USA Sweden World junior finale badge Lepage

GÖTEBORG, Suède – Les Américains s’étaient promis de prendre leur revanche face à la Suède pour un affront subi il y a deux ans, et ils ont procédé à l’opération de façon chirurgicale, vendredi, en finale du Championnat mondial junior.

Soufflés par un Isaac Howard en grande forme sur un terrain bruyant et hostile, les États-Unis ont été en contrôle du début à la fin et ont décroché la médaille d’or pour la sixième fois de leur histoire, leur deuxième sacre en quatre ans, grâce à un gain de 6-2 au Scandinavium de Göteborg.

Battus par la Suède, il y a deux ans, en finale du Mondial des moins de 18 ans, les Américains s’en sont donné à cœur joie, envoyant des becs soufflés en direction des gradins et en narguant la foule après leurs derniers buts alors que les partisans désertaient l’amphithéâtre.

« Nous nous souvenions du sentiment d’échec, a affirmé Howard, auteur de deux buts. Nous nous sommes assurés de ne rien tenir pour acquis et nous avons donné tout ce que nous avions. C’est le meilleur moment de ma carrière de hockeyeur.

« Nous avons adoré jouer les vilains. Cet aréna était électrique et nous avons bien aimé les huées. On a pu se nourrir de cette énergie. »

Comme c’était à prévoir avec autant d’animosité, les esprits se sont échauffés dans les dernières secondes de la rencontre alors que quelques joueurs, dont Lane Hutson, en sont venus aux coups au centre de la glace, pendant que le gardien Trey Augustine levait les bras au ciel en dérision.

Ces deux équipes ne s’aiment pas, et ce duel n’améliorera pas la situation.

« C’est décevant de voir ça, mais on ne peut rien y faire, a observé l’entraîneur David Carle. C’est un sport émotif. Nous sommes ici pour vendre des billets et pour divertir les gens. Je n’y vois pas de problème. »

Divertis, les partisans ont été. Seulement pas comme ils l’auraient souhaité.

Gabriel Perreault avait dit vouloir réduire la foule en jaune au silence, et c’est exactement ce qu’il a fait en ouvrant la marque dans les dernières minutes de la première période, grâce à une brillante passe de son éternel complice, Will Smith.

Les favoris ont répliqué dès le retour du vestiaire en deuxième par l’entremise d’Otto Stenberg. Au lieu de pousser les Suédois, ç’a eu l’effet contraire.

Howard a marqué deux fois en un peu moins de cinq minutes de jeu pour procurer aux siens leur première avance « confortable ». S’il a démontré toute sa vitesse sur sa première réussite, son deuxième but a été un véritable cadeau du gardien Hugo Havelid, plutôt ordinaire devant 29 lancers.

Jonathan Lekkerimaki, encore lui, a de nouveau réduit l’écart grâce à un boulet en avantage numérique avec cinq secondes à écouler au deuxième tiers. Il s’agissait pour l’espoir des Canucks de Vancouver d’un septième but en autant de matchs à ce tournoi, ce qui lui a valu le titre de joueur par excellence.

« Nous avons tout laissé sur la glace, a dit le Suédois, au bord des larmes. Les gars ont été incroyables. Nous avons connu un très bon tournoi, mais nous n’avons pas pu l’emporter. Les amateurs ont été derrière nous tout au long de la compétition. »

Mais alors que le « mur jaune » du Scandinavium était gonflé à bloc et que la troupe de Magnus Havelid avait espoir de créer l’égalité en début de troisième, ce sont encore les Américains qui ont frappé.

Cette fois, le jeune défenseur Zeev Buium a déjoué Havelid d’un tir frappé de la pointe sur des passes de Smith et de Perreault avec seulement 1:19 d’écoulées. Ryan Leonard a porté la marque à 5-2 avant de voir Rutger McGroarty enfiler le but d’assurance dans un filet désert.

« Il n’y a jamais eu de panique au sein du groupe, a affirmé Buium. On savait que c’était notre match. »

Augustine n’a pas réellement eu à se surpasser face à 26 tirs, mais il s’est dressé quand les siens ont eu besoin de lui. Un peu ce que son vis-à-vis n’a pas réussi à faire.

Le cheval américain

S’il y avait encore des doutes quant à l’utilité d’Hutson, dans toutes les situations de jeu, au sein de cette brigade américaine, ils sont maintenant tous dissipés.

Après avoir joué pendant 25:12 en demi-finale contre la Finlande, jeudi, l’espoir des Canadiens de Montréal a passé 27:20 sur la glace dans cette finale. Aussi bien dire que Carle l’envoyait dans la mêlée aux deux présences dans un contexte très tendu.

Hutson a bien tiré son épingle du jeu en réalisant quelques bons jeux défensifs, tout en y allant de quelques belles percées en zone offensive. En jouant à la façon Lane Hutson, finalement.

D’abord nommé l’un des trois joueurs par excellence de son équipe, il a aussi mérité une place sur l’équipe d’étoiles des médias.

« Je ne savais pas ça, a conclu le défenseur, toujours très posé. Mais oui, c’est 'cool', j’imagine. Je suis seulement content que nous ayons accompli ce que nous voulions. »

USA_wins_2023_WJC