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NEW YORK – Macklin Celebrini et Will Smith sont exactement comme vous les imaginez.

« La camaraderie s’est immédiatement installée », a lancé Smith.

Les deux recrues des Sharks de San Jose s’agacent fréquemment sur la rivalité entre l’Université de Boston et Boston College, puisqu’ils faisaient partie de ces deux équipes de la NCAA il y a huit mois à peine – Celebrini avec BU et Smith avec BC.

Smith s’attend également à un débat concernant le prochain Championnat mondial junior, à savoir qui est meilleur entre le Canada et les États-Unis. Les deux attaquants ont représenté leur pays la saison dernière; Smith a remporté l’or avec les États-Unis, alors que Celebrini et le Canada ont été éliminés en quarts de finale.

Ils mangent ensemble sur la route. Smith consulte TikTok pour dénicher les meilleurs endroits dans chaque ville. Ils passent du temps ensemble quand les Sharks sont à la maison. Celebrini habite avec la légende des Sharks Joe Thornton et sa famille, alors Smith les rejoint souvent pour le souper et pour des parties de basketball à 2-contre-2 avec 'Jumbo' et son fils River.

« Ils sont super, mais ils sont assis derrière moi dans l’avion et ils n’arrêtent jamais, a commenté le vétéran Tyler Toffoli. Will ne fait que dire des stupidités et Macklin l’encourage, alors je leur dis de la fermer. Mais sérieusement, ils sont vraiment de très bons gars. »

Celebrini, premier choix au total du repêchage 2024, et Smith, quatrième choix en 2023, entament leur séjour dans la LNH ensemble, vivant le rêve en tant que jeunes adultes dans la meilleure ligue au monde. Mais la réalité les ramène régulièrement à l’ordre.

« C’est mon rêve de jouer dans la LNH depuis que je suis tout petit, alors c’est vraiment cool d’être rendu ici, a mentionné Celebrini, âgé de 18 ans. En voyant ce qui se passe en arrière-scène, tu réalises cependant à quel point c’est difficile et tu constates tout ce que les joueurs traversent comme épreuves. J’avais parlé avec quelques gars pendant l’été pour m'y préparer, mais tu comprends seulement une fois que tu le vis par toi-même. »

Apprendre à exceller dans la LNH apporte son lot de défis, particulièrement quand les attentes sont élevées.

« Soir après soir, tu affrontes de très bons joueurs de hockey et d’excellentes équipes de hockey, alors tu ne peux jamais prendre une soirée à la légère ou avoir une soirée facile, a noté Celebrini. Quand tu fais cela pendant 82 matchs, ça s’intensifie. Je ne suis là que depuis un mois, j’ai seulement joué [sept] matchs, et je peux déjà constater tout ce que ça demande. Mais c’est un processus d’apprentissage. »

Au moins, Celebrini et Smith peuvent s’appuyer l’un sur l’autre. Ça facilite les choses.

« Tu arrives de l’université. Soudainement, tes coéquipiers plus vieux ont des enfants, ce ne sont pas seulement des gars de quatrième année universitaire, a dit Smith, qui a 19 ans. C’est différent, alors c’est sûr que ça aide d’avoir quelqu’un près de toi qui a sensiblement le même âge. Nous sommes toujours ensemble en dehors de la patinoire. »

L’attaquant Alexander Wennberg les décrit comme les « deux doigts de la main ».

« Ils sont dans le même bateau, mais ce sont deux jours complètement différents », a dit Wennberg.

Celebrini est le joueur explosif, celui qui utilise sa vitesse pour attaquer, celui qui impose le rythme plutôt que de le suivre.

Ce talent a été mis en vedette lundi quand il a donné la victoire aux Sharks en prolongation contre les Red Wings de Detroit. Après avoir reçu une passe à la ligne bleue, il a pris de vitesse deux joueurs des Red Wings avant de battre Cam Talbot du côté de la mitaine. Il s’agissait de son premier but gagnant, et il totalise maintenant cinq points (quatre buts, une aide) en huit matchs. Il a raté 12 rencontres de suite après s’être blessé au bas du corps lors du premier match de la saison des Sharks.

