BROSSARD - L'image était fort prometteuse. Au premier jour du camp de perfectionnement des Canadiens, Ryan Poehling et Jesperi Kotkaniemi se sont présentés côte à côte sur le terrain synthétique du complexe d'entraînement de l'équipe pour s'adresser aux médias.
« Tu y vas en premier, j'ai compris le message », a lancé Poehling en riant en faisant signe à son jeune coéquipier de s'avancer vers la meute de journalistes.
Des jours heureux en vue à Montréal?
Jesperi Kotkaniemi et Ryan Poehling pourraient éventuellement régler l'éternel problème de la formation montréalaise au centre
Après avoir donné ses premiers coups de patin devant une centaine de partisans, le Finlandais sélectionné au troisième échelon lors du dernier repêchage de la LNH en était à son premier contact avec les nombreux médias montréalais.
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« C'est bien d'être ici, a-t-il lancé d'emblée. Le complexe est superbe. J'étais venu ici une fois auparavant pour un camp de l'équipe nationale finlandaise, c'est une belle ville. J'aime ça. J'ai aussi entendu que les partisans étaient fous, donc j'ai hâte de les rencontrer. »
Nul doute qu'ils ont aussi hâte de faire sa connaissance.
Depuis que le Tricolore a mis la main sur lui, plusieurs le voient déjà comme l'éventuel centre de premier trio que l'organisation attend impatiemment depuis des lunes. Avec Kotkaniemi et Poehling, sélectionné au 25e échelon l'an dernier, l'avenir de l'équipe est beaucoup plus reluisant à cette position qu'il ne l'était il y a deux ans.
Il est encore tôt pour assurer que les deux jeunes hommes se développeront à leur plein potentiel d'ici leur arrivée dans la LNH, mais si c'est le cas, ils pourraient s'avérer la solution à l'éternel problème de la formation montréalaise.
« C'est une possibilité et je pense que c'est une belle possibilité, a déclaré Poehling. Je l'aime comme personne et comme joueur aussi. Ce seraient des jours heureux à Montréal si ça se produisait. »
Même s'ils ne se côtoient que depuis quelques jours, les deux espoirs ont eu plusieurs occasions de fraterniser. Et comme le hasard - ou pas - fait toujours bien les choses, ils ont été placés l'un à côté de l'autre dans le vestiaire.
L'Américain a aussi eu l'occasion de voir Kotkaniemi à l'oeuvre durant une quarantaine de minutes en matinée et il a été impressionné par le potentiel du Finlandais.
« On sait qu'il est un joueur spécial juste par sa manière de jouer et de la manière dont il se comporte à l'extérieur de la patinoire, a vanté Poehling. Ça en dit long sur son caractère et sur la raison pour laquelle il a été repêché si haut. [...] Ses mouvements avec la rondelle et ses foulées sont tellement naturels. »
Reste maintenant à voir si Kotkaniemi amorcera son apprentissage au centre chez les professionnels dès l'an prochain alors qu'il devrait retourner jouer dans la Liiga - à moins d'une surprise. Il a surtout évolué à l'aile au cours de la dernière saison, mais il est clair que le CH espère le voir faire la transition le plus rapidement possible.
Mais disons que ce n'est pas une source d'inquiétude puisque le Tricolore a de bonnes antennes là-bas; le père de Kotkaniemi, Michael, est l'entraîneur de l'Ässät de Pori - l'équipe de son fils.
« Je devrais peut-être l'inviter à dîner, a rigolé le directeur du développement des joueurs, Rob Ramage. Nous prendrons la meilleure décision pour le bien du jeune. [...] Nous l'avons repêché comme joueur de centre, mais nous traverserons le pont une fois à la rivière. »
De garçon à jeune homme
S'il paraissait plutôt frêle à sa première présence au camp de perfectionnement de l'équipe, l'été dernier, Poehling affiche désormais la stature d'un joueur de la LNH. Le gaucher de 6 pieds 2 pouces a gagné environ 20 livres au cours de la dernière saison pour stabiliser son poids autour de la barre des 200 livres.
« Je dirais que j'ai amélioré ma force dans les batailles, a-t-il dit. Je pesais 180 livres à ma première saison et l'an dernier, je pesais entre 205 et 210 livres. Au final, le travail que j'ai fait à l'extérieur de la patinoire m'a aidé à me positionner d'une meilleure façon devant le filet. »
Il a aussi été plus productif, récoltant 14 buts et 17 mentions d'aide en 36 matchs à St. Cloud, mais il n'est pas prêt pour autant à faire le saut dans la LNH. Il est clair dans son esprit qu'il retournera à l'Université l'an prochain. Mais la progression qu'il connaît plaît fortement aux Canadiens.
« C'était un enfant quand il est venu au camp l'an dernier, a dit Ramage. C'est maintenant un jeune homme. Il a grossi physiquement et il a pris de la maturité. Quand on voit ce genre de progression, c'est le fun à voir pour notre équipe de développement. »