Crosby : Une disette loin d’être préoccupante

CRANBERRY, Pennsylvanie – Sidney Crosby n’a pas tenté de se défiler au sujet de sa disette de 10 matchs sans but.

En fait, le fait que le sujet soit abordé pourrait peut-être même aider le capitaine des Penguins.

« Normalement, quand on m’en parle, c’est à ce moment que ça commence à changer, a dit Crosby avec un sourire. Alors, merci. Pourquoi avez-vous attendu aussi longtemps? »

À la veille d’un duel contre les Predators de Nashville au Bridgestone Arena (20 h HE; FDSNSO, SN-PIT, TVAS), Crosby mène les Penguins avec 31 points (huit buts, 23 passes) en 33 matchs.

Mais le centre de 37 ans n’a pas touché la cible depuis le 23 novembre, date à laquelle il avait inscrit son 600e but en carrière dans une défaite de 6-1 à domicile contre le Club de hockey de l’Utah.

« Ce n’est évidemment pas le scénario souhaité », avait dit Crosby, après ce match, à propos du fait d’atteindre le plateau dans un cinglant revers.

Mais depuis cette soirée, Pittsburgh (14-14-5) montre une fiche de 7-2-1 et s’est approché à un point de la deuxième place de quatrième as dans l’Est qui est détenue par les Sénateurs d’Ottawa. L’équipe a également marqué 41 buts au cours de cette séquence de 10 matchs.

Crosby n’a pas trouvé le fond du filet, mais ce n’est pas comme s’il n’avait pas contribué. Le vétéran a récolté 10 mentions d’aide et il est maintenant à six passes de rejoindre Mario Lemieux (1033) au premier rang de l’histoire des Penguins.

Rickard Rakell et Bryan Rust, ses compagnons de trio habituels, ont inscrit sept buts chacun lors des 10 dernières rencontres. Rakell mène l’équipe avec 14 buts, alors que Rust est deuxième avec 12.

Et ce n’est pas comme si Crosby n’avait pas essayé. Il a enregistré 30 tirs au but dans les 10 derniers matchs.

« Je pense que les occasions sont là, particulièrement dans les trois derniers matchs, j’ai eu de bonnes chances de marquer, mais la rondelle n’a pas voulu entrer dans le filet ou a touché le poteau, a relaté Crosby. Je ne dirais pas que c’est facile (la disette), mais quand tu gagnes des matchs, ça rend le tout un peu plus facile. […] Tu ne dois pas commencer à forcer les choses ou commencer à tricher. Si tu joues de la bonne façon, les rondelles vont finir par rentrer. »

Mardi, Crosby n’a pas marqué malgré six tirs au but, mais il a possiblement été la raison principale pour laquelle les Penguins sont venus de l’arrière afin de battre les Kings de Los Angeles 3-2 en prolongation. En retard 2-1 en troisième période, il a mis la table pour le premier but de la saison de Matt Grzelcyk avec une passe transversale du revers sublime, avec 5:35 à jouer.

« Je sais qu’il est probablement un peu frustré de ne pas marquer, mais il joue vraiment bien, a dit Grzelcyk après le match. Il est tellement un bon joueur avec une vision incroyable. Je le sais, car j’ai joué contre lui pendant plusieurs années. Il a toujours la tête haute, il peut attirer des gars vers lui et repérer un coéquipier. Tout le mérite lui revient sur ce jeu. »

L’entraîneur Mike Sullivan voit les choses de la même façon.

« Il passe tellement proche. Il aurait pu en marquer trois ce soir, a dit Sullivan. Il aurait pu en inscrire trois juste en troisième période. Selon moi, c’est une question de temps. La rondelle va finir par entrer dans le filet. Je pense qu’il se rend un peu plus au but. Il a fait un jeu extraordinaire pour [Grzelcyk] sur le but égalisateur. Il est probablement le seul joueur dans l’édifice qui pouvait faire ce jeu. Une passe soulevée du revers qui atterrit directement sur la lame de son bâton. Peu de joueurs peuvent faire ce genre de jeu. C’est une question de temps.

« Il a tout de même un impact sur le jeu de différentes façons, même s’il ne marque pas. Sa manière de diriger notre attaque. […] Il est un joueur complet. Son jeu est mature. Je suis convaincu qu’il est proche de marquer, et nous espérons que lorsqu’il mettra fin à cette séquence, les buts vont venir à la tonne pour lui. »

C’est ce qui s’est produit la saison dernière. Crosby n’a pas marqué pendant 11 rencontres entre le 27 février et le 16 mars, puis il a terminé la campagne avec 10 buts en 16 parties.

Cette fois, il n’est pas seul.

Evgeni Malkin a atteint le plateau des 500 buts dans la LNH en même temps que Crosby a atteint le cap des 1600 points dans un gain de 6-5 contre les Sabres de Buffalo le 17 octobre. Depuis, il compte cinq buts en 28 matchs, dont deux lors des 17 plus récents affrontements. Le centre de 38 ans a inscrit son septième filet de la campagne mardi, mettant fin à une courte léthargie de cinq rencontres.

Que les Penguins gagnent sans plusieurs buts de ces deux-là a quelque chose de rassurant. Et comme Crosby, Malkin a le bénéfice du doute.

« Ces joueurs sont fiers, a martelé Sullivan. Ils travaillent extrêmement fort sur leur jeu. Pour moi, le plus important est le processus. S’ils obtiennent des chances et que la rondelle n’entre pas dans le filet, nous considérons qu’il s’agit d’une tendance qui va s’inverser. S’ils n’obtenaient aucune chance, la conversation serait différente.

« [Malkin] obtient des chances de grande qualité. On peut dire la même chose pour Sid. »

Si les Penguins n’avaient pas redressé la barre récemment, peut-être que la patience serait moindre. Mais pour l’instant, Crosby vit bien avec son manque de buts.

« Tu veux toujours marquer et, évidemment, quand tu obtiens de bonnes chances comme moi récemment, tu as l’impression que c’est une question de temps, a mentionné Crosby. Je ne dirais pas que c’est facile, mais c’est plus facile quand tu gagnes des matchs. Je suis reconnaissant que nous trouvions des façons de gagner même avec certaines opportunités ratées. J’espère que plusieurs rondelles vont finir par entrer sous peu. »