Crosby PIT star of game

Sidney Crosby n’était pas obligé de choisir cette avenue.

Il aurait pu attendre de devenir joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Il aurait pu chercher à obtenir plus d’argent. Il aurait pu se joindre à une équipe qui a de meilleures chances de remporter la Coupe Stanley.

Il aurait non seulement fini par être pardonné, mais également honoré. Il suffit que de regarder la façon dont les Penguins de Pittsburgh ont accueilli Jaromir Jagr, qui a disputé 11 saisons avec eux de 1990 à 2001 avant de devenir un vagabond du hockey.

Les Penguins ont retiré son no 68 le 11 février dernier. Les joueurs portaient son numéro pour la séance d’échauffement, et plusieurs, incluant Crosby, portaient une perruque pour rendre hommage à son iconique chevelure. La foule a scandé son nom.

Mais Crosby a encore foi en la seule équipe de la LNH qu’il a connue, alors il accepte un contrat à rabais pour demeurer avec les Penguins alors qu’une place en séries éliminatoires est loin d’être garantie – et c’est sans parler de la mince possibilité de les voir rivaliser pour un autre titre.

Le vétéran de 37 ans a signé une entente de deux ans d’une valeur de 17,4 millions $ lundi, laquelle le liera à l’équipe jusqu’en 2026-27. Le salaire annuel sera le même que celui de son précédent contrat de 12 ans signé le 1er juillet 2012, soit 8,7 millions $.

C’est un chiffre spécial en termes de superstition et de masse salariale. Crosby est né le 7 août et il porte le numéro 87. Encore une fois, il permet aux Penguins d’avoir plus de flexibilité afin de mieux l’entourer.

« Sid fait un immense sacrifice personnel dans le but d’aider les Penguins à gagner, autant à court qu’à long terme, comme il l’a fait pendant toute sa carrière », a affirmé le directeur général Kyle Dubas.

Évidemment, 8,7 millions $ par saison, c’est loin d’être mauvais. Mais combien d’argent Crosby a-t-il laissé sur la table en jouant à Pittsburgh? Qui l’aurait blâmé s’il avait voulu soutirer le maximum du reste de sa carrière ailleurs?

Crosby a récolté 94 points (42 buts, 52 passes) en 82 matchs la saison dernière, terminant à égalité au 12e rang des pointeurs de la LNH.

Pittsburgh ne s’est pas qualifié pour le tournoi printanier lors des deux dernières saisons et n’a remporté qu’une seule série depuis 2017, quand Crosby a mis la main sur la Coupe Stanley pour la troisième fois et reçu le trophée Conn-Smythe, remis au joueur par excellence des séries, pour une deuxième année consécutive.

Si maximiser son argent ne semble pas être une motivation pour Crosby, la victoire l’est assurément.

« Je pense que gagner est la chose la plus importante pour moi, et le fait [d’accepter un contrat à rabais] est de comprendre la dynamique du fonctionnement pour tenter de donner à l’équipe les meilleures chances possibles de connaître du succès, a expliqué Crosby. Ultimement, tu dois te présenter sur la glace, faire de ton mieux et faire ton travail. Je me concentre davantage sur cela que sur les chiffres. »

Pourquoi ne pas accepter moins d’argent et jouer, par exemple, pour l’Avalanche du Colorado? L’équipe a remporté la Coupe en 2022 et compte sur plusieurs joueurs vedettes, à commencer par le centre Nathan MacKinnon, son ami proche et compatriote originaire de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse.

Après des discussions avec Dubas, Crosby s’est fait rassurer que les Penguins ont toujours comme objectif de gagner.

« C’est vraiment important, a soutenu Crosby. En tant que joueurs, pour tous ceux avec qui j’ai joué durant ma carrière ici, c’est quelque chose que nous instaurons dans la culture. C’est enraciné dans ce que nous avons bâti.

« Nous avons raté les séries lors des deux dernières années et c’est difficile. Tu veux tenter de trouver par tous les moyens des façons d’y revenir et de t’assurer de rivaliser pour la Coupe Stanley. »

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Pourquoi a-t-il confiance envers les Penguins?

« Ce n’est qu’une question de confiance et de croyance en connaissant l’organisation et en connaissant les gars que nous avons ici, a-t-il répondu. Je me suis retrouvé dans plusieurs situations différentes durant ma carrière. Il y a toujours eu des attentes et j’aime ça.

« J’aime que les attentes soient de gagner. Je pense que ça fait ressortir le meilleur de tout le monde. Ça nous pousse à être meilleurs. C’est un élément important. Tout ce que je viens d’énumérer me fait penser de cette façon. »

Nous verrons ce qui se produira au cours des trois prochaines années. Des choses peuvent changer durant cette période. Il ne serait pas non plus surprenant de voir Crosby jouer en étant âgé de plus de 40 ans ou, du moins, de le voir prendre une autre décision contractuelle.

« Je me sens bien. J’aime encore le hockey et je veux encore compétitionner, a dit Crosby. Je ne vais pas me projeter trop loin en avant, mais je vais essayer de jouer aussi longtemps que possible. »

S’il quitte Pittsburgh à un certain point, personne ne pourra dire qu’il n’a pas tout fait pour donner aux Penguins une chance d’être compétitifs pendant qu’il fait partie des salariés.

S’il prend sa retraite à Pittsburgh, il va se retirer comme Mario Lemieux l’a fait – un champion, une légende et un membre des Penguins, uniquement des Penguins, pour toujours.

Qu’importe le dénouement, le no 87 sera hissé dans les hauteurs de l’amphithéâtre à Pittsburgh pour tout ce qu’il a fait pour les Penguins. Personne ne l’oubliera.

Article écrit en collaboration avec le correspondant indépendant de NHL.com Wes Crosby