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Rien ne prédestinait Dylan Cozens à vivre ce qu'il vivra dans les prochains mois, voire dans les prochaines années. Mais alors rien.
Voyez-vous, c'est que le Yukon n'est pas vraiment considéré comme une pépinière de joueurs de hockey. Né à Whitehorse, l'attaquant des Hurricanes de Lethbridge, dans la Ligue de hockey de l'Ouest, pourrait devenir seulement le troisième joueur natif de ce territoire du nord canadien à atteindre la LNH.
L'attaquant Peter Sturgeon a joué six matchs avec les Rockies du Colorado après avoir été repêché au deuxième tour par les Bruins de Boston en 1974 tandis que le défenseur Bryon Baltimore a disputé deux rencontres avec les Oilers d'Edmonton en 1979-80.

À moins d'un revirement de situation inattendu, on peut affirmer sans peur de se tromper que Cozens connaîtra une plus longue carrière que ses concitoyens. On parle beaucoup des Jack Hughes et des Kaapo Kakko, mais l'explosif joueur de centre fait aussi partie de l'élite de la prochaine cuvée.
« Il possède déjà la vitesse et la rapidité d'un joueur de la LNH, a fait valoir Dan Marr, le directeur du Bureau central de dépistage de la LNH. Son efficacité à lire le jeu et à exécuter les jeux à haute vitesse fait de lui une menace offensive chaque fois qu'il pose le pied sur la patinoire. »
Pour en arriver là, le jeune Cozens a dû quitter le nid familial à l'âge de 14 ans en direction de la Colombie-Britannique pour poursuivre son développement dans un environnement un peu plus compétitif que ce à quoi il était habitué à Whitehorse.
« La compétition n'était pas très forte, a-t-il concédé en entrevue avec LNH.com. Durant la saison, notre équipe jouait contre l'équipe qui était un an plus vieille une fois de temps en temps. Parfois, nous allions à l'extérieur pour des tournois.
« Mais je savais que j'allais éventuellement devoir quitter Whitehorse pour me faire remarquer. Je dois avouer que j'ai trouvé ça assez difficile de partir de la maison à un si jeune âge. »
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Une décision sans doute difficile à prendre à l'époque, mais qui rapporte aujourd'hui. Sélectionné au neuvième rang lors du repêchage bantam de la WHL quelques mois après son arrivée en Colombie-Britannique, l'imposant patineur (6 pieds 3 pouces, 181 livres) a rapidement fait sa place chez les Hurricanes.
« Du moment que j'ai mis les pieds à Lethbridge, on m'a donné toutes les chances de connaître du succès, a dit Cozens. Je joue dans toutes les situations. On me voit comme une pièce importante de l'équipe et j'en suis très reconnaissant. »
Il a d'abord récolté huit points, dont trois buts, en 12 rencontres éliminatoires alors qu'il en était à ses premiers pas dans la WHL à 16 ans avant d'engendrer 22 buts et 31 aides en 57 rencontres à sa première saison, l'an dernier.
« Je crois que cette maturité lui vient de sa famille, a vanté son entraîneur Brent Kisio. Il a reçu une bonne éducation. Parfois, le fait de quitter la maison à un jeune âge aide à devenir mature plus rapidement. Il avait à peine 16 ans quand il est arrivé et il a tout de suite fait une différence.
« Ça se voit aussi sur la patinoire : il est plus fort et plus rapide encore cette année. Il n'a que 17 ans, mais on pourrait croire qu'il est plus vieux. C'est un gars à qui on peut se fier à chacun des matchs. »
En confiance
Après avoir aidé le Canada à remporter l'or à la Coupe Hlinka-Gretzky en août dernier, Cozens est revenu à Lethbridge en pleine confiance. Il totalise déjà six buts et sept aides en sept matchs alors que Kisio commence à l'utiliser de plus en plus au centre, sa position de prédilection.
« Il a toujours été un joueur offensif, mais il a beaucoup travaillé sur son jeu défensif, a fait valoir l'entraîneur. Nous savons qu'il va faire des jeux, qu'il va marquer des buts, mais tu as plus de chances d'atteindre la LNH si tu es un joueur complet et c'est ce qu'il fait. »
Avec un tel départ canon, force est d'admettre que son année d'admissibilité au repêchage - une année généralement plus stressante - ne semble pas trop le déranger pour le moment.
Mais peut-on déjà s'attendre à une explosion offensive de sa part?
« Je ne veux pas mettre de chiffres sur ce qu'il peut accomplir, a dit Kisio. Je sais qu'il peut être l'un des meilleurs joueurs de notre ligue. Et je ne vois aucune raison de croire qu'il ne sera pas, à un certain point, l'un des meilleurs joueurs dans la LNH. »
Il pourra à ce moment ravir le titre de « fierté de Whitehorse » à Sturgeon et à Baltimore.