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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.
Depuis quelques jours, je suis sous le feu des critiques sur Twitter en raison d'un commentaire que j'ai publié au sujet du gardien des Ducks John Gibson. En résumé, je disais que je n'étais pas de ceux qui le voyaient comme un potentiel candidat au trophée Vézina, même quand il était excellent en début de saison.
Je vous explique pourquoi en plus de 280 caractères.

En début de saison, Gibson et Ryan Miller étaient incroyables devant le filet. Il y avait vraiment un bon partenariat entre les deux. Ç'a mené à un départ canon qui a probablement masqué plusieurs des lacunes défensives de l'équipe. À ce moment-là, je me disais bien que les deux ne pouvaient pas maintenir ce rendement-là tout au long de la saison.
Quand Miller a subi sa blessure le 9 décembre, la responsabilité est tombée presque en entier sur les épaules de John Gibson et c'est à ce moment qu'il est revenu sur terre. C'est directement lié. Depuis le 18 décembre, il n'a que deux victoires, une moyenne de buts alloués de 3,71 et un taux d'efficacité de ,890.
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Gibson a subi beaucoup de blessures dans les dernières années et j'ai l'impression qu'il est souvent limité physiquement par la fatigue ou des petits bobos, malgré qu'il n'a que 25 ans. Ça affecte sa manière de bouger et de se déplacer dans le filet.
Je crois aussi que les équipes adverses ont décelé quelques-unes de ses lacunes quand elles cherchaient un moyen de le battre quand il était dans sa bonne passe en début de saison. Il a beaucoup de tendances qui sont faciles à repérer.
Je trouve qu'il n'a pas beaucoup de mobilité du côté des hanches et des abdominaux. Les gens vont dire qu'il est très flexible parce qu'il fait la split, mais ça, c'est plus une question de bas du corps. C'est plus une question d'être fort au niveau des hanches. Quand il y a une passe de gauche à droite, il faut que le gardien soit capable d'ouvrir les hanches vers son objectif pour avoir une poussée puissante.
Dans une situation comme ça, Gibson n'ouvre pas les hanches et se retrouve très souvent à faire la split parce qu'il est en quelque sorte menotté et que c'est sa seule option. C'est comme si ses hanches et ses épaules ne se viraient jamais vers la rondelle et restaient bloquées, ce qui l'empêche de faire face au tir.

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C'est un gros problème parce qu'une fois que l'équipe adverse décèle cette lacune, elle va souvent opter pour la passe plutôt que pour le tir afin de le faire bouger latéralement.
Gibson entamera l'an prochain la première année d'un contrat de huit ans à 6,4 millions et les Ducks ont peut-être un petit doute dans leur esprit. C'est un bon gardien de but, mais je me pose des questions en ce qui a trait au nombre de matchs qu'il pourra disputer par saison.
Je crois que Gibson a besoin d'avoir un bon adjoint à ses côtés pour garder le fort, ce qui n'est pas le cas pour les meilleurs gardiens de la LNH. Il avait besoin de Frederik Andersen, il avait besoin de Jonathan Bernier et il a maintenant besoin de Ryan Miller.
C'est un peu alarmant de constater que les Ducks ont investi autant d'argent, mais qu'ils doivent toujours s'assurer d'avoir un bon plan B pour le soutenir et l'aider.
Pénible à la ligne bleue
Gibson ne connaît pas ses meilleurs moments, mais il n'est pas le seul à blâmer : c'est désastreux en défensive chez les Ducks.
À mon avis, c'est une équipe qui essaie de s'ajuster à une nouvelle philosophie dans la LNH. Tous les cinq ou six ans, il y a une nouvelle approche qui gagne en popularité. On se souvient de Guy Boucher avec Tampa Bay, et même de Jacques Lemaire, il y a une quinzaine d'années.
Comme la Ligue est maintenant axée sur la rapidité et le jeu de transition, on voit des équipes comme le Lightning et les Predators connaître beaucoup de succès en jouant une défensive qui est plus de type « homme à homme ». D'autres équipes comme les Ducks essaient de faire la transition vers ce style de jeu, mais ça prend du temps à s'y adapter.
Les Ducks ne sont déjà pas une équipe qui compte sur beaucoup de vitesse dans leur système de jeu et c'est pour ça qu'ils essaient d'en générer un peu. Le résultat n'est pas concluant parce qu'à force d'essayer sans avoir les outils pour le faire, ils se retrouvent hors position et ça crée des revirements en défensive.

