« Ce soir, on a fait face à un club expérimenté; (Aleksander) Barkov et (Vincent) Trocheck étaient les deux premiers centres, avait-il justifié. J'ai dû faire un changement parce que c'est assez évident, à mes yeux, que ç'aurait été beaucoup trop pour (Nick), alors j'ai fait le changement avec (Matthew) Peca. »
Il serait surprenant que son raisonnement soit différent pour le meilleur espoir de l'équipe, qui est scruté à la loupe au point où les matchs préparatoires qu'il a disputés dans la Liiga, en Finlande, avant de se présenter au camp des Canadiens, ont été décortiqués de long en large sur les réseaux sociaux.
Patience, patience
Le dicton le dit : tout vient à point à qui sait attendre. Le temps est un allié souvent sous-estimé à une époque où les meilleurs espoirs font rapidement le saut dans la LNH.
Quand on regarde la liste des compatriotes de Kotkaniemi qui ont été repêchés alors qu'ils jouaient toujours en Finlande, on se rend vite compte que rares sont ceux qui sont passés directement dans la LNH avec succès.
N'est pas Patrik Laine qui veut - il a récolté 36 buts et 28 aides en 73 rencontres dès son arrivée avec les Jets. Même Aleksander Barkov n'a pas connu des débuts fracassants avec les Panthers (huit buts, 16 aides en 54 matchs).
Mikael Granlund (no 9 - 2010) a disputé deux autres saisons en Finlande avant de faire la navette entre la Ligue américaine et le Wild à sa première saison en Amérique du Nord. Mikko Rantanen (no 10 - 2015) a joué neuf matchs avec l'Avalanche avant de s'aligner avec le club-école pour le reste de sa première campagne. Même chose pour Jesse Puljujarvi (no 4 - 2016), qui a été limité à un but et sept aides en 28 matchs avec les Oilers avant d'être rétrogradé dans la Ligue américaine après les Fêtes.
Plus près de chez nous, Pierre-Luc Dubois (no 3 - 2016) et Jonathan Drouin (no 3 - 2013) sont tous les deux retournés dans la LHJMQ pour une saison avant de jouer dans la LNH, même s'ils étaient manifestement habitués aux rudiments du hockey nord-américain. Personne ne peut dire aujourd'hui qu'il s'agissait de mauvaises décisions.
Alors, ne mettons pas la charrue devant les boeufs dans le cas de Kotkaniemi. Que ce soit à Laval ou en Finlande, il bénéficiera grandement d'une ou deux autres saisons de développement à l'écart des projecteurs de la grande ville.
Et dans quelques années, ce sera beau de le voir rivaliser avec Ryan Poehling, Nick Suzuki, Max Domi, Phillip Danault et Matthew Peca pour l'un des quatre postes disponibles au centre.