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EDMONTON – On ne s’imagine pas forcément envoyer une carte postale d’Edmonton – qui n’est pas exactement une destination de rêve – mais restez avec moi quelques minutes. Ce qu’on y a vu, hier soir, en sortant du Rogers Place mérite d’être raconté.

Plus de deux heures s’étaient écoulées depuis la fin du sixième match de la finale, une spectaculaire victoire de 5-1 des Oilers face aux Panthers, quand le collègue Jean-François Chaumont et moi avons fait, avec beaucoup de regret, nos adieux au domicile de la formation albertaine.

On pensait alors marcher paisiblement vers l’hôtel en prenant peut-être un détour par une petite microbrasserie, devenue le repaire des scribes montréalais pendant cette finale. Erreur. C’était le chaos.

Dès qu’on a franchi la porte de sortie, nos tympans ont été mis à rude épreuve par les klaxons des voitures et des pick-ups qui paradaient sur la 104e avenue, avec leurs grands drapeaux à l’effigie de l’équipe. Les partisans des Oilers n’étaient pas couchés. Loin de là.

C’était vendredi après tout. Et leurs favoris venaient de s’approcher à une victoire de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 2006, une semaine après avoir été déclarés cliniquement morts par plusieurs.

Il y avait des chandails orange et bleu à perte de vue et des files d’attente dignes de celle des Foufounes électriques un jeudi soir à chaque débit de boissons. On a même dû patienter quelques minutes pour pouvoir entrer dans notre repaire malgré notre statut de fidèles clients.

En s’y rendant, on a échangé quelques high-fives à des partisans un peu envahissants qui ne nous donnaient pas vraiment le choix de leur taper dans la main. Certains avaient sans doute connu des moments plus glorieux, mais ils s’amusaient. Ils célébraient la résurrection des leurs.

Même les pompiers s’étaient joints à la fête. Un gros camion rouge se promenait en faisant jouer La Bamba, la chanson de victoire des Oilers, à tue-tête dans ses haut-parleurs. C’était bien de voir cette ville, autrement très calme, limite ennuyante, s’animer de cette façon en raison des succès de son équipe.

C’est ce qui est spécial d’un marché canadien. La dernière fois qu’on avait vu ça, c’était le soir du 24 juin 2021 à Montréal. Même en pleine sortie de pandémie, les partisans montréalais avaient festoyé dans les rues jusqu’à tard parce que leur équipe venait d’accéder à la grande finale. C’est juste différent.

On ne sait pas ce que nous réserve le match ultime de lundi. Mais on peut se douter que ce serait plus calme dans l’immense stationnement qui encercle le Amerant Bank Arena si les Panthers devaient l’emporter.

En cas de victoire des Oilers, Edmonton pourrait ne plus jamais être la même.