DET@SJS: Celebrini tranche le débat en prolongation

Smith est le joueur plus patient qui aime ralentir le jeu, contrôler la rondelle, être méthodique quand il le peut. Il a inscrit quatre points (deux buts, deux passes) en 16 matchs. Il a été laissé de côté à quelques occasions, dans le cadre du plan de développement que les Sharks ont établi pour lui.

« C’est facile de voir pourquoi ils ont été repêchés aussi tôt. Ils ont le talent et une volonté de s’améliorer, a soutenu l’attaquant Barclay Goodrow. C’est bien de les voir devenir plus à l’aise. On voit la trajectoire que ces gars-là vont suivre. »

On peut aussi voir qu’ils ont encore beaucoup de choses à apprendre. Chaque match qu’ils jouent en fournit un nouvel exemple.

« Il y a beaucoup d’ajustements, de jeux différents que tu peux ou ne peux pas faire, a analysé Celebrini. Il faut trouver l’équilibre entre garder la possession de la rondelle et ne pas causer de revirements, car tu peux offrir des occasions à de très bons joueurs de l’autre côté. »

Dans la défaite de 4-3 en tirs de barrage contre les Flyers de Philadelphie le 11 novembre, c’est un revirement de Smith en zone offensive qui a directement mené au but en échappée de Matvei Michkov – un but qui faisait 3-0 Philadelphie en deuxième période.

Dans la défaite de 3-2 aux mains des Rangers de New York jeudi, un revirement de Celebrini en zone offensive a mené à une chance en contre-attaque. Il s’est replié rapidement, mais il est passé à côté de la rondelle dans l’enclave et Jimmy Vesey marquait moins d’une seconde plus tard.

SJS@NYR: Vesey persiste et donne l'avance aux Rangers

« C’est beaucoup d’enseignement et de compréhension, a souligné l’entraîneur Ryan Warsofsky. Nous leur montrons des séquences vidéo où c’est du 5-contre-5 en zone défensive, puis la prochaine chose que tu vois, c’est que ça se transforme en 3-contre-2, puis en 2-contre-1, en une fraction de seconde. Nous avons des plans différents pour chacun d’eux en termes de facettes à travailler, mais ça revient toujours au jeu sans la rondelle.

« On espère que dans 10 ans, ils pourront regarder en arrière et dire qu’ils ont appris cette année-là et les suivantes comment jouer sans la rondelle. L’idée est de ne pas avoir à leur enseigner cela dans cinq ans. »

Le processus d’apprentissage suivi par Celebrini et Smith est le même qui a été suivi par chaque jeune ayant fait son arrivée dans la LNH avant eux. Et ce sera le même pour les prochains.

Il y a 17 ans, Jonathan Toews et Patrick Kane ont vécu la même situation ensemble dans une équipe des Blackhawks de Chicago en reconstruction qui voulait bâtir autour d’eux. Il y a eu des hauts et des bas, mais ils ont toujours été ensemble.

Trois ans plus tard, ils devenaient des champions de la Coupe Stanley.

C’est le rêve que veulent vivre Celebrini et Smith à San Jose. Ils franchissent leurs premiers pas et apprennent lentement, mais sûrement, à relever les défis auxquels ils font face.

Les Sharks (6-10-4) ont mal amorcé la saison avec neuf défaites consécutives (0-7-2), mais avec la victoire de lundi, ils montrent une fiche de 6-3-2 à leurs 11 derniers matchs. Et les deux jeunes attaquants ne sont pas étrangers à ces succès.

« On voit le potentiel, a dit Wennberg. Ces gars-là peuvent compétitionner avec n’importe qui. »