Au terme de la victoire de 3-2 des Canadiens de Montréal contre les Blues de St. Louis, mercredi dernier, qui a vu l'équipe porter sa fiche à 4-1-1 (9 points ; deuxième rang dans la section Atlantique), l'entraîneur du CH, Claude Julien, s'est fait demander s'il était fier du début de saison de sa formation.
Mois d'octobre fructueux n'est pas synonyme de printemps victorieux
Les cas d'équipes qui s'effondrent après des départs explosifs ne sont pas rares
par
Siniša Šindik / Collaborateur LNH.com
« Je ne suis fier de rien, parce que ce ne sont que six matchs, n'est-ce pas ?, a répondu Julien. Je suis très satisfait de la façon dont les choses se déroulent, mais il n'y a pas lieu de s'enflammer. Il reste beaucoup à accomplir. Je suis content de notre début de saison et ça me rend fier, mais ça s'arrête là. Nous faisons plusieurs bonnes choses et ça va bien, mais je préfère demeurer modeste parce que tout peut changer rapidement : la chance peut tourner, le facteur blessure ou différents éléments. »
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Provenant d'un vétéran instructeur, cette réponse n'a rien d'étonnant, car année après année, on voit des équipes surprendre en début de saison et même dépasser les attentes, un peu comme c'est le cas avec les Canadiens, mais en fin de compte, l'euphorie s'estompe rapidement.
Julien est très bien placé pour le savoir. Le pilote de 58 ans a hérité de son poste actuel en raison d'une importante baisse de régime de la part d'une formation qui avait pourtant connu un début de saison incroyable. L'histoire de la saison 2016-17 lui sert donc de leçon.
Il y a deux ans, le Canadien avait amorcé la campagne sur les chapeaux de roues. Le club trônait au sommet de la Ligue nationale entière avec une fiche quasi parfaite de 8-0-1 bonne pour 17 points sur une possibilité de 18 après le premier mois d'activité. Tout le monde s'attendait à une saison prolifique à Montréal. Puis, on connaît la suite.
Le Tricolore a tranquillement ralenti après le Nouvel An avant de frapper un mur en février. Montréal a présenté un dossier de 5-7-1 en février 2017, ce qui a ultimement mené au congédiement de Michel Therrien et à l'embauche de Julien. Le Canadien s'est également écroulé en première ronde des séries, avec une élimination en six matchs contre les Rangers de New York.
En ce jeune début de saison, quelques équipes qui surprennent devraient faire attention pour ne pas s'enflammer trop vite. En plus des Canadiens, on pense aux Hurricanes de la Caroline, qui trônent au sommet de la section Métropolitaine (4-2-1, 9 points), aux Sénateurs d'Ottawa (3-2-1, 7 points), qui sont à deux points du CH, et aux Canucks de Vancouver, qui occupent le troisième rang dans la section Pacifique (4-3-0, 8 points).
À ce titre, voici une liste des équipes qui ont connu des départs fulgurants au cours des dernières saisons, mais qui se sont écroulées par la suite.
Blues de St. Louis (2017-18) : 10-2-1 au mois d'octobre ; ont raté les séries
Les Blues représentent un des meilleurs exemples de cette théorie. La formation du Missouri a entamé la dernière campagne en lion, avec seulement deux défaites en temps réglementaire après ses 13 premiers matchs.
Le problème, c'est que l'équipe n'a pas été en mesure de maintenir la cadence. Les Blues ont connu un mois de février atroce (4-8-1) et ont terminé la campagne avec cinq défaites à leurs six derniers matchs. Résultat des courses, ils ont pris le cinquième rang de la division Centrale et ont raté le rendez-vous printanier pour la première fois depuis 2010-11.
Kings de Los Angeles (2017-18) : 9-2-1 au mois d'octobre ; ont été balayés en première ronde
Oui, les Kings ont participé aux séries, c'est vrai, sauf que leur performance aura été tout sauf convaincante. La formation de John Stevens n'avait subi que deux défaites à ses 12 premières sorties, avant de connaître un mois de novembre plutôt ordinaire (6-6-2).
Les Kings se sont emparés de la première place de quatrième as dans l'Association de l'Ouest, mais ont trébuché face aux Golden Knights de Vegas en première ronde (élimination en quatre matchs).
Sénateurs d'Ottawa (2017-18) : 5-2-5 au mois d'octobre ; ont raté les séries
Après le mois d'octobre 2017, tout allait bien dans la capitale nationale. Les Sénateurs avaient récolté 15 points en octobre, avec cinq défaites en prolongation. Tous les espoirs étaient permis.
Ils ont même osé acquérir Matt Duchene dans une mégatransaction avec l'Avalanche du Colorado. Les résultats n'auront malheureusement pas suivi. L'équipe a connu des mois de novembre (3-7-1), décembre (4-8-2) et janvier (3-7-1) horribles. Les Sénateurs ont terminé la saison à l'avant-dernier rang de la LNH, ratant les séries un an après être passés à un but de la finale de la Coupe Stanley.
Canadiens de Montréal (2015-16) : 10-2-0 au mois d'octobre ; ont raté les séries
En 2015-16, les Canadiens étaient en voie de connaître l'une des meilleures saisons de leur histoire. L'équipe n'avait perdu que deux de ses 12 premiers matchs et sept de ses 25 premiers (10-2-0 en octobre, 8-2-3 en novembre). Les aspirations étaient grandes. Or, le bateau s'est rapidement mis à couler.
Les blessures se sont multipliées, alors que Carey Price et Brendan Gallagher sont notamment tombés au combat, et la formation montréalaise, alors entraînée par Michel Therrien, a connu une de ses pires séquences depuis 1939-40, a pris le 13e rang de l'Association de l'Est et a raté les séries pour la première fois depuis 2012.
Sharks de San Jose (2014-15) : 6-4-2 au mois d'octobre ; ont raté les séries
Un autre bon exemple : les Sharks de 2014-15. Ils avaient récolté 14 points sur une possibilité de 24 et présentaient le cinquième meilleur dossier de la LNH après un mois d'activité. Or, ils se sont rapidement essoufflés et ont pris le 12e rang dans l'Ouest, ratant les séries pour la première fois en dix ans.
Comme quoi, rien ne sert de partir trop vite.