« J’ai parlé avec Cole et Nick et j’ai pris des photos avec plusieurs joueurs, a dit Léo avec le visage qui s’illumine. J’ai aussi visité la pièce où les joueurs rangent leurs bâtons. Cole et Nick m’ont donné chacun un bâton. Je ne parle pas trop en anglais, mais j’ai demandé à Nick s’il comprenait un peu le français. Il m’a répondu que oui. Cole, lui, m’a dit le chiffre 19! »
En date du 26 février, Caufield avait 19 buts. C’est pour cette raison qu’il a lancé ce chiffre à Léo.
« Cette journée lui a procuré une grande dose de courage, a mentionné Julie. Il a parlé de cette visite à tous ses amis, à sa famille et aux médecins à l’hôpital. C’est un boost d’énergie. Ça reste avec lui. Il avait juste comme rêve d’obtenir un chandail autographié de Cole Caufield, mais il reçoit un paquet de choses depuis. »
Léo aimerait aussi transporter avec lui ses bâtons de Suzuki et de Caufield quand il se déplace à l’hôpital pour ses traitements, mais papa et maman lui ont conseillé de traîner d’autres objets comme une rondelle autographiée et le chandail de Caufield.
« Je garde le moral avec les traitements », a lancé le jeune homme.
« Léo est très fort et très courageux, a renchéri papa. Un adulte aurait de la misère à suivre cette cadence avec des traitements de chimiothérapie aux deux semaines. À travers, les traitements, il garde le sourire, il regarde des matchs de hockey avec moi et il reste un jeune garçon heureux. »
Léo a aussi regardé deux matchs du Tricolore au Centre Bell dans les dernières semaines, un contre les Hurricanes de la Caroline et un autre contre les Sabres de Buffalo.
« Arber Xhekaj a marqué un but contre les Sabres le 21 février, a dit Léo en se souvenant de la date par cœur. J’ai bondi de mon siège après son but et on m’a vu à la télévision avec ma grande sœur Arielle. On pouvait me trouver rapidement puisque je portais un masque! »
De l’aide pour la famille
Stéphane et Julie ont déjà traversé une épreuve similaire. Il y a quelques années, ils ont perdu leur fille aînée, Norah, après un courageux combat contre le cancer.
Après le diagnostic d’un cancer pour Léo, ils ont pris comme décision d’accompagner à temps plein leur garçon dans cette aventure en plus de rester en compagnie d’Arielle, la grande sœur. Ils ont pris une pause de leur carrière respective comme enseignant à l’université et conseillère en efficacité énergétique chez Hydro-Québec. Un ami de la famille a d'ailleurs mis sur pied une campagne de sociofinancement pour les épauler.
« La première fois, c’était un billet de loto malchanceux, a précisé Stéphane. C’était il y a 15 ans. Depuis la science a évolué et nous connaissons maintenant mieux la tumeur qu’elle avait. Les traitements sont plus efficaces aujourd’hui. Léo n’a pas la même forme de cancer. Un cancer pédiatrique est rare, mais c’est encore plus rare chez deux enfants d’une même famille. Les médecins aimeraient comprendre pour savoir s’il y a des liens afin de faire avancer la science. »
Il n’y a parfois pas de réponses. Mais Léo fera tout pour déjouer les pronostics et regagner la santé. C’est une bataille bien plus grande que celle entre deux équipes sur une glace pour un match des séries.
À court terme, Léo voudrait revenir en classe et recommencer à jouer au hockey. Depuis son diagnostic, il a patiné une fois sur la glace avec ses coéquipiers. Un petit instant de bonheur qu’il voudra recréer des milliers de fois.
À plus long terme, il planifie de voir un match de la LNH à New York, Boston ou Toronto. Gary Bettman, qui lui a remis un chandail signé du Match des étoiles 2024 qui a eu lieu à Toronto, lui donnera quatre billets pour la rencontre de son choix. C’est une promesse qu’il a faite à Joseph DeSousa, vice-président principal et directeur financier de la LNH, qui a informé le commissaire de son histoire puisque sa femme connaît bien une éducatrice à l’école du jeune Léo.