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GÖTEBORG, Suède – Même en étant sous le coup de vives émotions après l’éclatante victoire des siens en finale du Championnat mondial junior, l’attaquant américain Rutger McGroarty a été en mesure d’encapsuler en une petite phrase ce que Lane Hutson a accompli au sein de cette équipe championne.

« C’est une bête, il est l’homme de la situation, a-t-il amorcé avant de citer l’écrivain américain Mark Twain. Ce qui importe, ce n’est pas la grosseur de la bête, mais bien la grosseur de son cœur. Lane ne recule jamais. C’est comme ça qu’il est, et qu’il a toujours été. »

Le capitaine des États-Unis venait d’être questionné au sujet de l’implication du petit défenseur dans l’échauffourée qui a éclaté à la toute fin de l’éclatante victoire de 6-2 des siens contre la Suède. 

Du haut de ses 5 pieds 9 pouces et fort de ses 148 livres, l’arrière est venu à la rescousse de Jimmy Snuggerud, aux prises avec deux Suédois. Hutson a fini par envoyer quelques bonnes droites à Anton Johansson, un gaillard de 6 pieds 4 pouces et 196 livres.

« Je l’ai vu se chamailler quelques fois à l’entraînement et je sais qu’il est fort, a lancé Isaac Howard. J’ai trouvé qu’il s’en est bien tiré. Il a atteint la cible quelques fois, c’était plaisant à regarder. »

Avec la coupure bien fraîche qui ornait sa lèvre supérieure – le résultat d’un bâton élevé survenu plus tôt dans la rencontre – l’espoir des Canadiens de Montréal avait l’air d’un vrai guerrier quand il s’est présenté dans la zone mixte avec sa médaille d’or autour du cou.

« Les gens qui m’ont déjà vu jouer savent que ce n’est pas vraiment mon travail, a-t-il rigolé. J’imagine qu’ils étaient un peu frustrés par le fait que nous dominions le match. Ils ont joué dur jusqu’à la fin, et ce sont des choses qui arrivent. Jim avait besoin d’aide, donc je devais y aller. »

Si l’annonceur maison l’a rebaptisé « Hutson Lane », quand est venu le temps de nommer les joueurs composant l’équipe d’étoiles du tournoi, il y a de bonnes chances que Johansson se souvienne de son nom.

Pour cette petite escarmouche, peut-être, mais surtout parce qu’Hutson a joué un grand rôle dans cette conquête américaine. Avec le temps de jeu (27:20) que lui a confié son entraîneur David Carle, vendredi, les chances sont que la majorité des Suédois se soient frottés à lui, une fois ou deux. 

En zone offensive, son pain et son beurre, mais aussi dans son territoire, où il a effectué de brillants jeux défensifs dans des moments toujours tendus. Les Américains ne menaient que par un but après 40 minutes.

« Il contrôle tellement le rythme du match parce qu’il est tellement présent sur la glace, a illustré Carle. Sa prise de décisions, avec ou sans la rondelle, a un impact très important sur le jeu. Il a contrôlé le jeu de façon exceptionnelle ce soir, et sa présence a été très importante pour nous tout au long du tournoi. »

En demi-finale, dans un court gain de 3-2 contre la Finlande, il avait été utilisé pendant 25:12. Si on fait le calcul, c’est donc dire qu’il a passé plus de 52 minutes sur la glace de dimension olympique du Scandinavium, en 24 heures.

« C’est un joueur étoile, n’est-ce pas, a souligné Zeev Buium, son homologue à la ligne bleue. C’est un magicien. On a tous vu à quel point il est compétitif et tout ce qu’il fait sur la glace pour aider l’équipe à gagner. De jouer en sa compagnie, c’était incroyable. »

Lorsqu’on l’a informé de ses statistiques, Hutson n’a pas bronché. Pour lui, ce type d’utilisation n’est que le reflet de ce qu’il fait sur une base régulière avec l’Université de Boston, dans la NCAA. Une autre journée au bureau, simplement.

« C’est comme si son réservoir d’énergie ne s’épuisait pas, a conclu Howard. Il est tellement sournois sur la glace. On dirait qu’il ne se fatigue jamais. »

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