Les Coyotes ont « parié » sur eux-mêmes en faisant l'acquisition de Hall
Une transaction qui cadre bien dans l'approche « Pourquoi pas nous? » du DG Chayka
© Andy Marlin/Getty Images
« Pourquoi pas nous? », s'est demandé le directeur général.
Les Coyotes ont raté les séries éliminatoires de la Coupe Stanley au cours des sept dernières années, la deuxième plus longue disette du genre dans la LNH après celle des Sabres de Buffalo (huit). Ils ont toutefois bâti une équipe qui est solide défensivement, à laquelle on a ajouté l'attaquant Phil Kessel ainsi que le propriétaire Alex Meruelo.
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Et voilà qu'ils occupent la première place dans la section Pacifique, qu'ils dépensent presque le maximum prévu par le plafond salarial et qu'ils ont ajouté Hall, lauréat du trophée Hart à titre de joueur le plus utile à son équipe dans la LNH à l'issue de la saison 2017-18.
« Je pense qu'on change la trame narrative, a affirmé Chayka. Pendant un bon bout de temps, notre histoire en était une de problèmes existentiels. Nous tentions tout simplement de survivre. Et je pense que tout le monde comprend maintenant que nous essayons de grandir. Nous essayons d'être viables et durables à long terme et d'aspirer à la conquête de la Coupe Stanley…
« Nous estimons avoir un bon groupe. Nous avons une chance d'être des aspirants sérieux. Tu peux toujours regarder loin dans l'avenir et faire des suppositions, mais quand tu as une chance dans l'immédiat, tu veux la saisir. »
Les Coyotes prennent un risque avec cette transaction. Chayka a affirmé que le but de ce marché était de s'assurer les services d'un joueur de premier plan pendant plusieurs années, et le contrat de Hall sera échu le 1er juillet 2020.
Mais les Coyotes n'ont donné aucun joueur qui fait partie de leur formation actuelle dans la LNH pour obtenir Hall et l'attaquant Blake Speers, ayant cédé aux Devils les attaquants Nicholas Merkley et Nate Schnarr, le défenseur Kevin Bahl, un choix conditionnel de premier tour en vue du repêchage 2020 de la LNH ainsi qu'un choix conditionnel de troisième tour en vue du repêchage 2021 de la LNH.
En réalisant cet échange tout de suite plutôt que plus tard cette saison, ils permettront à Hall de profiter d'une plus longue période de temps pour s'ajuster et avoir un impact réel cette saison, et aussi pour mieux connaître l'organisation des Coyotes et décider s'il veut rester. Hall a dit avoir l'esprit ouvert.
« Il veut gagner; nous voulons gagner, a noté Chayka. Nous voulons mettre en valeur qui nous sommes et ce que nous avons. Nous avons parié sur nous-mêmes, mais c'est un pari calculé. »
Les Coyotes ont fini à quatre points de la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries dans l'Association de l'Ouest, la saison dernière, malgré le fait qu'ils aient terminé à égalité au 28e rang dans la LNH pour les buts marqués (2,55 par match).
Ils étaient à égalité en neuvième place dans la Ligue pour le pourcentage de points (,600) avant leur match contre les Sharks à San Jose, mardi (22 h 30 (HE); NBCSCA, FS-A PLUS, NHL.TV), même s'ils sont à égalité au 24e rang pour les buts marqués (2,69 par rencontre).
Kessel, que les Coyotes ont obtenu le 29 juin dernier dans une transaction avec les Penguins de Pittsburgh, n'a pas donné son meilleur hockey, lui qui a amassé 19 points (sept buts, 12 passes) en 35 matchs. Mais il s'agit ici d'un joueur qui a atteint le cap des 30 buts en une saison à six reprises et qui a remporté la Coupe Stanley deux fois, avec les Penguins en 2016 et 2017.
Hall n'a pas montré son meilleur visage non plus, comme en fait foi sa fiche de 25 points (six buts, 19 mentions d'aide) en 30 rencontres. Mais c'est un joueur qui peut être le moteur de l'attaque depuis l'aile et guider une équipe jusque dans les séries. C'est ce qu'il avait fait avec les Devils quand il a remporté le Hart, alors qu'il avait récolté 93 points (39 buts, 54 passes) en 76 matchs. Il a obtenu au moins 41 points de plus que tous les autres joueurs du New Jersey cette saison-là, ce qui représente l'écart le plus grand qu'on ait retrouvé dans la LNH entre le meilleur marqueur d'une équipe et ses coéquipiers.
« Il change le cours d'un match, a souligné Chayka. Il est électrisant. C'est un des joueurs que j'aime beaucoup regarder jouer, au chapitre du spectacle, mais quand tu commences à gratter un peu et à examiner les statistiques avancées qui permettent d'évaluer l'impact qu'il a sur un match et ses coéquipiers, il influence le jeu de tellement de façons… Il peut te battre avec ses pieds. Il peut te battre par son maniement du bâton. Il peut te battre avec son tir. Il a une vision du jeu de niveau élite. Il alimente tellement bien le jeu à cinq contre cinq, mais il est tout aussi menaçant en avantage numérique. »
Hall est également un joueur qui a vu neiger. Les Oilers d'Edmonton l'ont choisi au premier rang du repêchage 2010 de la LNH et ils ont fini par l'échanger aux Devils en retour du défenseur Adam Larsson, le 29 juin 2016. La transaction a davantage profité à Hall qu'aux Oilers.
« J'étais déçu quand j'ai été échangé au New Jersey, mais ç'a fini par être quelque chose de très positif pour ma carrière, a déclaré Hall. Et depuis ce temps, j'ai appris que le hockey, c'est aussi une question d'affaires. »
Tu ne sais pas pendant combien de temps tu vas jouer pour une équipe, alors savoure le moment. Occupe-toi de tes affaires sur la glace, et les affaires en dehors de la patinoire se régleront d'elles-mêmes.
Hall a fait remarquer à deux reprises qu'il avait fait un bond énorme au classement grâce à cette transaction, ayant quitté le dernier rang dans la section Métropolitaine. Il a raté les séries huit fois à ses neuf premières campagnes dans la LNH, et la fois qu'il s'est qualifié, il a dû se contenter de cinq matchs.
« Les gars vont te dire qu'au fur et à mesure que la saison avance et que la quête pour obtenir une place dans les séries se corse, ça devient tellement plaisant de jouer au hockey, a indiqué Hall. J'ai seulement pris part à cinq matchs éliminatoires, mais ces cinq matchs-là, je m'en souviens de façon détaillée parce que j'avais eu tellement de plaisir, et ç'a été le fait saillant de ma carrière dans la LNH. »
Et le plaisir ne fait que commencer en Arizona.