Il faut remonter à la saison 2011-2012 pour voir les Coyotes de l'Arizona en séries éliminatoires. À l'époque, il n'y avait que 30 équipes dans la LNH et les enfants ne savaient pas encore ce qu'est le «flossing». Cette année, l'équipe menace et peut se permettre d'espérer, mais la malchance s'est toujours assurée de couper leur élan.
Les Coyotes persévèrent malgré une infirmerie qui déborde
Privée de plusieurs éléments clés, l'Arizona tente de se qualifier pour la première fois en séries éliminatoires en sept saisons
Avant d'affronter les Canadiens de Montréal, mercredi au Centre Bell, les Coyotes n'étaient qu'à deux points d'une place en séries. On peut presque parler d'un exploit quand on constate à quel point les docteurs ont été occupés en Arizona.
L'entraîneur-chef Rick Tocchet n'a jamais été en mesure de compter sur une formation complète. Blessés, Alex Galchenyuk a raté les sept premiers matchs de l'équipe, alors que le défenseur Jacob Chychrun a été absent pour les 16 premières rencontres des siens.
À LIRE AUSSI : Les Canadiens terminent sur une bonne note en battant les Coyotes | Un gros merci à l'œil dans le ciel
C'en est suivi un défilé régulier des joueurs entrant et sortant de l'infirmerie. Au total, huit joueurs ont raté au moins 10 des 50 premiers matchs de l'équipe, dont Jason Demers, Michael Grabner, Vinnie Hinostroza et Christian Dvorak, qui n'a pas été en mesure de mettre le pied sur la glace cette saison. S'ajoute à cette liste Nick Schmaltz qui, après avoir amassé 14 points en 17 rencontres à la suite de son acquisition des Blackhawks de Chicago, a vu sa saison prendre fin le 8 janvier.
Mais surtout, il y a la lourde perte pour le reste du calendrier du gardien Antti Raanta, qui connaissait ses meilleurs moments en carrière et avait le meilleur pourcentage d'arrêts (,939) et la meilleure moyenne de buts accordés (1,91) de la Ligue nationale de hockey entre le 1er janvier et le 6 novembre 2018.
Dans ces conditions, difficile de bâtir un momentum quelconque. Tocchet a décidé de mettre ses protégés devant la réalité.
« Il y a un mois, nous étions une organisation très frustrée, pour être honnête. J'ai rallié les troupes et nous nous sommes parlé. Il fallait être ensemble. Ça allait être une année affreuse si on n'achetait pas le plan. On se doit de faire attention aux détails. On ne peut pas se mettre à battre l'adversaire en comptant une tonne de buts, mais on peut bien jouer en défensive et je pense que nous avons fait un bon travail sur ce plan. »
À une époque où le jeu dans la LNH n'a jamais été aussi rapide et est de plus en plus axé sur l'offensive, les Coyotes sont revenus à l'époque des Devils du New Jersey de Jacques Lemaire et de la trappe, et les buts viendront par l'opportunisme, les revirements et le jeu de puissance.
Un changement majeur s'est opéré au tournant de la nouvelle année, si bien que depuis le 1er janvier, l'équipe a un dossier de 6-2-2, est 10e de la LNH pour les buts contre alors que son jeu de puissance est 11e.
« Avec autant de blessures à des joueurs clés, on doit se serrer les coudes et il y a beaucoup de caractère dans cette chambre, a souligné Galchenyuk. C'est un jeune groupe qui se serre les coudes et qui obéit au système. Quand tu fais cela, tu deviens un club difficile à battre. Les blessures, c'est vraiment la partie plus difficile de notre saison, mais je trouve que nous nous en tirons bien. »
Devant le filet, Darcy Kuemper a pris la relève de Raanta et n'a pas subi la défaite en temps régulier à ses huit derniers départs (6-0-2), en plus d'afficher une moyenne de buts accordés de 2,07 et un pourcentage d'arrêts de ,928. Les Coyotes ont aussi eu droit à un coup de main de la recrue Conor Garland qui, après avoir amorcé la saison à Tucson dans la Ligue américaine, a amassé 11 points à ses 22 premiers matchs avec l'équipe, dont sept à ses 10 dernières rencontres.
Tout semblait enfin sourire aux Coyotes et une première qualification en séries en sept saisons semblait réaliste. Mais voilà, la malchance est de retour dans le vestiaire. Mardi face aux Sénateurs d'Ottawa, l'équipe a perdu les services de son capitaine et deuxième meilleur pointeur Oliver Ekman-Larsson. Le défenseur passera un test de résonnance magnétique et l'équipe devrait en savoir plus jeudi.
Voilà pourquoi Tocchet ne se plaindra pas de la pause de neuf jours qui s'amorce dans le cadre du Match des étoiles de la LNH, même si, pour une fois cette saison, son équipe surfe sur un certain momentum.
« Je suis vraiment fier de l'équipe dans le dernier mois et je ne peux pas leur demander plus parce que les gars donnent vraiment tout ce qu'ils ont. Nous avons vraiment besoin de cette pause parce que les gars ont besoin de retrouver la santé. Cette pause arrive donc à un bon moment, autant mentalement que physiquement », a conclu le pilote.