Le Repêchage Upper Deck 2022 de la LNH se tiendra les 7 et 8 juillet au Centre Bell de Montréal. La première ronde aura lieu le 7 juillet (19 h HE; TVAS, SN, ESPN, ESPN+), tandis que les rondes 2 à 7 se tiendront le 8 juillet (11 h HE; TVAS, SN, ESPN+, NHLN). À l'approche de la séance, LNH.com met la table avec des portraits des meilleurs espoirs et d'autres articles. Aujourd'hui, entretien avec Jean-François Damphousse du Bureau central de dépistage afin de discuter des espoirs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Cinq questions avec… Jean-François Damphousse
Le dépisteur du Bureau central de dépistage entrevoit une belle récolte pour la LHJMQ malgré l'absence d'espoirs de premier plan
La cuvée des espoirs admissibles au repêchage 2022 mise sur une profondeur impressionnante, affirme Jean-François Damphousse, dépisteur pour le Bureau central de dépistage de la LNH.
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« C'est probablement l'année où il y a eu le plus de débat, surtout pour les 32 premiers choix », a indiqué Damphousse au cours du balado La tasse de café LNH. « Ça vient démontrer le calibre des joueurs disponibles en première ronde, et je dirais même au cours des deux premières rondes. Il y a beaucoup de joueurs de qualité dont on entend un peu moins parler. »
À sa troisième saison avec le Bureau central, Damphousse, qui couvre principalement la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), a vu jouer en personne presque tous les espoirs d'importance en Amérique du Nord.
En se basant sur ses observations, Damphousse considère que la cuvée 2022 devrait être très intéressante pour les joueurs québécois.
« On ne verra peut-être pas de joueurs de la LHJMQ être sélectionnés parmi les 15 ou 20 premiers, mais il y a une belle profondeur par la suite », a mentionné l'ancien choix de première ronde des Devils du New Jersey en 1997, avec qui il a disputé six matchs. « Il y a quatre joueurs qui ressortent du lot, mais je ne serais pas surpris de voir 15 à 20 joueurs québécois trouver preneurs au cours du repêchage, même s'il va falloir attendre les rondes plus tardives. »
Voici cinq questions avec… Jean-François Damphousse :
Avant de plonger dans la LHJMQ, les partisans des Canadiens de Montréal aimeraient probablement entendre ton avis sur les espoirs qui pourraient être sélectionnés au tout premier rang. Une lutte à trois semble se dessiner, alors que les noms de Shane Wright, Juraj Slafkovsky et Logan Cooley ont été mentionnés dans les différentes discussions. À quel point l'écart est-il grand entre ces trois espoirs?
« Ils sont quand même assez proches à mon avis. Wright est un joueur assez complet qui peut jouer dans les deux sens de la glace. Les gens sont durs avec Wright quand ils disent qu'il n'a pas connu une bonne saison. Il a quand même récolté 32 buts et 94 points à 17 ans dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL)! Il est un excellent joueur qui a dominé à tous les niveaux.
« Quand on compare Wright et Cooley, c'est presque comme comparer des pommes et des oranges, car ils n'ont pas le même style du tout. Cooley est un joueur dynamique, axé sur l'attaque. Si vous ajoutez Slafkovsky, un ailier imposant capable de jouer autant offensivement que défensivement et qui possède des atouts physiques uniques, le débat est lancé.
« Ça va devenir une question de préférence pour l'équipe qui repêche en premier. Ce sera toutefois impossible de se tromper, puisque les équipes qui vont parler aux trois premiers rangs vont obtenir un très bon joueur. »
Quatre joueurs de la LHJMQ pourraient se glisser en fin de première ronde ou en début de deuxième ronde selon votre classement final des patineurs nord-américains : l'attaquant Nathan Gaucher, des Remparts de Québec (16e), ainsi que trois défenseurs, Maveric Lamoureux, des Voltigeurs de Drummondville (20e), de même que Tristan Luneau (24e) et Noah Warren (33e), des Olympiques de Gatineau. Peux-tu nous parler d'eux et nous dire quel type de joueurs ils sont?
« Gaucher apporte selon moi quelque chose d'intéressant au niveau de la LNH. Il possède un gros gabarit, il est capable de marquer des buts, il est bon sur les mises en jeu et il peut apporter sa contribution en infériorité comme en avantage numérique. On parle donc d'un attaquant assez complet.
