MONTEMBEAULT ANALYSE BADGE CHAUMONT

MONTRÉAL – Patrick Roy avait plusieurs superstitions à son époque comme gardien dans la LNH. L’une d’elles était de parler à ses poteaux, qu’il considérait comme ses meilleurs amis. Dans un clin d’œil pratiquement scripté, un poteau a sauvé le match du Canadien, mais pas celui des Islanders. 

Bo Horvat a touché la barre métallique de plein fouet alors qu’il ne restait qu’une poignée de secondes à écouler au match. Pour Samuel Montembeault, c’était un moment de libération et de pur bonheur après une victoire de 4 à 3.

« Je pense que les 20 dernières secondes ont duré cinq minutes », a dit le gardien dans le vestiaire du Tricolore.

Montembeault n’a pas juste joué de chance, il a offert une très bonne prestation avec 43 arrêts, faisant oublier sa mauvaise sortie contre les Bruins à Boston. Sur le plan des émotions, le numéro 35 a battu une ancienne légende des Canadiens en Patrick Roy.

« Je n’y pensais pas trop pendant le match. Mais avant la rencontre, je regardais sa photo dans le vestiaire, a-t-il mentionné. Je vois aussi son numéro au plafond tous les jours. J’avais une motivation supplémentaire. Mais ce n’est pas un entraîneur qui gagne des matchs. Ça revenait à nous, les joueurs, de mieux jouer que ceux des Islanders. J’ai battu les Islanders plus que Patrick. »

Auteur de deux buts, dont celui de la victoire en fin de troisième période, Sean Monahan a glissé de bons mots au sujet de l’homme masqué du Tricolore.

« Sam a réalisé de gros arrêts, il a travaillé sans relâche. Il nous a gardé dans le match. Nous l’aimons beaucoup. Sam est un joueur spécial pour cette équipe. »

Une fin chaotique

À son premier match derrière un banc d’une équipe de la LNH au Centre Bell depuis le 14 novembre 2015, Roy n’a pas réalisé son souhait de ressortir de Montréal avec une victoire pour sa nouvelle équipe.

Mais les Islanders ont fait monter le rythme cardiaque de Martin St-Louis en fin de match. Mathew Barzal et Kyle Palmieri ont marqué durant la très mauvaise punition de cinq minutes à Brendan Gallagher pour un coup de coude à la tête du défenseur Adam Pelech.

« Je trouvais qu’on jouait avec le feu et on s’est pratiquement fait brûler », a imagé l’entraîneur des Canadiens.

De retour à une égalité de 3-3 après le but de Palmieri, Monahan a gâché le retour de Roy en décochant un puissant tir pour déjouer Semyon Varlamov.

NYI@MTL: Monahan marque de l'enclave pour faire 4-3

« Nous avions besoin de cette victoire après trois revers d’affilée, a rappelé le capitaine Nick Suzuki. Sean a connu une grosse soirée avec ses deux buts. Il s’est levé au bon moment. Mais Monty (Montembeault) a aussi réalisé une tonne de gros arrêts. »

Sans la punition bête de Gallagher, les Islanders n’auraient toutefois pas eu l’occasion de revenir dans cette rencontre. Le petit numéro 11, qui n’a jamais été suspendu, aura une audience téléphonique avec le Département de la sécurité des joueurs vendredi.

Un autre arrêt clé

Monahan (2 buts, 1 passe), Cole Caufield (1 but, 1 passe) et Suzuki (1 but, 1 passe) ont noirci la feuille de pointage pour cette visite des Islanders. David Savard n’a pas terminé le match avec un point, mais il a réalisé un jeu encore plus important.

En deuxième période, l’homme à la grosse barbe a bloqué un tir de Horvat pour sauver un but lors d’une punition à Arber Xhekaj.

« C’était un geste désespéré, mais je savais que Sam n’était plus dans une bonne position, a expliqué Savard. J’ai été chanceux, j’ai touché à la rondelle avec mon bâton. Mais on s’en fiche si c’était de la chance. Nous avons gagné le match. »

Le chiffre du match : 30:17

C’est le nombre de minutes qu’a passées Noah Dobson sur la patinoire, son troisième plus haut total de la saison. Il maintient la deuxième plus haute moyenne de temps de jeu (25:56) dans la Ligue, non loin derrière Drew Doughty (26:08).

En prolongation

Dobson, sans faire de bruit

En récoltant trois autres aides dans ce match, Dobson a amassé une huitième passe à ses quatre derniers affrontements. Avec ses 51 points en 48 rencontres, l’arrière de 24 ans est le troisième plus productif de la Ligue derrière Quinn Hughes (59) et Cale Makar (57). « Il a vraiment une belle progression, a vanté Roy. C’est facile de voir qu’il est vraiment spécial offensivement. Si on peut continuer à améliorer son jeu défensif, il va être tout un joueur dans la LNH. Il n’y a aucun doute dans mon esprit.

Un message à Xhekaj

« Je n’adore pas ça », a murmuré St-Louis quand un collègue lui a parlé des deux punitions d’Arber Xhekaj. À son deuxième match depuis son rappel du Rocket, Xhekaj a joué 11 min 42 s, principalement en compagnie de Johnathan Kovacevic. Mais on a surtout retenu son indiscipline. Face aux Sénateurs mardi soir, Xhekaj avait aussi visité le banc des punitions à une reprise.

Un geste déplorable

Les Islanders ont fait payer Gallagher et le Tricolore en marquant deux fois sur l’avantage numérique de cinq minutes qui a découlé de sa punition majeure pour son coup à la tête de Pelech, mais ils sont plusieurs à espérer d’autres sanctions. « C’est quelque chose qu’on essaie de retirer de la Ligue, a dit Jean-Gabriel Pageau. Ce n’est jamais le fun de voir un coéquipier ou un adversaire comme ça sur la patinoire. J’ai hâte d’aller voir s’il est correct. » Les Islanders n’ont pas fourni de mise à jour sur l’état de santé du défenseur.

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste LNH.com