CRANBERRY, Pennsylvanie – Evgeni Malkin ne pouvait que s’excuser.
Le centre de 38 ans s’est retrouvé dans bien des situations au cours de sa carrière de 19 saisons avec les Penguins de Pittsburgh. Il a vécu l’euphorie de trois conquêtes de la Coupe Stanley. Il a aussi vécu plusieurs déceptions.
Ce qu’il a vécu lundi relevait toutefois de la nouveauté. Dans un revers de 7-1 aux mains des Stars de Dallas, les Penguins ont accordé six buts en première période à domicile pour la première fois de leur histoire.
« En ce qui concerne hier soir, je veux dire aux partisans que je suis désolé, a déclaré Malkin mardi. « Ils ont regardé une très mauvaise partie. J’espère que nous allons, tous ensemble, trouver une manière de nous en sortir, de gagner demain et de bâtir là-dessus afin de rendre l’équipe meilleure. »
Ces commentaires ont été formulés à la suite d’un entraînement d’environ 30 minutes, au terme duquel l’entraîneur Mike Sullivan a rassemblé ses joueurs au centre de la glace.
Sullivan a choisi de ne pas divulguer la teneur de son message, se limitant à dire qu’il portait sur la défaite de lundi.
Malkin a mentionné qu’il ne pouvait parler au nom de Sullivan, mais il a tout de même fourni des éléments du contexte.
« Il nous a dit qu’il s’agissait d’une soirée difficile pour tout le monde. Pas juste pour les joueurs et les entraîneurs, probablement pour toute la ville », a résumé Malkin.
Aucun exercice avec des trios n’a été à l’ordre du jour. Les unités spéciales ont pris toute la place.
Les potentiels changements risquent donc d’être connus uniquement au cours de la période d’échauffement qui va précéder le prochain match, contre les Red Wings de Detroit au PPG Paints Arena, mercredi (19h30 HE; SN-PIT, MAX, TNT).
Les trios ont toutefois été chamboulés à quelques occasions au cours du premier mois de la saison.
Malkin a patiné à l’aile gauche du premier trio avec Sidney Crosby au cours des six matchs qui ont précédé la dégelée de lundi, alors qu’il avait renoué avec son poste de centre du deuxième trio. Il est le meneur de Pittsburgh avec 18 points (cinq buts, 13 passes) en 17 matchs.
Peu importe quels sont les trios, les joueurs possèdent tous assez de talent, mais doivent aussi adopter la bonne perspective, a avancé Malkin.
« Demain est un autre jour. Aujourd’hui aussi. Et demain, ce sera un autre match, a philosophé Malkin. Il est temps de mieux jouer à domicile, ça ne fait aucun doute, et de montrer notre meilleur visage. Nous pouvons assurément mieux jouer, parce que j’adore notre groupe.
« Il y a de bons gars dans ce vestiaire. Nous sommes proches. Nous nous serrons les coudes. Nous devons toutefois probablement cesser de nous regarder jouer les uns les autres. Il faut commencer à jouer les uns avec les autres. »
Les Penguins (6-9-2) occupent le septième rang de la section Métropolitaine et le 13e rang de l’Association de l’Est. Ils se trouvent à égalité avec les Canadiens de Montréal au 31e rang de la LNH avec un différentiel de buts de -21.
Néanmoins, tout n’est pas négatif. Vendredi, Malkin a inscrit le but gagnant à 10:28 de la troisième période pour aider les siens à s’imposer 4-2 contre les Capitals de Washington.
« J’étais surtout heureux parce que j’ai aidé l’équipe à gagner », a-t-il mentionné.
Mais ensuite?
« Le match suivant, nous avons perdu 7-1. Nous ne sommes donc plus très heureux en ce moment, a noté Malkin. Tout ce qui compte, c’est l’équipe. Lorsque l’équipe gagne, nous nous sentons mieux, et nous jouons mieux, parce que notre confiance est plus élevée. Nous sommes tous connectés les uns aux autres. »
Il y a aussi un autre problème. Il semble que chaque fois que l’équipe remonte la pente, elle chute encore plus bas par la suite.
Cette inconstance est devenue récurrente au cours des deux dernières saisons pour les Penguins, qui ont ainsi raté les séries à chacune de ces deux campagnes, après 16 qualifications consécutives.
« C’est difficile avec tous ces hauts et ces bas, a reconnu Malkin. Nous avons bien joué contre Washington puis, dès le match suivant, nous étions de retour devant nos partisans et nous avons disputé ce match étrange. C’est difficile de dire ce qui s’est produit en première période hier.
« Nous devons toutefois nous battre pendant 60 minutes. Tout le monde. J’espère que nous allons parvenir à redresser la barre. Nous devons trouver une manière de bâtir cette équipe. »
De quelle manière cela va se faire, ce n’est pas clair, a admis l’attaquant Bryan Rust.
« Il y a évidemment eu des fluctuations, a mentionné Rust. Et si nous avions toutes les réponses, nous n’aurions pas joué de la manière dont nous jouons depuis maintenant un petit moment. Nous tentons évidemment de trouver les réponses et de faire preuve de plus de constance. C’est notre objectif en ce moment, et nous devons les trouver le plus rapidement possible. »
Rust est l’un des quatre joueurs de l’édition actuelle qui étaient présents pour les deux championnats consécutifs de l’équipe en 2016 et 2017. Le défenseur Kris Letang ainsi que Malkin et Crosby ont aussi soulevé la Coupe Stanley en 2009.
Mais renouer avec la manière de jouer qui a permis ces conquêtes ne peut incomber à ces quatre joueurs seulement.
« Tout le monde possède sa propre voix, a souligné Letang. Peu importe que tu portes une lettre sur ton chandail ou que tu sois un entraîneur. Chaque joueur doit être capable de dire ce qu’il pense. S’il a une idée sur la manière dont nous pouvons corriger les choses que nous ne faisons pas bien en ce moment, il doit se faire entendre. Ça doit être une conversation ouverte entre nous tous.
« Nous nous sentions tous horriblement mal après un match comme celui-là… mais en fin de compte, il faut être capables de regarder ce que nous avons fait, et de trouver une manière de corriger les choses. Il faudra peut-être revenir à la base. Simplement tenter de jouer en équipe, pour le joueur qui se trouve à côté de nous. »
Il reste encore du temps pour redresser la barre.
« Il est impossible de gagner si nous ne sommes pas optimistes, a souligné Malkin. La saison est longue. Il nous reste combien de matchs… environ 65? Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. C’est difficile de le parcourir si nous ne sommes pas optimistes.
« Il ne faut pas être frustrés tous les jours. Chaque journée est une nouvelle occasion. La vie est belle. Tout le monde est en santé. Alors pourquoi pas? Nous devons simplement faire tout ce que nous pouvons. Nous avons eu une bonne pratique aujourd’hui, et nous verrons ce qui va se produire demain. Une victoire peut tout changer. »