Je comprends qu'une équipe qui tente une transition va connaître quelques difficultés en tentant d'y parvenir, mais nous sommes rendus au mois de février. Si les lacunes n'ont pas encore été corrigées, ce serait peut-être temps de songer à adopter une nouvelle philosophie défensive.
La situation me rappelle le début de saison 2013-14 avec les Rangers de New York. Alain Vigneault venait de prendre la barre de l'équipe et il avait complètement changé le système que nous utilisions avec John Tortorella. En début d'année, nous donnions quatre, cinq ou six buts presque à tous les matchs parce que tout le monde était un peu perdu sur la glace.
Cette année-là, les Rangers ont quand même atteint la Finale, mais ç'a pris plusieurs semaines pour régler tout ça. Alain et ses adjoints ont pris le temps d'enseigner et de changer quelques détails selon les joueurs qu'ils avaient sous la main et ça s'est tranquillement rétabli.
Comme gardien de but, c'est tellement difficile parce que tu es habitué de lire les jeux d'une manière précise et du jour au lendemain, tu dois avoir des yeux tout le tour de la tête et réapprendre à identifier d'où le danger pourrait provenir dans telle ou telle situation. Ça amène beaucoup de questions et ça complique les choses mentalement.
Tout le monde avait fini par s'y habituer et c'est un peu ce qu'on peut voir cette année chez les Islanders par exemple. L'an dernier, ils donnaient beaucoup de chances de marquer sous les ordres de Doug Weight. Cette année, c'est le même groupe de joueurs qui forme l'une des meilleures défensives de la Ligue avec Barry Trotz derrière le banc. C'est un changement de structure qui a été bénéfique.
Ce n'est pas du tout le cas à Anaheim et le temps des décisions approche. Même si l'équipe n'est pas loin d'une place en séries, je pense que l'organisation doit penser à l'avenir. L'équipe qu'ils ont en ce moment n'en est pas une qui se battra pour la Coupe Stanley.
Même si les Ducks sacrifient quelques joueurs pour en amener des plus jeunes, ils vont peut-être quand même être en mesure de se faufiler en séries tellement la course est lente dans l'Ouest. Mais je ne crois pas que les Ducks veulent à tout prix faire les séries pour jouer quelques matchs de plus au printemps. Anaheim est en compétition avec Los Angeles et San Jose, deux équipes qui ont connu du succès récemment, et ils doivent bâtir une équipe qui pourra se rendre loin dans les séries et potentiellement se battre pour la Coupe.
Selon moi, il n'y a aucun doute que ça va bouger à Anaheim dans les prochaines semaines.
Chapeau à Patrice Bergeron!
En terminant, je m'en voudrais de ne pas souligner l'exploit de Patrice Bergeron, qui a joué son 1000e match dans la LNH, mardi, et qui en a profité pour marquer deux buts.

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On connaît tous ce qu'il fait sur la patinoire - c'est l'un des joueurs les plus complets de la Ligue - mais c'est aussi une bonne personne. Patrice est de L'Ancienne-Lorette, je suis de Lac Saint-Charles, et chaque fois que j'organisais un tournoi de golf avec mon frère durant ma carrière, il trouvait le moyen d'être présent malgré son horaire chargé.
C'est un des gars que les gens aimaient beaucoup voir au tournoi parce qu'il est tellement sympathique. C'est un des vrais professionnels du sport et j'étais vraiment content de le voir marquer deux buts pour souligner cet exploit.
Il faut aussi souligner le fait que David Pastrnak lui a refilé la rondelle alors qu'il aurait pu lui-même marquer dans le filet désert. C'est une grande marque de respect qui en dit long sur l'individu qu'est Patrice Bergeron.

\Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*