« Du côté des défenseurs, Lamoureux est un spécimen à 6 pieds 7 pouces et il patine très bien pour sa grandeur. Il n'a pas encore atteint sa maturité physique, alors il pourrait devenir un monstre dans la LNH quand il aura 22 ou 23 ans. Il peut jouer de manière physique, mais il peut aussi apporter de belles choses lorsqu'il a la rondelle sur son bâton.
« Luneau est un surdoué dans la manière dont il voit le jeu et qu'il pense sur la glace. Il est selon moi un espoir de haut niveau qui pourrait sortir un peu plus haut que son classement. On parle d'un jeune homme très brillant que bien des équipes pourraient adorer. […] Il voit les jeux, il fait de bonnes passes et il réalise de bons jeux sous pression. C'est un espoir très intrigant pour moi.
« Warren est arrivé un peu sur le tard en deuxième moitié de saison. Il a très bien fait et pourrait mêler les cartes en étant repêché un peu plus haut que prévu. »
Est-ce qu'il y a des joueurs qui pourraient venir brouiller les cartes, des joueurs qui sont plus loin sur votre classement et qui pourraient être repêchés plus tôt qu'on le croit?
« Il y a trois défenseurs qui me viennent en tête. Tout d'abord, Jérémy Langlois (60e), des Eagles du Cap-Breton. Il vient de disputer une troisième saison complète dans la LHJMQ avant d'être admissible au repêchage en raison de sa date de naissance. On parle d'un excellent patineur qui peut apporter quelque chose d'intéressant offensivement, autant sur le jeu de puissance qu'à 5-contre-5. Le fait qu'il évoluait avec une équipe en reconstruction a fait en sorte qu'on en a peut-être moins entendu parler. Il a toutefois très bien paru à la Séance d'évaluation des espoirs (Combine), et je pense qu'il va intéresser des équipes.
« Jake Furlong (68e), des Mooseheads d'Halifax, a démontré de belles choses, surtout en deuxième moitié de saison. Il a gagné en confiance avec la rondelle. Il peut apporter sa contribution sur les deux unités spéciales, il est un bon patineur et il est très solide défensivement.
« Finalement, Angus Booth (92e), des Cataractes de Shawinigan, a été malchanceux avec deux blessures à la cheville en deuxième moitié de saison. Ces blessures l'ont évidemment ralenti un peu, mais je pense qu'il demeure un espoir intéressant. »
Est-ce qu'il y a des joueurs dont la progression t'a étonné au cours de la saison?
« Encore une fois, il y a quelques défenseurs qui ressortent du lot. D'abord, Marc-André Gaudet (100e), avec le Titan d'Acadie-Bathurst, s'est développé sur le tard. Il est un défenseur de 6 pieds 3 pouces qui est très mobile et qui bouge bien la rondelle. Il était employé sur le jeu de puissance au sein d'une équipe qui misait sur beaucoup de profondeur.
« Frédéric Brunet (113e) est admissible au repêchage pour une deuxième année et il a connu une belle progression avec l'Océanic de Rimouski. Il est excellent en avantage numérique et il bouge bien la rondelle. Je ne l'avais pas sur mon radar, mais il s'est mis à dominer en deuxième moitié de saison d'une manière que je n'attendais pas.
« Du côté des attaquants, il y a le petit Samuel Savoie (90e) de Gatineau. On compare son style à celui de Brad Marchand. Il apporte de l'énergie et il est en quelque sorte une petite peste sur la glace. Il va apporter plus d'offensive au cours des prochaines années, et son identité, sa robustesse et son coup de patin vont faire de lui un joueur intéressant. »
Finalement, parlons de David Goyette, un joueur québécois qui n'évolue pas dans la LHJMQ, mais qui pourrait être le premier représentant de la province à être sélectionné. Ce joueur des Wolves de Sudbury, dans la OHL, est passé du 35e rang sur votre classement de mi-saison au 13e rang de votre classement final. Qu'est-ce qui a fait en sorte qu'il a grimpé autant?
« Il a apporté une touche offensive que nous n'attendions peut-être pas. En deuxième moitié de saison, on pouvait même le considérer comme un joueur dominant au sein d'une équipe très jeune. Il a marqué beaucoup de buts et amassé beaucoup de points, et sa confiance grandissait de match en match. Ce n'est pas facile de jouer au sein d'une équipe jeune et de sonner la charge sur le premier trio, et il a réussi à le faire.
« Goyette est un bon patineur doté d'un bon lancer et il comprend très bien le jeu. »