Ce n'était un secret pour personne: le directeur général des Sharks de San Jose Doug Wilson voulait mettre la main sur un joueur capable de faire la différence comme le défenseur Erik Karlsson. San Jose était une bonne équipe qui essayait de se hisser au rang de formation de premier plan, qui aspirait à se faire une place parmi l'élite et remporter sa première Coupe Stanley, qui avait des atouts à monnayer et de l'espace sous le plafond salarial.
Wilson - qui s'est forgé une belle réputation en allant chercher au fil des saisons l'attaquant Joe Thornton, le défenseur Brent Burns, le gardien Martin Jones et l'attaquant Evander Kane - a tenté sa chance lorsque le joueur de centre John Tavares est devenu joueur autonome.
En Karlsson, les Sharks obtiennent un joueur qui peut faire la différence
L'équipe est en mesure de mettre la main sur le défenseur vedette après avoir été incapable d'obtenir Tavares
© Icon Sportswire/Getty Images
Quand Tavares a plutôt conclu une entente avec les Maple Leafs de Toronto, le 1er juillet, Wilson a continué de cibler un autre joueur qu'il avait eu dans sa mire à l'approche de la date limite des transactions de la LNH du 26 février dernier.
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« Nous avons aligné nos flûtes, en espérant que ce genre d'opportunité finirait par se manifester, a indiqué Wilson. Et ç'a été le cas. »
Wilson a obtenu jeudi les services de Karlsson et de l'espoir en attaque Francis Perron Sénateurs d'Ottawa en retour des attaquants Chris Tierney et Rudolfs Balcers, du défenseur Dylan DeMelo, de l'espoir en attaque Joshua Norris, d'un choix conditionnel de deuxième tour lors du repêchage 2019 de la LNH et d'un choix conditionnel de premier tour en 2020.
Karlsson, qui a 28 ans, en est à la dernière année de son entente actuelle. Si San Jose parvient à lui faire signer une prolongation de contrat, Ottawa recevra un choix conditionnel de deuxième tour en vue de la séance de 2021.
En Karlsson et Burns, les Sharks alignent désormais les deux meilleurs défenseurs offensifs du hockey. Karlsson a décroché le trophée Norris en tant que meilleur défenseur dans la LNH en 2012 et 2015. Burns a remporté cet honneur en 2017. Depuis la saison 2011-12, quand Karlsson s'est vu décerner le Norris pour la première fois et que Burns s'est retrouvé chez les Sharks, Karlsson a été le meilleur marqueur chez les défenseurs de la LNH en vertu d'une production de 447 points. Burns est deuxième avec 383 points. Personne d'autre n'a plus de 337 points.
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« [Karlsson et Burns] ensemble sur le jeu de puissance, ça va être pas mal dynamique », a noté Wilson.
Ça, oui. Les Sharks n'auront plus à se contenter du 16e rang de la LNH avec un taux d'efficacité de 20,6 pour cent, comme ç'a été le cas l'hiver dernier.
« J'aurai simplement besoin de donner la rondelle [à Burns] et le reste risque de se faire tout seul », a affirmé Karlsson.
Avec Karlsson, Burns et Marc-Édouard Vlasic, qui est peut-être le meilleur arrière défensif dans la Ligue, les Sharks ont un trio d'enfer à la ligne bleue. Ajoutez à cela Justin Braun et les Sharks peuvent se targuer d'avoir un des deux meilleurs quatuors de défenseurs dans la LNH, sinon le meilleur. Les seuls qui peuvent rivaliser à ce chapitre sont les Predators de Nashville avec Roman Josi, P.K. Subban, Ryan Ellis et Mattias Ekholm.
« Je sais que je vais me retrouver dans un groupe qui va être extrêmement affamé et désireux de connaître du succès à tous les matchs, et j'ai bien hâte de vivre ça, a dit Karlsson. Ça va bien avec ma personnalité et avec ce que je vise moi aussi. Donc, à cet égard, je pense qu'ils ont une vraie bonne équipe, et je suis extrêmement heureux d'en faire partie. »
Karlsson connaît quand même des moments difficiles présentement. Bien que les Sénateurs aient connu toute une dégringolade, glissant jusqu'au 30e rang du classement la saison dernière après s'être rendus en deuxième prolongation du septième match de la Finale de l'Association de l'Est au printemps 2017, et bien qu'il y ait eu des tonnes de rumeurs d'échange et que l'équipe ait annoncé publiquement qu'elle entreprenait une phase de reconstruction, il était sous le choc et attristé de devoir quitter Ottawa.
Après tout, il avait passé toute sa carrière, longue de neuf ans jusqu'ici, avec les Sénateurs. Il était leur capitaine. Au bord des larmes, jeudi, il a déclaré qu'Ottawa allait être son « chez soi pour toujours ». Il ne voulait pas commenter la possibilité qu'il accepte une prolongation de contrat avec les Sharks, et encore moins promettre que ça allait se faire.
« Pour le moment, c'est une discussion qui va se faire en privé, je ne vais pas m'étendre là-dessus », a dit Karlsson.
Karlsson devra probablement vivre une période de transition, tant sur le plan personnel que professionnel, une fois qu'il aura réglé les détails concernant son visa de travail et qu'il pourra aller rejoindre les Sharks. Mais Wilson a été clair: les Sharks misent sur ses services à court et à long terme. Et on peut penser qu'une fois que le vétéran défenseur sera sur place à San Jose et qu'il jouera aux côtés de ces athlètes-là - de Burns à Vlasic et de Braun à Jones, sans oublier Thornton et Kane, Joe Pavelski, Logan Couture et Tomas Hertl à l'avant -, il y a de bonnes chances qu'il adore ça et décide de rester.
Il y trouvera aussi un contexte où les chances de gagner seront très bonnes, et c'est difficile de demander mieux dans cette folle LNH.
Les Golden Knights de Vegas, qui ont éliminé les Sharks au deuxième tour dans l'Association de l'Ouest puis les Jets de Winnipeg en finale d'association, le printemps dernier, se sont entendus avec le joueur autonome Paul Stastny, le 1er juillet, et ils ont conclu une transaction qui leur a permis de faire l'acquisition de Max Pacioretty, dimanche. Les Predators et les Jets demeurent par ailleurs des aspirants logiques dans l'Ouest.
Dans l'Est, les Maple Leafs ont greffé Tavares à leur noyau de jeunes joueurs en pleine ascension. Les Bruins de Boston, les Penguins de Pittsburgh, le Lightning de Tampa Bay et les champions de la Coupe Stanley, les Capitals de Washington, seront encore une fois parmi les équipes à battre.
Plusieurs autres formations seront dans le coup aussi.
« La Ligue au grand complet est compétitive, a souligné Wilson. Regardez le calendrier, rarement a-t-on droit à un match facile. Quand des équipes trouvent le moyen de s'améliorer, ça force les autres à s'améliorer aussi. »
Il faut maintenant ajouter les Sharks à cette liste. Qui seront les suivants?