HALIFAX- Le Canada a son billet pour la grande finale du Championnat mondial junior. Et il peut dire un grand merci à son gardien Thomas Milic.
Dans un match qui avait tout d'un classique entre deux grands rivaux, le portier s'est dressé tel un mur devant un barrage de 45 lancers pour aider les siens à l'emporter 6-2 face aux États-Unis devant une marée rouge hystérique au Scotiabank Centre d'Halifax, mercredi.
CMJ : Thomas Milic envoie le Canada en finale
Le gardien a été époustouflant et a repoussé 45 lancers pour aider les siens à battre les États-Unis
© Minas Panagiotakis/Getty Images
« Il y a très peu de mots qui peuvent décrire sa prestation, a louangé l'attaquant Connor Bedard. C'était incroyable. Sans lui, je ne sais pas si nous gagnons ce match. Ils ont eu tellement de bonnes chances. Il a été très solide. Nous avons confiance en lui, et nous sommes heureux de l'avoir derrière nous. »
De la robustesse, des arrêts spectaculaires, une petite remontée, des séquences endiablées, des poteaux, des buts refusés, du talent à revendre et un résultat final qui fait le plus grand bonheur de la foule…Vraiment, il aurait été difficile de demander mieux comme scénario dans cette demi-finale.
Le Canada aura maintenant l'occasion de décrocher la 20e médaille d'or de son histoire, jeudi, quand il se mesurera à la Tchéquie, la seule équipe qui a réussi à le battre dans la compétition - 5-2 en lever de rideau. Les Américains joueront quant à eux pour la médaille de bronze contre la Suède.
« On est vraiment excités, a dit Roy, la vedette offensive de la soirée avec deux buts et deux aides. Il y a un peu de nervosité, mais c'est de la bonne nervosité. On se souvient comment ils ont réagi quand ils nous ont battus. On aurait quasiment dit qu'ils avaient gagné le tournoi. On s'en souvient et on va arriver prêts. »
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L'attaquant québécois a connu une soirée productive, en plus de jouer du hockey inspiré en désavantage numérique. Ses compagnons de trio Bedard et Logan Stankoven ont quant à eux récolté un but et une aide chacun.
« C'est sûr que ça fait du bien, a ajouté l'espoir des Canadiens de Montréal. Ç'a été un bon match, et je dois remercier mes partenaires de trio. Les trois ensemble, on joue super bien et on a généré beaucoup d'offensive encore ce soir. Je trouve que je fais très bien mon travail en infériorité, alors je suis content en général. »
Adam Fantilli, avec son premier de la compétition, a été le seul joueur n'évoluant pas sur le premier trio à toucher la cible dans les 40 premières minutes. Et ç'a été un but très important, celui qui a donné les devants 3-2 aux locaux après qu'ils eurent encaissé les deux premiers filets de la rencontre dans les premières 10:30.
À ce moment, rien - mais alors là absolument rien - ne laissait présager un triomphe canadien. Plus rapides, plus incisifs et plus déterminés, les Américains semblaient destinés à ne faire qu'une bouchée de leurs adversaires. Le vent a toutefois rapidement changé de côté après la douche froide initiale.
Fantilli a conclu sa soirée en unissant ses efforts à ceux d'Owen Beck pour mettre la table pour le but de Brandt Clarke, qui a permis à tout le monde de pousser un soupir de soulagement à 9:45 de la troisième. Roy a ensuite complété la marque dans un filet désert en infériorité numérique.
Logan Cooley et Kenny Connors ont donné le ton à la rencontre en faisant tous les deux mal paraître la défensive canadienne, complètement désorganisée et endormie. Jackson Blake et Rutger McGroarty ont aussi déjoué Milic, mais leurs réussites ont été annulées pour obstruction sur le gardien.
C'était probablement le seul moyen de déjouer ce dernier après les ratées du début de match. Le portier a été tout simplement sensationnel - et le mot est faible - devant sa cage. Sans son brio, difficile de voir comment les favoris de la foule auraient pu l'emporter.
« J'aime recevoir beaucoup de tirs, a commenté Milic. Ça me garde occupé et ça me permet de rester dans le moment présent. C'est sûr que c'est un peu plus exigeant physiquement, mais ça me garde mentalement engagé pendant tout le match. Je me sens très confiant, à l'image de notre équipe. »
À l'autre bout, Trey Augustine a été très bon, mais n'a pu faire la différence autant que son vis-à-vis. Le gardien de seulement 17 ans a repoussé 31 rondelles alors que la foule s'est amusée à scander son nom en dérision pendant une bonne portion de la rencontre.
Autre mauvais départ
La formation canadienne a fait une habitude de commencer les matchs en retard depuis le début du tournoi, et elle a encore commis cette erreur contre les Américains. Ç'a été un peu plus dommageable que contre des nations de second ordre.
Les favoris de la foule ont décoché leur premier tir au but après plus de six minutes de jeu, alors que les États-Unis en totalisaient déjà neuf, et avaient les devants 1-0.
Les conséquences de ce lent départ ont été accentuées par la piètre tenue de la brigade défensive. Les ouailles de Dennis Williams ont très mal réagi à la pression appliquée par les Américains, paniquant plus souvent qu'à leur tour, et commettant plusieurs revirements coûteux.
« On était vraiment stressés avant la game, a avancé Nathan Gaucher. C'était la demi-finale devant nos partisans. On est au Canada et on veut gagner. On se met cette pression-là. On a mis la machine en marche après, et ç'a super bien été. »
On ne sait pas ce qui s'est dit dans le vestiaire au premier entracte, mais les solutions ont manifestement été trouvées. Stankoven et Fantilli n'ont eu besoin que de 5:46 pour pousser le Canada en avant et enfin sortir des blocs.