma liste." Il était à San Diego. Je lui ai dit de prendre un avion. Il était sur un vol le lendemain et je l'ai embauché immédiatement parce qu'il est très créatif et tout un être humain. Il va réussir le travail.»