Scott Laughton TOR play better after trade

TORONTO – Scott Laughton a retrouvé son chez-soi.

Maintenant, le natif d’Oakville, en Ontario, doit retrouver son jeu.

C’est plus facile à dire qu’à faire.

Quand le joueur de centre de 30 ans a été acquis par les Maple Leafs de Toronto des Flyers de Philadelphie, le 7 mars, tout indiquait que la Ville Reine était l’endroit parfait pour Laughton afin de se mettre en valeur. Ayant grandi à une trentaine de kilomètres à l’ouest du Scotiabank Arena à Oakville, là où Laughton a appris le hockey avec son nouveau coéquipier Max Domi, il semblait être le candidat tout désigné pour occuper la chaise de troisième centre, une position que les Maple Leafs cherchaient absolument à améliorer.

Mais Laughton est toujours à la recherche de son premier point avec Toronto et il affiche un différentiel de -5 à ses huit premiers matchs. Ces difficultés motivent le principal intéressé à se relancer, et il aura l’occasion de le faire dès mardi contre son ancienne équipe (19 h HE; TSN4, NBCSP).

« Ce sera probablement bizarre et émotif », a dit Laughton après l’entraînement de lundi. « Oui, ce sera un peu différent, surtout que tout a déboulé après la transaction.

« J’espère que nous allons les battre », a-t-il ajouté en riant.

Laughton a raconté avoir passé du temps avec ses anciens coéquipiers dimanche, ajoutant qu’il a invité à souper les thérapeutes et le personnel de soutien des Flyers. Ses liens avec les Flyers demeurent forts, ayant joué 661 matchs avec eux de 2013 à 2025.

Laughton a été échangé aux Maple Leafs en retour de l’espoir à l’attaque Nikita Grebenkin et d’un choix conditionnel de première ronde au repêchage 2027. Les Maple Leafs ont également obtenu un choix de quatrième tour en 2025 et une sélection de sixième ronde en 2027. Les Flyers ont retenu 50% du salaire restant de Laughton. Il écoule la quatrième saison d’un contrat de cinq ans et 15 millions $ (salaire annuel moyen de 3 millions $) signé avec Philadelphie le 12 avril 2021.

Le manque d’effort n’est pas le problème de Laughton avec les Maple Leafs. Certains avancent même qu’il tente d’en faire trop pour impressionner les partisans de la région où tout a commencé pour lui.

« Je n’en suis pas certain, a affirmé Laughton. Je me mets toujours de la pression sur les épaules. C’est ce que tu dois faire dans cette ligue. Je comprends bien ce qui se produit et je suis dans la Ligue depuis suffisamment longtemps pour savoir quand les choses vont bien et quand tu dois en donner plus. »

Laughton admet que ses difficultés sur la glace ont commencé cette saison avec Philadelphie, où il a amassé 27 points (11 buts, 16 passes) et affiché un différentiel de -17 en 60 rencontres. Les Flyers montraient un dossier de 27-28-8 au moment de la transaction. Les Maple Leafs (42-25-3) occupent le deuxième rang de la section Atlantique, deux points derrière les Panthers de la Floride.

Mais les Maple Leafs font tout ce qu’ils peuvent pour rendre Laughton à l’aise dans son nouvel environnement, ayant même installé son casier aux côtés de celui de Domi dans le vestiaire du complexe d’entraînement de l’équipe. Les deux ont appris à patiner ensemble à Oakville, a dit Laughton, « quand j’avais 4 ans et lui 3 ans ».

Craig Berube a fait plusieurs expériences avec Laughton en l’insérant à des postes différents sur les troisième et quatrième trios. Laughton se retrouvait d’ailleurs à l’aile avec Domi au centre et Nicholas Robertson de l’autre côté sur la troisième unité lors de l’entraînement de lundi. Selon l’entraîneur-chef des Maple Leafs, arriver et jouer pour l’équipe locale devant famille et amis n’est pas la chose la plus facile pour un joueur.

« Il tente probablement de jouer pour ne pas faire d’erreurs, et il réfléchit trop au lieu de simplement jouer au hockey », a analysé Berube, qui avait dirigé Laughton au début de sa carrière avec les Flyers. « Ne fais que jouer. Sois agressif. Joue à ta façon. Le reste va suivre. Je crois en ça. Il veut bien faire, mais il doit simplement se détendre un peu.

« Il vient d’ici et il se passe ainsi beaucoup de choses avec les gens de son entourage et tout ça. Tu veux faire plaisir à tout le monde, n’est-ce pas? Il doit mettre ça de côté et faire ses affaires. Il est un bon joueur. C’est pour ça qu’il est dans la Ligue nationale de hockey depuis longtemps. »

John Tavares peut comprendre ce que vit Laughton. Le vétéran des Maple Leafs, qui a également grandi à Oakville, a passé les neuf premières saisons de sa carrière avec les Islanders de New York, avant de signer un contrat de sept ans et 77 millions $ (moyenne de 11 M$ par année) avec Toronto le 1er juillet 2018.

« Je ne sais pas si 'se mettre de la pression sur les épaules' est la façon dont je décrierais ça, a dit Tavares lundi. Mais si tu as grandi dans la région de Toronto, tu as fort probablement grandi en étant un partisan des Leafs, ou tu reviens et tu es confronté à tes amis et ta famille qui étaient des partisans et qui le sont encore.

« Quand tu es originaire d’ici, tu connais bien les partisans, tu sais à quel point ils veulent voir l’équipe gagner. Et ça fait un bon moment (qu’elle n’a pas gagné). Alors tu ressens leur soif de victoire. Et à cause de cela, tu veux faire partie de la solution et sentir à quel point c’est spécial. »

Le sentiment sera probablement encore plus spécial pour Laughton quand il commencera à inscrire son nom sur la feuille de pointage avec l’équipe de son enfance, qui a encore 12 matchs à jouer avant les séries éliminatoires.

« Tu veux toujours produire, a dit Laughton. Même avant la date limite, je ne produisais pas beaucoup à Philadelphie depuis un certain temps. Alors oui, tu veux produire, mais tu veux aussi jouer du hockey gagnant, et c’est ce que je vais continuer d’essayer de faire. »