Stéphane Julien nous informe qu’il est enfin disponible, deux heures après le rendez-vous téléphonique prévu initialement. Ce n’est pas dans ses habitudes, et il s’en excuse; une réunion le retenait au boulot.
« Quand tu n’es plus entraîneur-chef, parfois l’horaire change un peu », lance-t-il en riant.
C’est la nouvelle réalité du pilote québécois. Celle à laquelle il doit s’adapter depuis qu’il s’est joint aux Griffins de Grand Rapids, le club-école des Red Wings de Detroit, comme entraîneur adjoint.
Après 11 saisons derrière le banc du Phoenix de Sherbrooke, dont sept comme entraîneur-chef et trois où il cumulait aussi les fonctions de directeur général, Julien a décidé de faire le saut au niveau supérieur. Parce qu’il avait besoin de nouveaux défis, mais aussi pour faire un pas de plus vers le but ultime.
L’homme de hockey de 49 ans visait bien sûr un poste d’entraîneur-chef dans la Ligue américaine – il était d’ailleurs dans la course pour le poste disponible chez les Griffins – mais la porte est demeurée close.
« Ça faisait deux ans que j’avais des entrevues, a-t-il raconté. Ce n’est pas facile d’obtenir un poste d’entraîneur-chef. Je n’ai pas joué dans la LAH, ni dans la LNH et ça me met un peu des bâtons dans les roues. On aime ce que j’apporte et ce que j’ai fait dans le junior, mais il me manque cette expérience.
« Il fallait que je mette le pied dans la porte quelque part pour démontrer ce que je suis capable de faire, sinon je serais passé à côté. Au Québec, si on attend juste les postes en chef, on peut attendre longtemps. »
Il n’a donc pas hésité longtemps quand Dan Watson lui a proposé de devenir son adjoint après avoir obtenu le poste en chef à Grand Rapids. Le projet que l’organisation des Red Wings avait en tête l’intéressait, et la culture qu’elle voulait mettre en place s’alignait avec sa vision des choses.