Zachary Lauzon rêve encore aux Penguins
Sur la touche depuis plus d'un an, le défenseur québécois n'a pas reçu d'offre de contrat à Pittsburgh, mais il n'abandonne pas
Le défenseur de 20 ans a beau être devenu joueur autonome après que l'organisation qui l'a repêché en juin 2017 eut décidé de ne pas lui offrir de contrat de recrue, il garde tout de même le moral. Dans les faits, il est motivé plus que jamais.
« Si je regarde où j'en étais il y a un an jour pour jour, c'est le jour et la nuit, a déclaré le 51e choix du repêchage de 2017. J'étais persuadé que ma carrière était finie et je ne voulais plus rien savoir du hockey. C'est un tournant à 180 degrés, je suis fier du processus et je suis content d'être où j'en suis. »
Comme quoi tout est une question de perspective. C'est que Lauzon a subi une commotion cérébrale en avril 2017, qui a causé un problème cervical l'empêchant de vivre une vie normale. Il a consulté plusieurs spécialistes avant d'obtenir un diagnostic précis et d'ainsi recevoir les traitements appropriés.
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Depuis sa rencontre avec le docteur Ted Carrick, le même médecin qui a travaillé avec Sidney Crosby, le défenseur québécois s'est complètement rétabli à ce niveau. Il approchait même d'un retour au jeu avec les Huskies de Rouyn-Noranda en décembre dernier quand il a subi une blessure au pied à l'entraînement.
Tout cela fait en sorte que le dernier match qu'il a disputé remonte au 28 mars 2018 et qu'il a ajouté à peine 30 matchs à son compteur depuis que les Penguins l'ont sélectionné. Ça explique en grande partie pourquoi les Penguins ont décidé de ne pas lui offrir de contrat de recrue avant la date limite, samedi.
Lauzon peut techniquement s'entendre avec n'importe quelle formation, mais la porte est loin d'être refermée à Pittsburgh. Et elle ne l'est pas plus dans son camp. Suffit qu'il connaisse un bon été d'entraînement et qu'il retrouve le feeling pour que l'engrenage se mette en marche.
« Le plan avec eux, c'est de participer au camp de perfectionnement et au camp des recrues pour voir où j'en suis rendu, a expliqué le Val-d'Orien. Je laisse toutes les portes ouvertes, mais je les favorise par respect pour l'organisation. Il y a probablement beaucoup d'équipes qui auraient abandonné sur mon cas.
« Ils ont pris soin de moi du mieux qu'ils pouvaient. Je n'ai jamais ressenti de pression malgré tout ce qui se passait. C'est une business, mais je ne me suis jamais senti pressé. Je suis extrêmement reconnaissant; ils m'ont soutenu financièrement dans mes traitements.
« Si j'ai une chance de signer avec les Penguins, ce serait un rêve pour moi. Quand je regarde le progrès que j'ai fait depuis deux ans, ce serait vraiment une belle histoire. »
Ça ne fait absolument aucun doute.
Lauzon a traversé des tempêtes que bien peu de jeunes de son âge ont eu à affronter. Du jour au lendemain, il ne pouvait plus pratiquer le sport pour lequel il vivait et qui définissait sa vie, en quelque sorte. Il a aussi vu sa qualité de vie se dégrader en raison des symptômes reliés au problème cervical qu'on a tardé à identifier.
« Ça m'a fait mal au début parce que quand tu joues au hockey toute ta vie, tu te valorises avec ça et ça devient ton identité, a-t-il confié. Du jour au lendemain, je l'ai perdu. Mais j'ai appris à me découvrir et j'ai développé plein de champs d'intérêt. J'apprécie plus la vie de joueur de hockey.
« J'ai pris un pas de recul et ça m'a fait réaliser que j'étais chanceux d'avoir l'opportunité que j'avais. »
C'est probablement ce qui lui permet de ne pas trop s'apitoyer sur son sort, quelques jours après avoir dû encaisser cet autre dur coup.
Lauzon est devenu joueur autonome au moment même où son
frère Jérémy fait partie des « black aces » des Bruins
en Finale de la Coupe Stanley et quelques jours après que les Huskies - son équipe - eurent remporté la Coupe du Président et la Coupe Memorial.
« Je suis vraiment heureux pour mon frère qui vit cette expérience incroyable et je ne pourrais être plus content pour les Huskies, a-t-il fait valoir. Mais je mentirais si je disais que ça ne me donne pas un petit coup de couteau dans le cœur parce que j'aurais aimé vivre ça avec eux.
« Je sais c'est quoi gagner. J'ai gagné la Coupe du Président à 17 ans et je suis sûr qu'il n'y a pas beaucoup de sentiments mieux que celui-là dans la vie. J'essaie de le prendre comme une motivation. Je veux revivre ça un jour et j'ai encore la chance de le faire. »
La route jusqu'à sa prochaine conquête risque d'être longue, mais on peut manifestement compter sur lui pour ne pas baisser les bras.