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MONTRÉAL – La dernière fois que Max Pacioretty a foulé la glace du Centre Bell, la pandémie était encore d’actualité, les Canadiens de Montréal accédaient à la finale de la Coupe Stanley devant une foule parsemée et Artturi Lehkonen devenait un héros national.

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C’était le 24 juin 2021, une soirée mémorable pour les partisans montréalais – un peu moins pour l’ancien capitaine du Tricolore, qui subissait l’élimination dans l’uniforme des Golden Knights de Vegas.

Ce dernier ne se doutait pas qu’il s’agissait de la première d’une série de tuiles qui allaient s’abattre sur lui.

Depuis ce soir-là, il a changé deux fois d’équipe et a subi deux opérations en cinq mois pour la même déchirure au tendon d’Achille droit – la dernière intervention nécessitant près d’un an de réadaptation. Il disputera, dans la métropole, son 18e match de la saison avec les Capitals de Washington, samedi.

« Je ne pense pas que quelqu’un connaisse réellement l’ampleur de tout ce que j’ai dû traverser, a indiqué le vétéran de 35 ans dans le vestiaire adverse, en matinée. Je voulais essayer de revenir au jeu pour ma famille et pour mes enfants. C’est bien qu’ils m’aient vu braver la tempête pour revenir à ce niveau.

« Ç’a remis des choses en perspective. Tu réalises que le hockey n’est qu’un sport et que ce n’est qu’une partie de ta vie. Je suis reconnaissant de simplement pouvoir marcher en ce moment. Mais comme je peux jouer, je veux le faire aussi longtemps et aussi bien que je le peux. »

Sa femme Katia, leurs quatre garçons et leur fille – âgés entre trois et 10 ans – étaient tous là, le 3 janvier à Washington, pour le voir disputer un premier match en 350 jours. Le résultat d’un long travail physique et mental qu’il a accompli dans l’espoir de rejouer au hockey alors qu’il n’y avait aucune garantie.

Toute la marmaille sera d’ailleurs de retour au Centre Bell pour la première fois depuis l’échange qui l’a envoyé à Vegas, en septembre 2018.

« Ils sont tellement jeunes que j’espère qu’ils pourront comprendre plus quand ils vieilliront, a ajouté Pacioretty. Le plus dur, ç’a été de ne pas pouvoir les accompagner au hockey parce que j’étais pris au lit ou sur le divan. Je voulais recouvrer la santé pour ma famille en premier, et ensuite pour faire ce que j’aime le plus. »

Maintenant, tout ça est derrière lui. Pacioretty veut avoir un impact positif chez les Capitals et il espère vite retrouver la touche offensive qui l’a toujours caractérisé. Pour l’instant, il a été limité à un but et sept mentions d’aide depuis son retour au jeu.

« Je ne suis pas au sommet de mon art en ce moment, a-t-il reconnu. J’espère atteindre ce niveau rapidement. Je sens toutefois que mes jambes suivent le rythme. J’ai confiance de pouvoir contribuer à l’attaque. Je ne le fais pas récemment, et je veux renverser la vapeur. »

SEA@WSH: Pacioretty marque avec un tir sur réception

C’est probablement ce que les Capitals (23-21-8) souhaitent également. À six points d’une place en séries, la troupe de Spencer Carbery n’a d’autre choix que de se mettre à engranger les victoires. Même si la production n’est pas au rendez-vous, le retour de Pacioretty dans l’entourage de l’équipe a un effet positif sur le groupe.

« On voit tout le travail qu’il fait chaque jour pour préparer son corps, et à quel point il se soucie de notre sort, a vanté l’attaquant T.J. Oshie. Il est difficile de trouver les mots pour décrire tout ce qu’il a dû endurer physiquement et mentalement pour se retrouver dans cette position. On est tous super fiers de lui. »

Un mentor

Il y a peut-être, dans cette mentalité combative de Pacioretty, un peu de l’influence de Martin St-Louis. À l’époque où il n’était encore qu’une jeune pousse, l’Américain passait ses étés à s’entraîner avec le pilote des Canadiens, au Connecticut.

« Marty a toujours été un mentor pour moi dans le gym et sur la glace, a expliqué Pacioretty. […] C’était inspirant de le voir aller. Il était un peu de la vieille école, il n’acceptait jamais les excuses. Le fait de travailler le plus fort possible est une partie intrinsèque de sa façon de voir la vie.

« Il voulait parfois aller sur la glace en soirée après s’être entraîné en matinée et avoir joué au golf en après-midi, a-t-il poursuivi. Maintenant que j’ai l’âge qu’il avait à l’époque où on s’entraînait de façon très exigeante, ça me fait réaliser encore plus à quel point il était une machine. »

Avec son mentor maintenant derrière le banc adverse, samedi, Pacioretty pourra lui démontrer qu’il en est aussi une, à sa façon.