En regardant les différents classements en vue du prochain encan de la LNH, plusieurs pourraient croire à tort qu'un Québécois a de bonnes chances d'être repêché en tout début de première ronde en voyant le nom d'Alex Turcotte.
Surtout que le jeune homme ne se gêne pas pour utiliser un peu de français dans certaines de ses publications sur Instagram. Avec une légende de photo comme « Deuxième année » et un mot-clic comme #pasmalpantoute, il serait facile de s'y méprendre.
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Mettons ça tout de suite au clair, l'Américain de 17 ans n'a de francophone que le nom. Ses grands-parents viennent de East Angus, près de Sherbrooke, sa mère parle français et son père Alfie est un ancien choix de première ronde des Canadiens (no 17 -1983), mais le rejeton ne connaît que quelques mots.
Le jeune Turcotte est né à Island Lake, une petite municipalité en banlieue de Chicago où le français n'est pas réellement la langue principale.
« J'aimerais parler français, mais je ne peux pas, a rigolé celui qui est surnommé Frenchy par ses homologues francophones. C'est plus une blague. J'ai essayé de me pratiquer cet été (au camp de l'agence CAA), mais les Québécois riaient de moi. Mon accent est assez terrible. »
Turcotte fait peut-être rire de lui quand il tente sa chance dans la langue de Molière, mais c'est loin d'être le cas sur la patinoire. Il est l'une des têtes d'affiche de l'équipe des moins de 18 ans du programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey en compagnie de Jack Hughes, évidemment.
L'attaquant de 5 pieds 11 pouces et 194 livres n'a disputé que deux rencontres cette saison puisqu'il est tenu à l'écart du jeu en raison d'une blessure, mais il compte faire des dommages quand il sera de retour au jeu dans les prochaines semaines.
« C'est sûr que c'est frustrant parce que je viens d'avoir un bon été d'entraînement, a-t-il indiqué en entrevue avec LNH.com. Ça me motive encore plus à revenir au jeu rapidement.
« Les 19 matchs que j'ai joués avec les moins de 18 ans l'an dernier vont beaucoup m'aider. J'ai vu comment les plus vieux se préparaient pour les matchs et la manière dont ils tentaient d'ignorer tout ce qui vient avec l'année de repêchage. »
Ce sera décidément plus difficile de le faire cette saison. Tous les projecteurs sont rivés sur Hughes, le potentiel premier choix au total du prochain encan, et Turcotte pourrait bien entendre son nom dans le top-5.
L'attention médiatique et la présence des recruteurs doivent assurément se faire sentir chaque fois que l'équipe pose le pied sur la patinoire.
« C'est super de l'avoir dans notre équipe, a dit Turcotte à propos de Hughes. Il amène beaucoup de notoriété et d'attention sur nous. C'est un bonus pour nous. En même temps, c'est un défi d'ignorer tout ça, mais l'organisation fait un bon travail pour nous soutenir et nous épauler. »
Comme un frère
Turcotte a rencontré Hughes pour la première fois en 2010 alors que les deux jeunes participaient au prestigieux « tournoi vitrine » Brick, disputé à Edmonton chaque été. Leur amitié dure depuis ce temps et ils partagent désormais le même logement à Plymouth, la ville où est basé le programme de développement.
« Nous nous entendons super bien, a expliqué Turcotte. C'est évidemment mon meilleur ami, c'est comme mon frère. C'est bien de l'avoir à mes côtés. »
L'amitié laisse parfois place à la saine rivalité dans la vie de tous les jours, même si Turcotte est bien conscient qu'il n'a probablement aucune chance d'avoir le dessus sur son grand ami sur une surface glacée.
Est-ce que quelqu'un peut devancer Hughes au classement avant le mois de juin?
« Hmm... Non », a-t-il simplement répondu en riant.
C'est assez clair. Même pas toi?
« Positif », a-t-il ajouté sans hésitation.