Crosby Centre Bell badge Chaumont

MONTRÉAL – Sidney Crosby a déjà sa place parmi les grands du hockey. Avec trois bagues de la Coupe Stanley et une carrière de 20 saisons, toutes avec les Penguins de Pittsburgh, Crosby est un immortel toujours actif. Mais il n’a pas fini d’écrire sa propre légende.

De passage au Centre Bell à la veille d’un match entre les Canadiens et les Penguins, Crosby se doutait qu’il aurait à parler de lui-même. Il ne changera pas à 37 ans. Le capitaine a toujours préféré discuter de son équipe avant sa propre personne.

Avec 1599 points au compteur, Crosby atteindra un autre plateau significatif lors de son prochain point. Un exploit qu’il pourrait réaliser face au CH, l’équipe préférée dans son enfance puisque son père Troy, un gardien, avait été repêché par Montréal en 1984 (12e tour, 240e choix).

« Oui, j’aimerais l’obtenir ici, mais je veux surtout gagner le match », a dit Crosby qui n’avait pas encore détaché ses patins lors de sa rencontre avec les journalistes dans le petit vestiaire de l’équipe adverse au Centre Bell. « Mais je n’y pense pas trop. J’ai eu de bonnes chances samedi soir à Toronto, mais la rondelle ne voulait pas rentrer. J’espère y parvenir lundi soir. »

Crosby se retrouve actuellement au 9e rang parmi les meilleurs pointeurs de l’histoire de la LNH. Avant lui, il y a neuf autres immortels.

Wayne Gretzky
2857 points
Jaromir Jagr
1921 points
Mark Messier
1887 points
Gordie Howe
1850 points
Ron Francis
1798 points
Marcel Dionne
1771 points
Steve Yzerman
1755 points
Mario Lemieux
1723 points
Joe Sakic
1641 points

Le prodige de Cole Harbour en Nouvelle-Écosse chérira sa place parmi les plus grands de son sport quand il rangera ses patins. Et ce n’est pas pour demain.

« C’est un honneur de me retrouver parmi ce groupe, a-t-il affirmé un peu timidement. Mais pour être honnête, je ne regarde pas trop cette liste. Je n’y pense pas beaucoup. J’aurai bien assez de temps pour y penser quand j’arrêterai de jouer. Je cherche juste à jouer de la bonne façon et je veux aider mon équipe à gagner. »

« Honnêtement, je dirais que tous les joueurs dans cette liste sont spéciaux pour moi. C’est génial de me retrouver dans ce groupe, mais je ne pense pas plus à un nom qu’à un autre. Quand j’étais plus jeune, je rêvais de jouer dans la LNH, je ne rêvais pas aux records. »

Dans cette liste, il y a l’ancien numéro 66 des Penguins. À ses débuts à Pittsburgh, « Sid the kid » vivait chez Lemieux. À sa saison recrue, Crosby a partagé le même vestiaire avec Lemieux qui était aussi propriétaire de l’équipe.

Le numéro 87 pourrait devancer Lemieux d’ici la fin de sa carrière.

« Je reste encore loin de Mario, a-t-il répliqué. Mais il a atteint ce chiffre en jouant probablement la moitié de mes matchs (915 pour Lemieux, 1275 pour Crosby). Comme je l’ai dit, je trouve ça génial de me retrouver avec d’aussi gros noms, mais celui de Mario est aussi très spécial pour moi. Il y a toutefois encore un long chemin à franchir avant de le rattraper. »

À l’intérieur du vestiaire des Penguins, on ne se cache pas pour dire qu’on souhaiterait voir Crosby changer de centaine lundi soir contre le Tricolore.

« Oui, j’aimerais le voir obtenir son 1600e point à Montréal, a mentionné le défenseur Kristopher Letang. Je sais qu’il s’agit d’un gros chiffre, mais il ne s’arrêtera pas là. Il atteindra encore d’autres plateaux. Montréal est sûrement une place spéciale dans le cœur de Sid. »

Il n’y a pas juste Crosby qui marque l’imaginaire. Evgeni Malkin a également réalisé un exploit samedi contre les Maple Leafs à Toronto. Dans un revers de 4-2, Malkin a amassé deux passes pour atteindre le plateau des 1300 points. Le Russe de 38 ans cogne aussi à la porte d’un autre chiffre important, celui des 500 buts. Il en compte 498.

« Les marques personnelles sont inévitables pour Crosby et Malin, a rappelé le défenseur Erik Karlsson. Tôt ou tard, ça va arriver. Plus vite ça arrive, plus ils auront de chances d’en atteindre d’autres. S’ils continuent à marquer et à obtenir des points, ce sera bon pour nous. On y pense probablement plus qu’eux. »

« C’est spécial, a renchéri Letang. Je suis juste chanceux. Je les ai vus grandir avec les Penguins. J’ai participé à ça. Mais c’était juste une question de temps. Je ne suis pas surpris. Je les vois travailler tous les jours et je connais leur routine sur la glace et à l’extérieur. Ils sont deux joueurs uniques. »

Crosby avait le sourire dans le visage en parlant de Malkin qui se retrouve aussi à la quête de marques personnelles.

« Il a atteint le plateau des 1300 points avec deux passes contre les Maple Leafs et le prochain plateau est aussi important (500 buts). J’aimerais bien le voir obtenir ça à Montréal. Ce serait assez cool. Il a un bon départ cette saison, il est un joueur dominant depuis longtemps. Il a des statistiques assez impressionnantes. »

Encore et toujours 8,7 millions

Sur le plan collectif, les Penguins ont un début de saison ordinaire avec une victoire en trois matchs. Sur le plan individuel, Malkin et Crosby n’ont pas ralenti avec respectivement quatre points (4 passes) et trois points (3 passes).

Kyle Dubas, le directeur général des Penguins, a réglé un dossier important le 16 septembre dernier en offrant une prolongation de contrat de deux autres saisons à Crosby. Il gagnera encore 8,7 millions en 2025-2026 et 2026-2027.

Crosby touchera donc en moyenne le même salaire pour 14 saisons d’affilée. Le numéro 87 représente beaucoup pour lui. Il le porte dans son dos, mais c’est aussi sa date d’anniversaire (7 août 1987).

Letang, un complice depuis toujours de Crosby et Malkin, n’a pas sursauté quand les Penguins ont finalisé l’entente avec leur capitaine.

« Je le savais déjà, a souligné le Québécois. Je n’ai pas eu besoin de lui demander, je me doutais que ça s’en venait. Je voulais juste savoir le nombre d’années. Tu vois comment il est dédié pour gagner, il a laissé de la place sur le plafond salarial pour permettre à l’équipe de garder ses bons joueurs. »