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ST. PAUL, Minnesota - À chaque fois que la LNH organise un match en plein air, des joueurs racontent avec chaleur des anecdotes de leur enfance en lien avec les froides journées qu'ils ont passées sur des patinoires extérieures. Sauf qu'il y a un cachet tout particulier cette année, surtout pour Nick Bjugstad et Alex Goligoski.

Bjugstad et Goligoski ont passé leur enfance à jouer en plein air au Minnesota, ils ont joué pour leurs écoles secondaires et l'Université du Minnesota, et ils s'aligneront avec le Wild du Minnesota face aux Blues de St. Louis à l'occasion de la Classique hivernale Discover 2022 de la LNH qui aura lieu samedi (19h HE; TVAS, SN1, TNT, NHL LIVE).
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« C'est là que tout a commencé pour nous au hockey, a déclaré Bjugstad, un attaquant. C'est un match que nous allons disputer parce que jouer dans la LNH est notre gagne-pain, mais ça touche aussi l'enfant en nous. Je pense que ça va être vraiment cool. »
Bjugstad et Goligoski représentent le Minnesota, État où le hockey est roi et où le hockey en plein air n'est pas juste une idée romantique, c'est une activité qui fait partie intégrante de la vie au quotidien et ce, bien plus que partout ailleurs aux États-Unis. Le Minnesota a produit 283 joueurs qui ont évolué dans la LNH, plus que tout autre État américain. Le Massachusetts vient au deuxième rang avec 208.
La Classique hivernale rendra hommage à « l'État du hockey » en transformant Target Field à Minneapolis, le domicile des Twins du Minnesota du Baseball majeur, afin qu'il ressemble à un endroit où on joue au hockey sur un lac gelé. Les membres d'équipes et de clubs provenant d'un peu partout au Minnesota patineront sur une surface secondaire et on soulignera leur présence.
« Il y a tellement de communautés qui se rassemblent grâce au hockey, a noté Goligoski, un défenseur. C'est une activité tellement importante au sein des communautés d'ici. Quand tu te promènes en voiture, tu vois des patinoires partout. Tu ne peux pas ne pas les voir. Il y a des jeunes qui y patinent tout le temps.
« C'est donc naturel que nous finissions par produire autant de très bons joueurs de hockey. Les gens sont fiers de leur hockey et des jeunes qui y réussissent. »
Bjugstad a grandi à Blaine, une banlieue qui se trouve à 25 minutes de route au nord des villes jumelles que sont Minneapolis et St. Paul. Son père, Mike, lui a enfilé des patins dans la maison avant d'aller sur la glace pour qu'il puisse d'abord s'habituer à les porter sur une surface moins glissante.
« Je pense que ma mère n'aimait pas tellement ça », a-t-il lancé.

Bjugstad_Youth_WC

Bjugstad a passé son enfance à jouer au hockey sur la patinoire dans la cour du voisin et à un endroit où se trouvaient trois patinoires extérieures dans sa ville d'origine. Il y avait une surfaceuse, ce qui fait que la glace était toujours bonne.
« Ça s'appelle Happy Acres et c'était effectivement un endroit où j'étais heureux », a dit Bjugstad.
Quand il était petit, Bjugstad voulait rester sur la glace le plus longtemps possible, ce qui fait qu'il attendait très longtemps avant d'avouer à son père qu'il avait froid aux pieds.
« J'en pleurais dans le chalet, a-t-il raconté. Il enlevait mes patins, m'amenait à la salle des toilettes et il faisait couler de l'eau froide sur mes pieds. J'allais toujours mieux après. »
Bjugstad a joué au hockey pour l'école secondaire de Blaine par temps froid extrême dans la baie de la ville de Baudette, le 9 février 2008. C'était dans le cadre de la Journée du hockey au Minnesota, un événement annuel qui a pour but de rendre hommage au hockey tel qu'il est pratiqué dans cet État.
L'équipe de Blaine s'est qualifiée pour le tournoi d'État au Xcel Energy Center, le domicile du Wild, à chacune des trois saisons qu'il a disputées là-bas. Il a par ailleurs été nommé Monsieur Hockey au Minnesota en 2009-10.
« On trouve ici une grande richesse en termes de culture et de tradition, a-t-il souligné. Mon but dans la vie quand j'étais jeune, c'était d'être retenu dans l'équipe de l'école secondaire de Blaine. C'est pas mal cool de voir tous ces jeunes enfants assister aux matchs de l'école secondaire. Et quand tu vas au tournoi d'État, les matchs des quarts de finale se jouent à guichets fermés.
« C'est difficile à comprendre, je pense, si tu ne viens pas d'ici. »
Goligoski a grandi à Grand Rapids, à environ trois heures de route des villes jumelles. Son frère aîné Nick et lui marchaient sur une distance de deux coins de rue pour se rendre à leur école primaire, Southwest Elementary, où se trouvait la patinoire extérieure du quartier, la Southwest Rink.

Goligoski_Youth_WC

« Nous y allions pas mal tous les soirs durant l'hiver, a indiqué Goligoski. À cet âge-là, il n'y a pas grand-chose d'autre à faire quand il fait aussi froid. Nous avons grandi là-bas. Quand tu es jeune et que tu t'inscris dans une équipe de hockey organisé, tu participes souvent à des entraînements en plein air et des choses comme ça. Nous n'avions qu'une seule patinoire intérieure. »
Le froid ne dérangeait pas du tout les enfants, a-t-il fait remarquer.
« Tu n'y penses pas parce que tu as du plaisir, a-t-il souligné. Tu apprends à vivre avec le temps qu'il fait. … Tu passes ton temps à disputer des matchs improvisés avec des enfants d'âges différents, de niveaux d'habileté différents. Je pense que c'est là que les jeunes apprennent à faire preuve de créativité et à développer leurs habiletés individuelles, dans ces matchs qui ne sont pas encadrés. »
Par ailleurs, le hockey en plein air avait un cachet particulièrement spécial le dimanche après-midi. On refaisait la surface le dimanche matin et la personne qui supervisait le chalet y installait une petite télé.
« Il mettait les matchs de football à la télé, a raconté Goligoski. Alors tu entrais au chalet pour te reposer un peu etregarder le match, et tu pouvais passer la journée à la patinoire. C'étaient des moments précieux. »
Goligoski a joué au hockey pour l'école secondaire de Grand Rapids pendant trois saisons sans jamais se qualifier pour le tournoi d'État. À ses deux dernières campagnes, Grand Rapids n'a pas réussi à se rendre aussi loin en raison de défaites subies aux mains de Duluth East. Ces deux écoles représenteront le hockey masculin d'école secondaire sur la patinoire secondaire à la Classique hivernale.
Le temps d'une soirée, malgré le froid extrême, le Target Field se transformera donc en Happy Acres.
« Je pense que ça ne dérangera pas les partisans, a dit Bjugstad. Je suis certain que les gradins vont être remplis. Je pense que nous retirons beaucoup de fierté de ces liens que nous avons avec le hockey en plein air. Je suis certain que les gens seront présents en masse et que l'événement sera une réussite. »