LAMOUREUX BADGE KEPAGE

BOSTON – Son statut de défenseur recrue ne lui offrant aucune garantie pour la suite des choses, Maveric Lamoureux n’a d’autres choix que d’aborder les choses au jour le jour depuis qu’il a été rappelé par le Club de hockey de l’Utah.

Mais quand on l’a croisé dans le vestiaire des visiteurs au TD Garden, jeudi dernier, le grand arrière québécois s’est permis de se projeter dans un avenir, disons, à court terme. À la simple évocation du premier match de sa carrière au Centre Bell, ce mardi, son habituel sourire s’est élargi encore davantage.

« Ça fait un bon bout que j’ai encerclé la date sur le calendrier, a-t-il lancé en cachant mal son excitation. Ça s’en vient. Ce sera un rêve. N’importe quel joueur québécois rêve de jouer au Centre Bell pour les Canadiens. Je serai dans un autre chandail, mais ça va être aussi spécial. »

Lamoureux a porté le Bleu-Blanc-Rouge, il y a 10 ans, quand il évoluait avec le Ice Storm de Montréal au réputé tournoi Brick à Edmonton.

Nous n’étions manifestement pas les premiers à lui rappeler l’existence de ce match.

Le natif de la couronne nord de Montréal estimait son nombre de supporteurs à une soixantaine, à moins d’une semaine du jour J. Même après avoir passé un peu plus d’un mois dans la grande ligue, Lamoureux ne pourra pas se permettre de jouer au père Noël à l’avance.

« Je vais m’arranger pour avoir des billets pour la famille proche, mais je ne peux pas payer pour tout le monde… sinon je vais me ruiner », s’est-il exclamé en riant.

Sur la glace où il vu évoluer son idole P.K. Subban à plusieurs reprises en grandissant, Lamoureux devrait disputer déjà un 15e match avec le Club. Dire qu’il y a moins d’un an, lors du passage des défunts Coyotes de l’Arizona à Montréal en février, l’organisation l’avait invité à assister à la rencontre dans les gradins.

Cette fois, il sautera sur la patinoire des héros de son enfance.

LAMOUREUX ET MERE

Depuis qu’il a joué son premier match, Lamoureux n’a pas sauté son tour une seule fois. Le colosse de 20 ans, utilisé en moyenne 16:13, a récolté un but et deux aides et maintient un différentiel de +3. Il a aussi passé 40 minutes au cachot, un résultat de son jeu peut-être parfois trop hargneux.

« Il fait bien ça, a vanté Tourigny. Il affiche une belle constance. Ses moins bons matchs ont été des matchs B, et non des matchs C. C’est un bon patineur. Il a de bonnes habiletés avec la rondelle. Le reste, c’est de l’expérience qu’il doit acquérir. Il n’a pas joué beaucoup de hockey dans les dernières années.

« Il doit continuer de s’améliorer dans sa lecture du jeu, dans des situations de réaction sous pression. Mais il est très à l’écoute et il veut travailler. Sa progression va bien. »

Lamoureux l’a lui-même souligné. Au rythme où vont les choses, il risque vite de surpasser le total de matchs qu’il a joués l’an dernier avec les Voltigeurs de Drummondville. Ennuyé par une blessure à l’épaule qui a nécessité une opération, il avait été limité à 39 rencontres.

« J’aime ça jouer des matchs, répond-il quand on lui parle de la charge de travail. Dans le junior, je trouvais ça long de jouer juste la fin de semaine. Maintenant, je ne fais que penser au hockey. Je suis prêt pour ça. Il était temps que je joue une vraie saison sans blessure pour m’empêcher de jouer. »

Au jour le jour

Le défi pour lui sera de maintenir la cadence, autant au niveau physique que mental. Lamoureux a été appelé en renfort après les blessures sérieuses à Sean Durzi et à John Marino, mais il est bien au courant qu’il doit se battre tous les jours pour garder son poste.

« Je dois être constant tous les jours. Je le savais, mais tu ne réalises pas à quel point c’est important avant de le vivre pour vrai, a-t-il expliqué. Si tu n’es pas sur la coche un soir, l’autre équipe va te faire payer. Il faut aussi prendre soin de notre corps, faire les bonnes choses pour pouvoir jouer aux deux jours. »

Le Québécois est encore installé à l’hôtel à Salt Lake City, et il pourrait devoir se trouver un appartement au retour de ce voyage de quatre matchs qui se conclut à Montréal.

Encore là, tout dépendra de son rendement.

« Je dis toujours la même chose quand on me pose une question sur le futur à court terme des jeunes joueurs, a conclu Tourigny. Dites-moi comment il va jouer dans 10 jours, dans 10 matchs, et je vais vous dire à quoi ressembleront son rôle et son temps de jeu. C’est ça, la situation avec Mav. »